Gendarmes mobiles : une journée face aux gilets jaunes

  • Par Mme Elsa Vives Servera
  • Publié le 16 janvier 2019
© MAJ F. Balsamo

Samedi 12 janvier, les gilets jaunes ont une nouvelle fois manifesté partout en France. Cette 9e journée de mobilisation des gilets jaunes aura réuni un peu plus de 80 000 manifestants en France dont près de 8 000 dans la capitale. À Paris, nous avons suivi un escadron de gendarmerie depuis leur engagement jusqu'à leur retour au cantonnement.

Peu avant 11 heures, un cortège de plusieurs centaines de manifestants s'est élancé de Bercy pour rejoindre la place de la Bastille, puis l’Arc de Triomphe.

À midi, l'escadron est engagé place Clémenceau, entre le Petit et le Grand Palais. Dans le Véhicule de transmission et de commandement (VTC), le commandant de l’escadron et ses adjoints donnent leurs ordres après avoir reçu leurs instructions auprès de la Préfecture de Police de Paris. Parmi leurs missions : transmettre en temps réel toutes les informations relatives aux contrôles de piétons et manifestants et coordonner les nouvelles articulations à venir.

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13 heures : l'escadron est toujours en posture d'attente près des Champs-Élysées lorsque l'ordre de mission arrive. Les hommes sont rapidement engagés : les manifestants remontent le boulevard Haussmann et seront bientôt place de l’Étoile. Il faut se rendre sur place, par les Champs-Élysées, avec les véhicules blindés. Dans le VTC, on note sur un carnet de veille les événements principaux dont les changements de position, les missions et les articulations. Sur la messagerie tactique, l’escadron reçoit les dernières indications. La rame s'organise pour faire mouvement.

14 heures : la manifestation atteint la place de l’Étoile et donne lieu à des affrontements. L'escadron, accompagné par les véhicules blindés a pour mission d'interdire l'accès de l'avenue de la Grande Armée. Son but : canaliser les manifestants sur la place de l’Étoile et éviter les débordements. Sur le rond-point, des casseurs descellent des pavés de la chaussée pour les jeter sur les forces de l'ordre. Il est grand temps pour l'escadron de s'équiper. Chaque mobile aide son binôme à mettre son casque. L'ambiance se tend. Un point de filtration est organisé afin de laisser sortir les manifestants qui voudraient quitter la place de l’Étoile. Ils sont tous fouillés avant évacuation.

Vers 17 heures, l'escadron est engagé sur une vague de ratissage organisée directement sur la place de l’Étoile en coordination avec la police et sous les ordres d’un commissaire, autorité civile de l'avenue de la Grande Armée. Une ligne imaginaire est organisée entre les avenues Kléber et Wagram de façon à repousser l'adversaire au-delà de cette limite. L’escadron fait front et avance vers le rond-point accompagné des véhicules blindés. La place de l’Étoile vidée, la tension redescend. Les gendarmes mobiles se réarticulent, avant de remonter dans les véhicules. Ils ont reçu l'ordre de se rendre au rond-point Champs-Élysées accompagnés des forces de police. Là-bas, une nouvelle mission les attend. Ils doivent désormais ratisser, du bas vers le haut, l'avenue la plus célèbre du monde afin d'interpeller les éventuels derniers fauteurs de troubles. Il fait désormais nuit sur Paris, les manifestants ont évacué les lieux.

À 19 heures, 156 personnes avaient été interpellées dans la capitale notamment pour « port d'arme prohibé » et « participation à un groupement en vue de commettre des violences. » Mais l'escadron doit se rendre sur une dernière mission : une manifestation en marge des gilets jaunes chemine, via les quais, vers une péniche. Place Edmond Rostand, à proximité du Jardin du Luxembourg, les gendarmes mobiles restent en alerte.

À 22 h 30, l'escadron est libéré mais Il faut encore adresser un message PAM (Personnels - Armement - Munitions) à l'autorité supérieure. Celui-ci servira de contrôle pour la bonne gestion des moyens matériels et des personnels. Il permettra de savoir ce qui a été consommé, détérioré ou encore s'il y a eu d'éventuels personnels blessés. « Rien à signaler » pour l'escadron, qui rentre au cantonnement de Dugny en attendant son prochain engagement. Samedi prochain, comme toute cette semaine, ils seront de nouveau en mission à Paris et ce jusqu’au 31 janvier.

MAJ F. Balsamo

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