« L'intérêt général au coeur des échanges »

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 27 mai 2019
© MDL F. Garcia

Garant du dialogue interne, le secrétaire général du conseil de la fonction militaire gendarmerie, le colonel Louis-Mathieu Gaspari revient sur le fonctionnement de la concertation et son rôle d’appui au commandement. Il porte également un regard prospectif sur l’avenir de ce dispositif que la gendarmerie a su faire évoluer depuis 1989, dans le respect de son identité et de ses valeurs militaires.

Comment la chaîne de la concertation s’intègre-t-elle aujourd’hui dans l’architecture de la gendarmerie ?

La concertation a pour but de faciliter le dialogue et l’écoute mutuelle entre les militaires de la gendarmerie et leurs chefs. Elle doit également permettre d’identifier des solutions lorsque des difficultés apparaissent. Son action concerne aussi bien l’environnement professionnel que familial, c’est un coût complet. En cela, elle constitue une formidable opportunité d’agir ensemble et de construire ensemble. C’est un puissant facteur de cohésion. Il est important de préciser que l’alliance du commandement et de la concertation place, en toutes circonstances, l’intérêt général au cœur des échanges.

La concertation n’affaiblit en rien l’autorité d’un chef. Les deux sont parfaitement complémentaires, équilibrées et synchronisées. En ma qualité de garant du dialogue interne au sein de la gendarmerie, et après avoir exercé plusieurs temps de commandement, je peux témoigner que, bien au contraire, elle la renforce. En effet, le titulaire d’un commandement, avant de prendre une décision, mûrit sa réflexion grâce aux échanges qu’il entretient quotidiennement avec ses plus proches collaborateurs, au premier rang desquels figure le conseiller concertation. En ce sens, la concertation permet la « responsabilité éclairée » du commandement, et s’impose, de fait, comme un outil d’aide à la décision.

Je voudrais d’ailleurs, à l’occasion de ce trentième anniversaire de la concertation, saluer l’engagement de tous les acteurs de la chaîne de la concertation, qui œuvrent au quotidien, au côté des Échelons territoriaux de commandement (ETC), pour que notre modèle de dialogue interne permette à chacun des militaires de la gendarmerie de s’épanouir dans l’exercice de ses fonctions.

Il me semble également essentiel de souligner le point d’ancrage fort à la communauté militaire que constitue notre modèle de concertation, que nous avons su adapter, par touches successives, depuis 1989, dans le respect de notre identité, de notre culture et de nos valeurs militaires. La gendarmerie est d’ailleurs représentée par douze membres du CFMG au sein du conseil supérieur de la fonction militaire.

Quelle est la physionomie actuelle de la chaîne de la concertation ?

À la fois nationale et locale, la chaîne de la concertation compte aujourd’hui plus de 2 200 acteurs, répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin.

Les membres du CFMG siègent au niveau national pour traiter des questions d’intérêt général. Dans l’exercice de leur mandat, ils consultent librement les militaires qu’ils représentent et travaillent en étroite collaboration et en harmonie avec tous les conseillers concertation, participant ainsi à la connexion permanente entre les échelons locaux et la concertation nationale.

La concertation se fait également au niveau local, auprès de chaque échelon de commandement. Vecteurs d’informations montantes et descendantes, les conseillers concertation animent le dialogue interne au sein de leurs formations. Ils perçoivent les attentes et les préoccupations des militaires auprès desquels ils sont élus.

Les actions des membres de la chaîne de la concertation (CC1, CC2, CC3, CFMG et CSFM) sont complémentaires. Chacun, animé de la même volonté et sans aucun esprit de concurrence, tend vers le même objectif : apporter sa pierre à l’édifice et contribuer à la performance globale de notre institution. Chaque échelon travaille ainsi en autonomie, tout en sachant pouvoir s’appuyer, le cas échéant, sur les autres maillons de cette chaîne.

Quels sont les prochains enjeux de la concertation, notamment pour le CFMG ?

La concertation est pleinement associée à la vie quotidienne de la gendarmerie, mais aussi aux transformations et aux évolutions qui la modèlent.

L’enjeu principal qui se pose aujourd’hui à l’ensemble de la chaîne de la concertation est donc d’afficher un fonctionnement optimal afin de constituer un véritable levier pour la performance globale de notre Institution. Tous les acteurs de la concertation, quel que soit leur niveau, s’engagent avec résolution et détermination pour que notre modèle de dialogue interne continue de s’épanouir pleinement, dans une recherche d’efficacité constante.

L’environnement dans lequel la gendarmerie inscrit son action se caractérise par une actualité sociale et opérationnelle de plus en plus dense. Notre modèle original de concertation doit continuer de s’adapter à ce contexte spécifique, tout en respectant l’essence militaire de la gendarmerie.

Dans cette perspective, deux Groupes de travail (G.T.) ont mené un cycle de réflexion, depuis le mois de janvier dernier, afin d’identifier des pistes de progrès. Soixante-deux propositions concrètes ont ainsi été élaborées afin d’accroître la performance de notre dispositif de dialogue interne.

Le G.T. 1, confié au général de corps d’armée Alain Pidoux, commandant la région de gendarmerie de Bretagne et la gendarmerie pour la zone de défense et de sécurité Ouest, s’est penché sur le renforcement du lien entre les conseillers concertation et les ETC. Grâce à une approche très pragmatique, ses membres se sont employés à définir des outils susceptibles de faciliter leur action. Ils s’insèrent dans une mallette pédagogique et dans un recueil de bonnes pratiques innovantes qui seront mises à disposition dans un « Cloud » concertation. La mallette pédagogique comprend notamment des écrits permettant de mieux cerner le cadre d’action du concertant et de partager un vocabulaire commun. Dans l’esprit des ateliers de performance, le recueil de bonnes pratiques recense des pistes qu’il reviendra à chacun de s’approprier et de personnaliser à son territoire.

Le G.T. 2, que j’ai piloté, était quant à lui chargé d’identifier les évolutions à apporter au niveau central, afin que notre instance nationale de concertation, le CFMG, affiche un fonctionnement encore plus optimal. Les 31 propositions formulées, portant notamment sur le fonctionnement du Conseil, la professionnalisation de ses processus de travail, et notamment ceux du Groupe de liaison (G.L.), ainsi que la mise en place, au sein du G.L., d’une structure permanente de communication, visent à asseoir encore davantage la légitimité, la crédibilité et la visibilité du Conseil.

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