La région Bretagne forme ses futurs réservistes

  • Par l'adjudant Alexandre Boulais avec le commandant Céline Morin
  • Publié le 14 novembre 2020
© ADJ. A. Boulais - RG Bretagne

À l’instar de plusieurs autres régions de gendarmerie, la Bretagne vient d’organiser un stage de préparation militaire de la gendarmerie au sein du centre régional d’instruction de Pontivy. Soixante-douze stagiaires, âgés de 17 à 40 ans, ont ainsi suivi deux semaines de formation afin d'acquérir les compétences nécessaires pour intégrer la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale.

Après l'annulation des Préparations militaires gendarmerie (PMG) programmées au printemps dernier, en raison de la crise de la Covid-19, les régions se sont mises en ordre de bataille depuis cet été pour organiser, d'ici la fin de l'année, dans le respect des mesures sanitaires, ces formations initiales visant à former les futurs réservistes de la gendarmerie.

Cette dernière doit en effet s’assurer de bénéficier chaque année d'une ressource suffisante de réservistes, afin de compenser le taux naturel d'attrition, (de l’ordre de 5 % en 2020) et de continuer de remplir ses objectifs opérationnels. Car la réserve opérationnelle est une composante indispensable à l’action de la gendarmerie, permettant de renforcer au quotidien ses unités territoriales dans les opérations de sécurisation et de surveillance du territoire. Un renfort d'autant plus essentiel dans le contexte actuel de crise sanitaire et de menace terroriste.

« En raison de la sédimentation missionnelle (lutte anti-terroriste, COVID-19, missions de sécurisation, services d’ordre…), l’objectif de monter à 40 000 réservistes opérationnels a été fixé par le général d’armée Christian Rodriguez, Directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN). Dans cette perspective, nos centres de formation de PMG et de FORT (Formation Opérationnelle du Réserviste Territorial, NDLR) tourneront à plein régime en 2021 », précise le général de division Olivier Kim, commandant les réserves de la gendarmerie.

Sur l’ensemble du territoire, ce sont ainsi près de 2 800 nouveaux réservistes issus de la société civile, ayant souscrit un contrat d'engagement à servir dans la réserve (ESR), qui rejoignent les rangs de la réserve opérationnelle de premier niveau (RO1) de la gendarmerie en 2020.

Forte à ce jour de près de 30 000 militaires RO1, la réserve de la gendarmerie va donc encore monter en puissance, pour atteindre, à échéance 2024, un volume de 40 000 personnels. À cet effectif, s’ajoutent 31 500 retraités de l’arme en période légale de disponibilité et rappelables pendant 5 ans (les réservistes opérationnels de deuxième niveau - RO2).

Au portail de la caserne, en raison du contexte sanitaire, deux encadrants vérifient les convocations et prennent la température des candidats.

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Incorporation au sein de la PMG bretonne

La région de gendarmerie de Bretagne a donc organisé une PMG du samedi 17 au vendredi 30 octobre dernier, au profit de soixante-douze stagiaires. Cette formation a pour but de leur faire acquérir les compétences nécessaires à un futur emploi au sein de la réserve opérationnelle de la gendarmerie, comme militaire du rang. Elle est centrée sur l’apprentissage des missions élémentaires des agents de la force publique et la maîtrise de l’arme de dotation.

Âgés de 17 à 40 ans, ces réservistes en devenir présentent des profils personnel et professionnel très différents. Mais qu’ils soient étudiants, employés, gérants d’entreprise ou ingénieurs, tous ont souhaité s’engager et consacrer une partie de leur temps au service de l’intérêt général et de leurs concitoyens. C'est ce qu'ils pourront faire à l’issue de leur formation, en agissant aux côtés des gendarmes d’active, dans le cadre de leurs missions quotidiennes.

Ces 72 stagiaires ont donc été « incorporés » le 17 octobre, au centre régional d’instruction de Pontivy (56), qui allait les héberger durant leurs deux semaines de stage.

En raison de la Covid-19, un protocole sanitaire strict a dû être mis en place pour cette session. Et cela débute dès le portail de la caserne, où deux encadrants vérifient les convocations et prennent la température des candidats, qui sont par ailleurs rigoureusement informés des règles à respecter. C’est ainsi que débute la première journée, qui sera consacrée à la prise en compte des lieux, du matériel et des consignes.

L'un après l'autre, les stagiaires perçoivent donc leurs tenues, treillis et uniformes, ainsi que leur hébergement. Après les essayages de rigueur et les premiers apprentissages du garde-à-vous, du salut et des déplacements, chacun a le loisir de s’approprier son nouvel environnement, le temps que l'ensemble des candidats convoqués se soient présentés.

Une fois tous incorporés et habillés, les stagiaires sont accueillis par le commandant de stage et par le conseiller réserve régional, véritable point de départ de leur nouvel engagement.

La signature du contrat d’engagement dans la réserve reste un moment fort.

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Quinze jours dans le vif du sujet

Encadrés par des militaires de réserve de la gendarmerie, appuyés par des gendarmes d’active venus prêter leur concours, notamment dans le cadre de l’intervention professionnelle, les apprentis réservistes vont, pendant deux semaines, engranger connaissances et savoir-faire dans les différents domaines. Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation. Les stagiaires doivent apprendre à réagir lors de leur arrivée sur une scène de crime, sur des violences, un accident ou encore un suicide…

Sur le terrain, ils auront en effet à participer, en renfort des gendarmes d'active, aux premières mesures. Celles-ci sont, par définition, essentielles à la bonne prise en compte de la victime, à la poursuite de l’enquête ou à la réussite du secours.

  • Les apprentis réservistes vont, pendant deux semaines, engranger connaissances et savoir-faire dans différents domaines.

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  • Les stagiaires sont encadrés par des militaires de réserve de la gendarmerie, appuyés par des gendarmes d’active venus prêter leur concours, notamment dans le cadre de l’intervention professionnelle.

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  • La PMG est une formation exigeante à bien des égards.

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  • Un stage intense et exigeant.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Encadrés par des militaires de réserve, appuyés par des gendarmes d’active, les apprentis réservistes vont, pendant deux semaines, engranger connaissances et savoir-faire dans différents domaines.

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  • Les stagiaires sont encadrés par des militaires de réserve, appuyés par des gendarmes d’active, notamment dans le cadre de l’intervention professionnelle.

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  • Qu’ils soient étudiants, employés, gérants d’entreprise ou ingénieurs, tous ont le désir de s’engager et de consacrer une partie de leur temps au service de l’intérêt général et de leurs concitoyens.

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  • Les apprentis réservistes vont, pendant deux semaines, engranger connaissances et savoir-faire dans différents domaines.

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  • Les stagiaires sont encadrés par des militaires de réserve de la gendarmerie, appuyés par des gendarmes d’active venus prêter leur concours, notamment dans le cadre de l’intervention professionnelle.

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  • La PMG est une formation exigeante à bien des égards.

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  • Un stage intense et exigeant.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Une très grande partie du stage est consacrée à la sécurité en intervention et à la formation sur l’armement de dotation.

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  • Encadrés par des militaires de réserve, appuyés par des gendarmes d’active, les apprentis réservistes vont, pendant deux semaines, engranger connaissances et savoir-faire dans différents domaines.

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  • Les stagiaires sont encadrés par des militaires de réserve, appuyés par des gendarmes d’active, notamment dans le cadre de l’intervention professionnelle.

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  • Qu’ils soient étudiants, employés, gérants d’entreprise ou ingénieurs, tous ont le désir de s’engager et de consacrer une partie de leur temps au service de l’intérêt général et de leurs concitoyens.

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Des stagiaires motivés et impliqués

À l'issue de leur formation, et à l'aube de commencer cette toute nouvelle expérience humaine et professionnelle au sein de la réserve opérationnelle de la gendarmerie, la satisfaction des stagiaires est au rendez-vous et leur motivation plus forte que jamais.

Camille, 27 ans, responsable de projet informatique.

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« J’ai trouvé ce stage très intense et très intéressant. Il faut s’y investir totalement pour emmagasiner toutes les informations et pour tenir physiquement, confie Camille, 27 ans, responsable de projet informatique. C'est une expérience inoubliable et je suis très fière de mon parcours et d’avoir atteint les objectifs que je m’étais fixés. J’ai hâte de commencer les missions. » Heureuse d’intégrer la réserve, la jeune femme souhaite effectuer une carrière militaire en parallèle de son travail, mais n’exclut pas de s’engager pleinement plus tard comme sous-officier.

Benoît, 19 ans, étudiant.

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Cette hâte de pouvoir servir sur le terrain anime aussi Benoît, 19 ans. De la formation, l'étudiant attendait qu’elle lui apprenne « à devenir un bon réserviste » et qu’elle lui soit également utile au quotidien. « Je peux dire qu’elle m’a permis de développer les compétences et le savoir-faire nécessaires. La fin du stage a été difficile, car nous nous étions habitués au rythme de la vie militaire et nous avions tissé de bonnes relations au sein de mon peloton. »

Aurélie, 40 ans, collaboratrice d’agence en assurance et mère de famille.

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Un relationnel qui s'est avéré essentiel pour Aurélie, 40 ans, collaboratrice d’agence en assurance et mère de famille : « La formation est très intéressante et enrichissante, aussi bien humainement que personnellement. Au cours du stage, j’ai pu compter sur mon peloton pour passer un cap difficile, alors que j’avais une légère baisse de moral. Il y a une belle cohésion et j’ai de très bonnes sensations. » Si elle a notamment été attirée dans la réserve par cet esprit d’équipe et de cohésion, c'est aussi pour elle un nouveau défi, qui lui permettra d'élargir son environnement et ses connaissances. Mais surtout, insiste-t-elle, « Je suis fière de pouvoir aider la France et être au service de mon pays. »

La région Bretagne peut donc désormais compter sur ces nouveaux réservistes pour compléter l’action des gendarmes d’active. En moyenne, ils consacreront une trentaine de jours par an à la réserve de la gendarmerie… Engagés localement, ils peuvent également l'être bien loin de leurs terres, pour effectuer des missions d’envergure nationale.

Des réservistes bretons à la frontière franco-espagnole

En effet, dans le contexte de menace terroriste actuel, la gendarmerie a accentué sa présence aux frontières. Un détachement de seize réservistes de la région de gendarmerie de Bretagne a ainsi été positionné, depuis le 2 novembre, au tunnel du Somport, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour y opérer des contrôles des flux, renforçant le dispositif du groupement de gendarmerie, dont les unités multiplient patrouilles et contrôles sur les points de passage avec l’Espagne. D’autres effectifs sont en cours de déploiement pour renforcer le dispositif.

Un détachement de seize réservistes de la région de gendarmerie de Bretagne a été positionné, depuis le 2 novembre, au tunnel du Somport, dans les Pyrénées-Atlantiques, pour y opérer des contrôles de flux, renforçant ainsi le dispositif du groupement de gendarmerie départementale.

© GGD 64

Montée en puissance de la réserve sur l'ensemble du territoire

Mais ce ne sont pas les seuls ! Dans ce contexte de fortes tensions sanitaires et sécuritaires, la gendarmerie a décidé de mobiliser toutes ses forces vives issues de la réserve. Des réservistes qui, au-delà de leurs missions traditionnelles de lutte contre la délinquance, contribueront plus particulièrement à la lutte anti-terroriste jusque dans la profondeur des territoires, notamment en participant à la sécurisation des établissements sensibles, comme les écoles et les lieux de culte, et au renforcement de la protection des frontières nationales (opération LIMES), tout en veillant à faire respecter les mesures liées au confinement.

« Eu égard aux directives du DGGN, l’opération LIMES a été déclenchée en moins de cinq jours, entre le 29 octobre et le 2 novembre », précise le commandant des réserves de la gendarmerie.

L’objectif est d’être en mesure d'engager, dans les jours à venir, près de 6 000 réservistes par jour au total. Un record lorsque l'on sait qu'en temps normal, 2 000 sont employés quotidiennement, et jusqu'à 3 500 en période estivale. Actuellement, près de 3 400 ont déjà répondu présent.

L’Institution devrait ainsi rapidement mobiliser jusqu’à 1 200 réservistes aux frontières, notamment espagnole et italienne (opération LIMES), où des effectifs de 400 et 500 personnels sont d'ores et déjà respectivement déployés, ainsi que dans le Nord de la France (opération Poséidon). En coordination avec leurs homologues, ils seront en mission de surveillance, en alternant des postes fixes de contrôle et des patrouilles mobiles.

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