Des outils pour rester connectés

  • Par la capitaine Céline Morin
  • Publié le 19 septembre 2018
© Pauline Hartard

L’expansion du numérique dans la vie quotidienne remodèle la relation de proximité avec les citoyens. Les services publics s’appuient sur ces nouvelles opportunités pour proposer de nouveaux services facilitant leur accessibilité, ainsi que les démarches des usagers, mais aussi le travail des agents sur le terrain, à l’instar des plateformes Perceval et Cybermalveillance.gouv.fr.

Le numérique, en tant qu’outil de rapprochement et d’amélioration des services aux usagers, est au cœur de la stratégie de modernisation de l’ensemble des services publics. Aujourd’hui, aux canaux de communication traditionnels, s’ajoutent ainsi de nouveaux services innovants permettant de renforcer le lien de proximité avec les usagers, en tout point du territoire, de faciliter leurs démarches, mais aussi, d’améliorer l’action opérationnelle.

Depuis 2009, Pharos (Plate-forme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements) permet, par exemple, aux internautes de signaler des faits illicites constatés sur Internet. Axe majeur de la police de sécurité du quotidien, la brigade numérique, inaugurée par la gendarmerie le 27 février dernier, illustre également cette volonté de moderniser l’offre de services. Par ailleurs, au printemps dernier, le gouvernement a annoncé l’élargissement du dispositif de pré-plainte en ligne aux infractions liées aux discriminations (expérimentation en cours). Celui-ci permet, en effet, depuis 2013, de déclarer en ligne une atteinte aux biens (vol ou vandalisme), puis d’obtenir un rendez-vous auprès du service de gendarmerie ou de police de son choix pour déposer et signer sa plainte. Dans le même esprit, d’autres plates-formes ont également vu le jour.

Perceval, une arme contre les fraudes à la carte bancaire

La gendarmerie nationale a, par exemple, inauguré, le 28 mai, la plate-forme Internet grand public Perceval, visant au recueil et au rapprochement des usages frauduleux de cartes bancaires. En 2016, 1,14 million de cartes ont, en effet, été mises en opposition préventivement ou après détection d’une fraude, pour un préjudice connu de 250 millions d’euros au détriment de commerçants, banques et porteurs.

Conjointement développé par le Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N) et le Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure [ST(SI)2], ce téléservice, adossé à service-public.fr, est administré et exploité par le service central de renseignement criminel de la gendarmerie nationale. L’un des objectifs est de simplifier les démarches des victimes. Désormais, tout internaute peut ainsi signaler à distance aux forces de l’ordre un ou plusieurs usages frauduleux de sa carte bancaire. Après avoir prioritairement fait opposition sur son moyen de paiement, l’usager est guidé dans une démarche simple au cours de laquelle il peut renseigner tous les éléments utiles à partir de ses documents bancaires. Il reçoit ensuite automatiquement un récépissé qu’il peut adresser à sa banque à l’appui de sa demande de remboursement. Ce signalement, soumis à l’authentification préalable du déclarant, n’est pas une obligation. Une démarche reste toujours possible auprès d’une brigade de gendarmerie ou d’un commissariat. Celle-ci est même nécessaire en cas d’atteinte sérieuse (agression, extorsion, blessure, vol, etc.)

Ces fraudes étant le plus souvent commises par des délinquants sériels, voire des structures organisées, l’autre objectif de Perceval est d’orienter efficacement l’action judiciaire grâce à sa capacité à rapprocher, de manière plus précoce, des faits dont le préjudice individuel est faible. L’action de la plate-forme permet ainsi d’emblée de matérialiser des atteintes lourdes, d’identifier des suspects, puis de saisir les services d’enquête compétents.

Cybermalveillance.gouv.fr contre les risques liés au numérique

D’autres projets sont portés par une démarche interministérielle, comme Cybermalveillance.gouv.fr, un dispositif national d’assistance aux victimes d’actes de cybermalveillance. Car le constat est clair : 70 à 80 % des entreprises ont déjà été victimes de cyberattaques.

Ce site est porté par le Groupement d’intérêt public (Gip) Acyma. Cette structure, fruit d’un partenariat public/privé, a été créée pour assister les citoyens en matière de cybercriminalité. Ce partenariat agile et innovant est représenté par des services de l’État (ANSSI, Finances, Justice, Intérieur, secrétariat d’État chargé du Numérique) et des entreprises privées comme SFR, Orange Cyberdéfense et Microsoft. L’État reste majoritaire (52 % des voix), les utilisateurs, les prestataires et les offreurs de solutions y sont représentés à hauteur de 16 %.

Le dispositif, à destination des particuliers, des entreprises (hors opérateurs d’importance vitale) et des collectivités, accompagne les victimes de cybermalveillances dans leurs démarches. La plate-forme propose un parcours identifiant précisément le phénomène dont l’usager a été victime et délivre des conseils, au moyen notamment de fiches réflexes. Celles-ci détaillent le phénomène, en y ajoutant des conseils pour y remédier, ainsi que l’infraction constituée par les faits. Elles sont déclinées par thématiques (déni de service, défiguration, hameçonnage, etc.) Cybermalveillance.gouv.fr permet également aux victimes d’être mises en relation avec un réseau de prestataires de proximité pour résoudre le problème identifié. Plus de 1 500 prestataires sont désormais répertoriés sur la plateforme, référencés selon différents critères, dans le cadre de la signature d’une charte.

Autre rôle de la plate-forme : la prévention et la sensibilisation, par la mise à disposition de nombreux supports. Cybermalveillance.gouv.fr organise également des campagnes nationales de prévention et de sensibilisation et aide à la formation des forces de sécurité intérieure. Enfin, un observatoire de la menace numérique doit voir le jour afin d’avoir une connaissance plus fine des cybermalveillances.

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