Protection des hautes personnalités

  • Par la capitaine Gaëlle Pupin
  • Publié le 04 juin 2018
Protection d'une haute autorité au salon du Bourget.
© Sirpagend – MAJ F. Balsamo

La protection des hautes autorités de la DGA est une mission cruciale dévole au groupe protection de la gendarmerie de l'Armement depuis 1995.

Près d’un bâtiment, un véhicule est stationné. Non loin de la porte d’entrée, deux hommes attendent. Une scène apparemment banale. Ce qui l’est moins, c’est la valise en kevlar portée par l’un d’eux. Le second envoie un signal : l’autorité arrive ! Il prend alors en compte la personne, qui s’installe dans le véhicule. Le chef d’équipe monte dans une autre voiture. Le convoi peut se mettre en route. Au coin de la rue, le véhicule dans lequel se trouve l’autorité est pris à partie. L’équipe réagit immédiatement : une « bulle » est créée pour exfiltrer l’autorité dans le second véhicule. Tout va très vite. Plusieurs coups de klaxon retentissent selon un code précis, permettant aux équipiers de savoir que le dispositif est en place, puis que l’autorité a bien été embarquée. Les personnels rejoignent à leur tour le véhicule et celui-ci démarre en trombe. Quelques secondes seulement se sont écoulées. « Ce type d’entraînement est indispensable car nous devons travailler nos automatismes, explique le capitaine Bruno T., à la tête du groupe. Notre objectif est d’exfiltrer l’autorité ; la gestion de l’incident en lui-même est secondaire. »

Exercice d'exfiltration du groupe protection de la DGA.

© Sirpagend – BCR F.Garcia

Au-delà du costume et de l’oreillette

« Dans l’esprit des gens, l’image de la protection, c’est le costume, l’oreillette et les Ray-Ban. Il faut dépasser ce cliché, bien loin de résumer notre quotidien ! » Constitué de quinze personnels, le groupe assure en permanence la protection rapprochée du délégué général et du directeur du développement international. Mais pas seulement. « L’anticipation, c’est 90 % de notre spécialité, ajoute le capitaine. La dimension de préparation des missions est souvent méconnue. » En effet, lorsque les autorités se déplacent en province, le groupe prend en compte la mission de A à Z.

Réunions préparatoires, définition des moyens, repérage des lieux, prise de contact avec les « locaux », protection effective… Rien ne doit être laissé au hasard. Lors des salons internationaux, tels que le Bourget, plusieurs militaires du groupe assurent également la protection de délégations internationales. « C’est une vraie responsabilité, et ce, à plusieurs titres, précise le colonel Rémond. Pour ces autorités étrangères, les militaires du groupe sont les premiers ambassadeurs de la gendarmerie de l’Armement, voire de la gendarmerie dans son ensemble. Nous avons de remarquables retours de leur action, à l’image du courrier dithyrambique de la délégation irakienne venue au Bourget en juin dernier. C’est extrêmement gratifiant. »

« La protection ? Un métier à part ! »

Recueil, I.P., chef d’équipe… Selon les missions, chacun a son rôle. « Être I.P., c’est-à-dire interlocuteur privilégié, ça ne s’invente pas, explique un équipier. Un lien de totale confiance doit s’instaurer avec l’autorité. Au-delà de la protection, nous avons un rôle de facilitateur. Pour autant, il faut pouvoir se montrer courtois mais ferme. Pas toujours facile de trouver la juste mesure. » Dans le cadre de leur formation, ils sont ainsi confrontés à des situations requérant tact et diplomatie. « Nous dépendons totalement de l’autorité, ajoute le capitaine. C’est la principale différence entre la protection en France et ce qui peut exister à l’étranger, aux États-Unis par exemple.

C’est aussi la principale difficulté, car ici, c’est la sécurité qui s’adapte à la volonté de l’autorité. » Les techniques de protection sont, quant à elles, principalement acquises lors du stage TEASS (Technicien d’Escorte d’Autorité et de Sécurisation de Site) encadré par le GIGN. « Les schémas de base sont les mêmes, mais il faut s’adapter aux moyens, aux équipements et à nos éventuels adversaires. » Pourquoi choisir ce métier ? Les réponses des militaires sont quasiment unanimes : « On n’intègre pas le groupe pour rechercher des sensations fortes ou de l’intervention. La protection est un métier à part, résume un équipier. En revanche, on y trouve une autonomie de travail et des responsabilités inégalées ! Il ne faut pas oublier que dans tous les cas, nous sommes le dernier rempart de l’autorité protégée. »

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