La gendarmerie départementale omniprésente à NDDL

  • Par Eric Costa
  • Publié le 11 juin 2018
Contrôle de zone à l'entrée de Notre-Dame-des-Landes effectué par les gendarmes départementaux de la compagnie de Nantes.
© BRC Florian Garcia - Sirpag

Bien que la gendarmerie mobile apparaisse comme le principal acteur des forces de l’ordre engagées à Notre-Dame-des-Landes (NDDL), la Gendarmerie départementale (G.D.), agissant beaucoup moins sous les projecteurs des médias, accomplit également des missions indispensables à la réussite des opérations.

La gendarmerie départementale, subdivision d’arme au plus près du terrain, est engagée à Notre-Dame-des-Landes depuis l’ouverture des premiers squats, en août 2007.

« Je dis et redis aux gendarmes mobiles qui viennent nous renforcer que l’état de droit, qui n’existait plus dans la Zad, a toujours bel et bien été respecté en dehors de ce périmètre de neuf kilomètres sur trois. Et ce, grâce aux gendarmes départementaux qui tiennent le terrain depuis plus de dix ans », explique le lieutenant-colonel Jérôme Ruer, commandant la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Nantes (44).

Un travail de longue haleine

En raison de leur proximité avec la Zad, cela fait une dizaine d’années que la Communauté de brigades (Cob) de Saint-Etienne-de-Montluc, de la CGD de Nantes, et la Cob de Blain, de la CGD de Chateaubriant, sont fortement impactées par la mission NDDL. Plus particulièrement depuis 2012, quand a eu lieu l’opération d’expulsion « César » visant à libérer la zone en vue de construire un aéroport. En plus de leur mission de sécurité publique générale dans leurs circonscriptions respectives, elles axent plus particulièrement leur service sur ce secteur problématique. Les liens entretenus avec la population favorable aux forces de l’ordre, avec les élus locaux et les différentes polices municipales, leur permettent de recueillir du renseignement essentiel pour planifier et conduire les opérations menées sur le terrain.

 

Réserviste opérationnel effectuant des contrôles à Notre-Dame-des-Landes durant la phase de stabilisation post expulsions.

© Major Fabrice Balsamo - Sirpag

Des renforts complémentaires

Outre ces deux unités, totalisant environ soixante-dix militaires, les Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (Psig) de Nantes et de Chateaubriant apportent leur concours dès qu’une intervention de la gendarmerie départementale a lieu sur la Zad. De plus, à l’occasion de grands événements, pouvant rassembler jusqu’à 20 000 personnes sur zone, les effectifs des six compagnies du groupement de gendarmerie départementale de Loire-Atlantique ainsi que ceux de l’Escadron départemental de sécurité routière (EDSR44), sont sollicités.

Une mission pérenne

Malgré la présence de nombreuses unités de gendarmerie mobile depuis le début de l’année 2018, le dispositif de gendarmerie départementale est maintenu.

« Depuis le 18 janvier [NDLR : lendemain de l’annonce par le gouvernement de l’abandon du projet de construction de l’aéroport sur NDDL], nous armons H24 huit postes de contrôle de zone tout autour de la Zad, en coordination avec les gendarmes mobiles en renfort. Nos effectifs sont ponctionnés à hauteur d’un binôme par poste de contrôle, ce qui fait un total quotidien de quatre à huit militaires », précise le lieutenant Marc Grimaud, commandant la BTA de La-Chapelle-sur-Erdre.

 

Officier de police judiciaire intégré à la manœuvre de maintien de l'ordre à Notre-Dame-des-Landes pour effectuer les sommations réglementaires.

© BRC Florian Garcia - Sirpag

Les OPJ intégrés à la manœuvre

Durant les opérations d’expulsion des mois d’avril et de mai, trois Officiers de police judiciaire (OPJ) ont été directement intégrés dans chaque escadron de gendarmerie mobile assurant la manœuvre opérationnelle de maintien ou de rétablissement de l’ordre. L'un d’eux était chargé d’exécuter les sommations obligatoires avant l’emploi de la force ou l’usage des armes, les deux autres constataient et actaient les exactions et autres infractions commises. En parallèle, les brigades de recherches départementales de Nantes et de Saint-Nazaire ont été chargées du recueil des gardes à vue, et la section de recherches d’Angers a été sollicitée, en tant que de besoin, sur demande du procureur de la République.

En moyenne, entre 70 et 100 OPJ ont été engagés au profit de chaque manœuvre G.M.

 

Officiers de police judiciaire intégrés à la manœuvre de maintien de l'ordre à Notre-Dame-des-Landes pour constater et acter les infractions commises.

© BRC Florian Garcia - Sirpag

Phase de stabilisation

À l’issue de la dernière phase d’expulsion de la fin du mois de mai, débute une phase de stabilisation durant laquelle un contrôle de zone est maintenu afin d’empêcher toute reconstruction illégale. Les gendarmes mobiles sont positionnés au plus près du centre de l’ex-Zad, pendant que les gendarmes départementaux étendent leur maillage dans un rayon de dix kilomètres tout autour.

« Nous sommes le premier filtre sur les grandes voies d’accès à NDDL, à l’instar de la RN165 qui relie Nantes à Saint-Nazaire. Notre mission consiste à contrôler tous les véhicules circulant aux abords de l’ex-Zad. Nous vérifions ce que transportent les personnes et les passons aux divers fichiers, explique le capitaine Frédéric Bizien, commandant la Cob de Saint-Etienne-de-Montluc. Nous bénéficions fort heureusement du concours de la réserve opérationnelle pour maintenir notre présence sur cette zone en plus de la couverture du reste de notre circonscription. » En fonction du service, trois à neuf réservistes viennent quotidiennement renforcer la Cob de Saint-Etienne-de-Montluc.

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