Entrer en contact avec la gendarmerie grâce à la brigade numérique

  • Par Morgane Jardillier
  • Publié le 27 février 2020
© MI-DICOM F.PELLIER

Échanger avec un gendarme, 24 heures sur 24, par écrans interposés, depuis la France ou l’étranger, c’est le principe de la brigade numérique ! Implantée à Rennes, depuis 2018, elle permet de recevoir toutes les sollicitations non urgentes des usagers, sous la simple réserve d’avoir une connexion Internet.

Dialoguer avec un gendarme n’a jamais été aussi simple ! Lancée il y a deux ans jour pour jour, la Brigade numérique, surnommée la BNum, a pour objectif de proposer aux usagers un contact simplifié, en tout temps et en tout lieu, pour répondre à diverses questions.

Vous avez besoin d’informations sur des démarches administratives ou judiciaires ? Vous désirez vous renseigner sur le recrutement, les dangers d’internet ou la sécurité routière ? Vous souhaitez signaler des problèmes de voisinage ou alerter sur des situations délicates ? Les gendarmes de la Brigade numérique vous répondent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, via les outils de messagerie instantanée des sites Internet de la gendarmerie ou sur les comptes officiel de la gendarmerie sur Facebook et Twitter !

Depuis sa création en 2018, la Brigade numérique s’est occupée de 160 000 demandes, soit 220 demandes par jour ! Sans traiter les urgences, les gendarmes de cette unité atypique orientent, informent et guident les internautes. Un opérateur de la gendarmerie évalue la demande et propose une assistance en ligne. En complément, ces mêmes usagers peuvent accéder à une FAQ (Foire Aux Questions), regroupant 800 questions/réponses leur permettant également de rechercher en autonomie.

Signalements et sécurité

Tous volontaires, les vingt personnels de la brigade numérique ont été sélectionnés pour leur expérience et leurs qualifications personnelles. Formés à l’accueil à distance par écrans interposés, ils sont capables d’intervenir, mais surtout de saisir les unités territorialement compétentes.

Si les discussions de la BNum sont principalement orientées sur le recrutement et la police de sécurité du quotidien, elles sont aussi l’occasion de recueillir diverses informations communiquées par les usagers. Ainsi, grâce à vos signalements ces derniers mois, des automobilistes dangereux ont été interpellés, des plantations de cannabis déterrées, des intentions malveillantes déjouées, des contrefaçons exclues de la distribution ou encore des personnes égarées retrouvées…

Septembre 2019. Une internaute signale sur la page Facebook de la gendarmerie que son ex-petit ami vient de lui avouer qu’il préparait un meurtre contre le compagnon de son ex-femme. Il montre la photo d’un fusil à pompe qu’il viendrait d’acquérir pour le tuer, pour ensuite retourner l’arme contre lui. L’identité de la personne menacée est inconnue mais elle serait localisée dans le nord de la France. « L’auteur », lui, réside en Gironde et est connu pour plusieurs faits de violence avec arme. L’information est alors transmise et la brigade la plus proche est contactée. Une perquisition effectuée le lendemain au domicile de l’intéressée a permis de découvrir l’arme qui appartiendrait à un voisin.

Octobre 2019. Après le signalement d’une plantation de cannabis dans le Puy-de-Dôme, sur la page Facebook du groupement de gendarmerie, la brigade territorialement compétente découvre une plantation de 21 pieds de cannabis ainsi que tout le matériel nécessaire pour la culture indoor. La perquisition permet également de constater un vol d’énergie (électricité).

Novembre 2019. Un signalement sur le compte Facebook du groupement du Vaucluse fait état d’un profil Facebook fermé dans lequel l’internaute publie des offres de vente de vêtements contrefaits, dont le stock semble conséquent. L’auteur présumé est identifié. Une procédure à destination du tribunal de grande instance de Carpentras est établie.

Décembre 2019. Un internaute signale sur la page Facebook de la Gironde des individus au comportement suspect sur une commune et joint des photos d’un véhicule. Sous couvert du centre d’opérations et de renseignements de la région, les militaires de la brigade territorialement compétente interviennent sur les lieux décrits et constatent qu’un couple de personnes âgées vient d’être victime d’un vol par ruse.

Et parfois, même si la brigade numérique n’a pas vocation à traiter les urgences, son intervention peut être cruciale quand il s’agit de vie ou de mort…

Août 2019. Un message particulièrement inquiétant est publié sur le compte Facebook de la Loire. Un jeune homme de 19 ans exprime sa volonté de mettre fin à ses jours, en précisant se trouver au niveau d’un barrage. La brigade locale est alors alertée. Alors que le gendarme de la brigade numérique maintenait la relation avec l’individu, les gendarmes ont pu arriver sur place et le dissuader de mettre fin à ses jours.

À l’écoute

À la fin de chaque échange, l’usager peut indiquer s’il a été satisfait de l’aide qui lui a été apportée. L’indice de satisfaction est de 9,09/10 pour le tchat et de 8.60/10 pour le formulaire, démontrant ainsi un réel intérêt pour cette unité et la qualité de ses réponses.

Le dispositif VoxUsagers permet également aux usagers de raconter et de partager de manière transparente, leur démarche, les difficultés rencontrées et leur satisfaction. Bonne ou mauvaise, leur expérience sera publiée dans le cadre de l’amélioration du service public. L’expérimentation est en cours dans les départements du Gard et de l’Hérault depuis le mois de juin 2019 et sera déployée au niveau national au cours du premier semestre 2020.

Portail de signalement des violences sexuelles et sexistes (VSS)

L'accent a également été mis sur l'accueil des femmes victimes de violences, pour lequel les militaires de la brigade numérique ont notamment suivi une formation à laquelle ont participé l'association France Victimes et 3919 violences femmes info.

La BNum a également connaissance des faits signalés sur le portail VSS en zone gendarmerie. Les échanges par tchat facilitent le dialogue tout en préservant la discrétion. Depuis son lancement, le 27 novembre 2018, la gendarmerie comptabilise 1 864 sollicitations pour 334 procès-verbaux établis.

Janvier 2020. Sur le canal des violences sexuelles et sexistes, une internaute signale être victime de violences intrafamiliales depuis une trentaine d’années. Elle exprime son désir de quitter son conjoint mais ne souhaite pas porter plainte. Elle indique que sa seule solution est de mettre fin à ses jours. Ayant décliné son identité, l’opérateur a alors alerté l’unité compétente qui décide d’intervenir au domicile de la personne. Si aucune violence n’est constatée, celle-ci semble être en très grande souffrance. Son conjoint est interpellé et placé en garde à vue. Si un classement sans suite a été décidé par le parquet, la victime a été reçue par un intervenant social gendarmerie qui l’accompagnera pas à pas dans ses démarches.

 

Pour rappel, en cas d’urgence contacter le 17 ou le 112. Toutefois, un usager étant dans l’impossibilité d’utiliser son téléphone pour composer ces numéros d’urgence, pourra quand même entrer en relation avec la Bnum qui, après son identification et sa localisation, enverra les secours pour lui venir en aide.

 

 

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser