Sécurisation de l’aéroport de Paris-Orly : un dispositif sous haute tension

  • Par la capitaine Gaëlle Pupin
  • Publié le 20 mars 2017
Les personnels du Psig Sabre de la GTA effectuent une reconnaissance de la zone de l'aéroport de Paris-Orly.
© Sirpa – MAJ F. Balsamo

Samedi 18 mars 2017, une attaque à caractère terroriste frappe l'aéroport d'Orly. La gendarmerie des transports aériens, appuyée par des renforts, assure la sécurisation du site.

Samedi 18 mars 2016, 8 h 26. Des coups de feu retentissent dans l’aérogare au Terminal Sud d'Orly (94). Un homme a été abattu par les forces de sécurité après avoir dérobé un fusil Famas à un militaire de l’opération Sentinelle. Un vent de panique se répand parmi les passagers qui cherchent à fuir la zone et se protéger ! Deux patrouilles de la BGTA et du Psig Sabre de Paris-Orly, à proximité des événements, se rendent sur les lieux et mettent en place un périmètre de sécurité.

Leur compte rendu immédiat enclenche la chaîne d’alerte permettant une montée en puissance rapide des effectifs : rappel de tous les militaires, engagement des Pam et des personnels disponibles vers le Terminal Sud côté piste, mobilisation des réservistes en journée d'instruction sur le site voisin, etc. La sécurisation de la tour de contrôle est immédiatement effectuée (avec pour mission prioritaire d'établir et de maintenir un contact permanent avec les contrôleurs aériens), ainsi que la demande de fermeture des trois grands accès principaux à l'aéroport.

Manoeuvre de progression des personnels du psig Sabre de la GTA au sein de l'aéroport de Paris-Orly.

© Sirpa – MAJ F. Balsamo

Une remontée du renseignement en temps réelLe commandant de la BGTA et son gradé de permanence se transportent sur un point stratégique du Terminal Sud et entrent en contact avec le Crogend pour un rapide compte rendu de la situation. Un premier dispositif est aussitôt mis en place : zones de bouclage, points d'observation, renseignements sur le nombre d'avions et de passagers, sécurisation des passerelles et des satellites en direction des salles d'embarquement, engagement dans le Terminal Ouest pour anticiper une éventuelle seconde attaque.

Le général d'armée Richard Lizurey est directement contacté et recueille, grâce à un compte rendu précis, tous les éléments à la connaissance des personnels sur le terrain. Toutes les progressions des militaires de la BGTA sont, dès lors, suivies en direct car ces derniers communiquent via une messagerie instantanée.

Les progressions de l'ensemble des militaires sont suivies en direct depuis le poste de commandement.

© Sirpa – BRC F. Garcia

Une organisation millimétrée

Un renseignement recueilli fait état d’un second terroriste, probablement en fuite au milieu des passagers. Une reconnaissance sur zone est engagée. Pour gagner en rapidité et en efficacité, les équipes du Psig Sabre et celles de la BGTA travaillent de concert. Les premières progressent et reconnaissent le bâtiment, tandis que les secondes accompagnent près de 30 personnes exfiltrées, découvertes dans les étages, pour les mettre hors de danger en zone réservée. Deux heures intenses de progression dans d'innombrables couloirs et bureaux jusqu'à la prise en compte de la zone par le Raid.

Le poste gendarmerie avancé est défini comme étant la BGTA, proche des terminaux, sans pour autant se trouver dans la zone touchée par les opérations de police. Rapidement, gendarmerie mobile, Psig de la gendarmerie départementale, BGTA voisines et renforts brigades convergent. Chaque patrouille, prise en compte par un personnel de la GTA d’Orly, se voit confier une mission et est amenée sur zone. Au total, près de 245 militaires de la gendarmerie sont déployés sur cette vaste opération de sécurisation.

Le Psig Sabre de Paris-Orly utilise des chiens « explo » dans le cadre de leur mission de sécurisation de la zone.

© Sirpa – BRC F. Garcia

Pendant les opérations de reconnaissance des terminaux, le filtrage de chaque passager se présentant sur les pistes est organisé. Chaque individu est palpé, fouillé, identifié et photographié, avant de pouvoir rejoindre une zone de bouclage sécurisée.Chaque bagage de cabine est décontaminé à bord des appareils par des chiens « explo » GTA.

En deux heures, près de 1 500 personnes sont « traitées » et en attente d'être évacuées vers la zone publique. Vers 13 heures, la tour de contrôle informe que le Terminal Ouest, qui n’est pas encore sécurisé, va reprendre son activité commerciale à compter de 13 h 30. La reconnaissance de tous les sous-sols de l'aérogare est alors entreprise. La même mission de contrôle et de vérifications est réalisée sur le Terminal Sud, avant sa réouverture en fin de journée.

Un savoir-faire salué par le directeur général

Le directeur général a tenu à féliciter l'ensemble des personnels ayant contribué à la manœuvre de sécurisation de l'aéroport Paris-Orly.

© Sirpa – BRC F. Garcia

En fin d’après-midi, le directeur général se rend à la BGTA de Paris-Orly afin de remercier les personnels déployés dans le cadre des opérations de sécurisation de l’aéroport. Il s’adresse alors à l’ensemble des personnels présents pour « leur témoigner [sa] reconnaissance et celle du ministre pour cette remarquable opération de sécurisation ». Les félicitant pour « leur réactivité et leur disponibilité », il souligne notamment la « qualité du compte rendu immédiat, ayant permis d’obtenir des informations exactes en temps réel ». Il conclut son propos en remerciant l’ensemble des personnels engagés sur cette opération pour « leur état d’esprit et leur professionnalisme ».

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