Mesures de sécurité et lutte contre l'immigration irrégulière à Mayotte

  • Par l'aspirant Morgane Jardillier
  • Publié le 14 mars 2018
© D.R.

Face à un mouvement de contestation populaire à Mayotte, la ministre des outre-mer, Annick Girardin, a dévoilé plusieurs mesures, lundi 12 mars, pour lutter contre l’insécurité et l’immigration irrégulière dans le département.

À l’occasion de son déplacement à Mayotte, la ministre des Outre-mer, Mme Annick Girardin, a annoncé une série de mesures, décidées conjointement avec le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, pour répondre aux inquiétudes de l'île secouée depuis plusieurs semaines par des grèves et des blocages.

Poursuites des manifestations

Depuis le 9 mars 2018, dans la poursuite du mouvement de contestation initié trois semaines auparavant, des barrages routiers sont érigés en divers points du département. Toute l’île était ainsi paralysée lundi, avec douze barrages recensés par la préfecture, plus qu’il n’y en avait jamais eu depuis le début du mouvement, entravant l’accès aux établissements.

La gendarmerie met en place des dispositifs de sécurisation et conduit des opérations de dégagement notamment pour permettre l’accès de camions d’approvisionnement en carburant au port de Longoni et l’accès à l’aéroport.

Un mouvement social déclenché par l’insécurité

Le mouvement, parti de l'exaspération de la population contre l'insécurité, s'est élargi à des revendications contre l'immigration clandestine. De nombreuses revendications portent aussi sur les aides sociales et le développement économique et social du territoire. La population mahoraise dénonce aussi la saturation de l'hôpital, des services publics ou des écoles, où faute de classes suffisantes, les enfants vont en cours par rotation.

Mayotte est le département le plus pauvre de France : 84 % des habitants de l’île vivent sous le seuil de pauvreté contre 7 % en métropole. Quant au chômage, il touche presque un Mahorais sur deux (43% à Mayotte contre 16% en métropole).

L’île subit par ailleurs une forte pression migratoire des Comores, archipel situé à seulement 70 kilomètres de ses côtes et 45% de la population de l’île est en situation irrégulière.

Des gendarmes supplémentaires pour renforcer la sécurité

Alors que les manifestants expriment un sentiment d’abandon de la part de l’Etat, la ministre a annoncé le maintien de soixante gendarmes supplémentaires sur le territoire jusqu’à la fin de l’année scolaire. En plus de la pérennisation d’un demi-escadron de gendarmes mobiles, une brigade de gendarmerie va être créée à Koungou, les effectifs de la réserve territoriale vont augmenter de 50 % et de nouveaux renforts de dix policiers et de seize gendarmes vont arriver d’ici au 1er août pour être affectés à la brigade de prévention de la délinquance juvénile. D’autres dispositions sont prévues pour déployer à Mayotte la police du quotidien.

En ce qui concerne la lutte contre l’immigration clandestine, la ministre a annoncé la création d’un état-major opérationnel. La marine nationale va procéder à l’envoi d’un navire patrouilleur et les capacités d’appui aérien seront renforcées. La ministre a également annoncé l’« engagement immédiat d’un plan de destruction des constructions illégales dans les zones naturelles ».

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