Déconfinement : les gendarmes appellent à la prudence en montagne

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 22 mai 2020
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© PGM du Mont-Dore

Tandis que, depuis le 11 mai, de nombreux Français regagnent les sentiers de randonnée, le Peloton de gendarmerie de montagne (PGM) du Mont-Dore dispense ses conseils pour éviter une série d’accidents et une deuxième vague d’épidémie.

Qui n’a pas envie d’un bon bol d’air frais ? Se retrouver en harmonie avec la nature, admirer les grands espaces depuis un sommet et se sentir enfin libre ! C’est l’aspiration de la majorité des Français après le déconfinement. Mais si les gendarmes du Peloton de gendarmerie de montagne (PGM) comprennent ce besoin, ils redoutent certains comportements irresponsables.

Des pelotons de montagne sur le pied de guerre

Certes, il y a toujours des irréductibles, comme ce randonneur toulousain, interpellé par le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Pierrefitte-Nestalas, après s’être vanté de chacune de ses sorties en montagne sur les réseaux sociaux… Mais les semaines de confinement ont été relativement calmes pour les militaires secouristes. Outre leur contribution aux missions visant à faire respecter les mesures de confinement, ils ont donc profité de cette période creuse pour s’entraîner intensivement. C’est le cas du PGM du Mont-Dore qui, en plus d’un entretien physique quotidien, a enchaîné les exercices d’hélitreuillage avec le Détachement aérien de gendarmerie (DAG) d'Égletons, en Corrèze, et la sécurité civile de Clermont-Ferrand. Les gendarmes ont ainsi pu entretenir leur condition et leurs techniques opérationnelles, mais aussi assimiler de nouvelles méthodes liées à l’épidémie.

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    © PGM du Mont-Dore
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« Treuiller avec un masque, ce n’est pas évident. Il faut aussi gérer la promiscuité dans l’appareil. Ce sont de nouveaux réflexes à acquérir. Aujourd'hui, nous sommes opérationnels », a expliqué à France 3 la capitaine Isabelle Chazal, commandant le PGM.

Ces militaires ont bien fait d’anticiper car, depuis le 11 mai, les Français affluent dans les différents massifs montagneux et les accidents s’enchaînent ! Après la chute mortelle d’un randonneur, à Passy, au pied du Mont blanc, le 14 mai dernier, le PGHM de Chamonix a enchaîné les interventions durant le premier dimanche suivant le déconfinement.

Des conseils pour évoluer en sécurité

Il s’agit donc d’être prudent et de prendre en compte les conseils des professionnels. Aux  non-initiés qui se découvriraient une passion pour la montagne à la suite de cette crise, la capitaine Chazal, questionnée par France Bleu, conseille de « s'éclairer, même si le jour dure longtemps en ce moment. Il faut aussi éviter de s’aventurer sur des sentiers trop difficiles si l’on n’a pas l’habitude et bien consulter les conditions météorologiques. La météo change vite en montagne et en ce moment, il y a des risques d'orages. »

Il convient également d’adapter son effort dans le cadre de cette reprise sportive : « Il y a peut-être des personnes qui pendant deux mois n'ont fait aucune activité physique. Il faut donc bien prévoir son kilométrage et son dénivelé », prévient l'adjudant Jean-Christophe Agut, également affecté au PGM du Mont-Dore, au micro de Radioscoop.

Un autre conseil avisé de l’adjudant : prévenir un proche ou la gendarmerie avant de s’aventurer ! « De plus en plus de randonneurs nous appellent pour nous indiquer leur itinéraire et leur heure de retour. Comme ça, si quelqu'un est perdu ou a un souci, on a déjà une identité, un téléphone, et on sait sur quel parcours ces gens-là sont partis. »

En cas de problème, l’appel au 112 reste bien sûr de rigueur !

Des préconisations sanitaires à respecter

Si ces règles de sécurité existaient déjà avant la crise sanitaire, de nouvelles viennent s’y ajouter afin d’éviter la propagation du virus. Le guide d’accompagnement de reprise des activités sportives, édicté par le ministère des Sports, détaille ainsi les précautions à prendre selon l’activité pratiquée. Il convient notamment de ne pas se regrouper à plus de dix personnes et de laisser 1,50 m de distance entre chaque randonneur. Il faut donc éviter les sentiers très fréquentés mais aussi ceux trop escarpés, afin de pouvoir garder de l’espace lorsque deux marcheurs se croisent, en donnant toujours priorité à celui qui monte bien sûr !

Par ailleurs, les arrêts prolongés sur les points caractéristiques (sommets, cols, etc.) sont interdits et les refuges demeurent fermés au public. Concernant la pratique de l’escalade, il est préconisé de privilégier l’utilisation de son propre matériel et de conserver un espace suffisant de plusieurs longueurs entre les grimpeurs sur les voies. Enfin, au-delà de ce guide, des mesures préfectorales s’appliquent et diffèrent en fonction des territoires. Il en va donc de la responsabilité de chacun de se renseigner en amont avant d’empoigner son bâton !

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