Recherches opérationnelles de personnes disparues : moyens tous terrains en milieu aquatique

  • Par Angélina Gagneraud & aspirant Morgane Jardillier
  • Publié le 26 février 2018
Recherche d’éléments utiles à l’enquête, de corps ou encore d’ossements, les plongeurs s’immergent dans des étangs, lacs ou rivières, en été comme en hiver. De jour comme de nuit !
© SirpaGend - MAJ F. Balsamo

Selon la configuration des lieux et les besoins exprimés, des moyens spécialisés, des experts et des techniciens sont engagés pour participer aux recherches. Une évidente plus-value.

A la recherche d'indices dans les profondeurs : les plongeurs

Recherche d’éléments utiles à l’enquête (coffres, armes, munitions, véhicules), de corps ou encore d’ossements, les plongeurs s’immergent dans des étangs, lacs ou rivières, en été comme en hiver. De jour comme de nuit ! « Selon les urgences - disparition inquiétante ou déclaration dans le temps de la garde à vue - l’officier nautique zonal est averti et déclenche les plongeurs les plus proches, explique le chef d’escadron (CEN) Nicolas Mejenny, commandant la compagnie de gendarmerie fluviale franco-allemande.

Une étude du terrain est nécessaire. Le lit d’une rivière change, il peut y avoir du courant, des branchages… Des conditions difficiles pour les recherches auxquelles les plongeurs se préparent toute l’année. » Les plongeurs de la gendarmerie départementale sont avant tout des « enquêteurs subaquatiques ».

Après l’obtention de cette qualification, ils bénéficient d’une formation complémentaire de technicien en investigations subaquatiques afin d’être en capacité de gérer des scènes complexes et de prélever les indices utiles à l’enquête. « Quand il fait trop sombre, nos mains deviennent nos yeux, explique l’adjudant Arnaud Alexandre, adjoint au commandant de la brigade fluviale de Vogelgrun et conseiller technique zonal. Parfois, sous l’eau, on ne voit pas à dix centimètres. On peut passer à côté d’une voiture sans s’en rendre compte ! C’est pourquoi nous adaptons les techniques à la configuration du plan d’eau. »

Ainsi, lorsque la visibilité est limitée, la palanquée peut s’organiser de sorte que les épaules de chaque plongeur se touchent afin qu’aucune zone ne soit oubliée. De même, le palmage est adapté afin de ne pas remuer le fond et donc les indices.

Rien n'échappe au sonar

La performance du sonar de détection subaquatique va au-delà des sonars acoustiques détenus par les unités nautiques. Acquis en décembre 2006 grâce à des fonds européens, ce système est mis en œuvre par la compagnie de gendarmerie fluviale franco-allemande à la charge du commandement de la gendarmerie des voies navigables en dehors du bassin rhénan. « En dix ans d’utilisation, le sonar a permis la découverte d’une trentaine de corps et de près de 1 400 véhicules, annonce le CEN Mejenny.

Ce moyen apporte précision et gain de temps, sans compter les découvertes fortuites. » L’adjudant Thomas Perrin, adjoint à la brigade fluviale de gendarmerie de Gambsheim, est l’un des huit Français formés à l’imagerie par sons. « Par un balayage latéral, le sonar émet des ondes acoustiques et enregistre les échos réfléchis par le fond. Ces signaux sont ensuite transmis à l’interface informatique installée à bord de l’embarcation, qui génère des images. Celles-ci nous renseignent sur le fond et sur les objets qui s’y trouvent mais il faut savoir les analyser. Après une première lecture en direct, nous réalisons une étude plus approfondie à l’issue de la mission. »

Depuis2006, la compagnie de gendarmerie fluviale franco-allemande a acquis un sonar de détection subaquatique performant.

© SirpaGend - MAJ F. Balsamo

 

Avec une autonomie de près de six heures, le sonar a l’avantage de couvrir une large zone, même avec peu de visibilité, ce que les enquêteurs subaquatiques vont avoir du mal à faire, notamment s’il y a du courant ou en raison des durées de plongée limitées selon la profondeur.

« Ainsi, lorsque le sonar est utilisé au préalable, nous leur fournissons une cartographie des zones couvertes avec des coordonnées GPS précises afin d’orienter leurs recherches. » Le sonar franco-allemand a récemment été utilisé dans le cadre de l’affaire Maëlys. La Suisse, qui a acquis son propre matériel depuis quelques années, a également mis le sien à disposition des enquêteurs français, dans le cadre de la coopération entre les deux pays.

Ce moyen s’exporte aussi hors métropole, puisqu’il a été engagé à plusieurs reprises en outre-mer et à l’étranger pour des enquêtes complexes (Guyane, Côte d’Ivoire, Hongrie, etc.). Depuis l’automne 2006, le centre national d’instruction nautique dispose d’un matériel spécial pour les opérations de recherche en milieu subaquatique : le Rov Gnom Pro. Celui-ci possède deux caméras pour enregistrer des images jusqu’à 200 mètres de profondeur et ainsi visualiser le décor sous-marin. Il est disponible à Antibes et projetable partout sur le territoire.

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