La sécurisation des entreprises au cœur de la gestion de crise

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 08 mai 2020
Opération Tranquillité entreprises et commerces (OTEC) par le Groupement de gendarmerie du Var.
Opération Tranquillité entreprises et commerces (OTEC) par le Groupement de gendarmerie du Var.

Protéger les entreprises et les commerces contre les dangers d’intrusion physique ou informatique, telle est l’une des missions principales de la gendarmerie nationale en cette période de crise sanitaire. Elle peut s’appuyer pour cela sur son réseau de proximité et sur plusieurs outils.

Depuis le début de la crise du COVID-19, et particulièrement depuis le confinement décidé le 17 mars, les forces de la gendarmerie se sont déployées sur tout le territoire afin de protéger les populations les plus vulnérables, notamment les seniors et les victimes de violences intra-familiales, mais aussi les commerces et les petites entreprises, dont la situation a pu être fragilisée par ce contexte exceptionnel.

Adapter et déployer l’offre de protection

L’Opération tranquillité entreprises et commerces (OTEC) a ainsi été renforcée, avec de nombreuses patrouilles de gendarmes d’active et de réserve, de jour comme de nuit. « Ce dispositif existait auparavant, mais le besoin était beaucoup plus important avec la crise sanitaire, explique la cheffe d'escadron Séverine Hammel, référent national des référents sûreté au bureau de la sécurité publique. Il a fallu adapter et déployer notre offre de protection aux risques nouveaux. » 
Deux situations ont été distinguées. Soit l’entreprise avait dû fermer, à la suite des mesures de confinement, soit elle était restée ouverte et son activité, médicale ou alimentaire notamment, présentait un caractère sensible en lien avec la gestion de crise. 

 

Dans ce cadre, pour accompagner les gendarmes sur le terrain, un nouvel outil vient d’être déployé. L’application de cartographie et d’itinéraire Osmand, sur Néogend, déjà utilisée pour les surveillances des opérations tranquillité vacances, localise désormais les entreprises et commerces. 

Le principe est simple : le gendarme peut afficher automatiquement sur la carte de son secteur les données des trois opérations Tranquillité - seniors (OTS), vacances (OTV) et entreprises et commerces (OTEC) - avec des icônes dédiées et un code couleur allant du vert au noir, en fonction du dernier passage enregistré. « Nous adaptons nos outils en fonction des besoins, poursuit la cheffe d'escadron Hammel. Cette carte est très utile pour prioriser les missions et renforcer les liens avec les gérants des entreprises et des commerces. »

Mobilisés face à la cyber-menace

Mais les risques de cambriolage et de dégradation ne sont pas les seuls encourus par les professionnels durant cette période. Un autre ennemi tente de profiter de la situation. La cyber-menace se révèle en effet particulièrement présente. « Le confinement a eu pour conséquence de faire sortir nombre de salariés de leur bureau, analyse le colonel Éric Freyssinet, chef du pôle national de lutte contre les cyber-menaces de la gendarmerie. Cela a profondément modifié l’organisation des entreprises, et ces changements ont entraîné des risques en matière de sécurité informatique, avec l’ouverture de portes dans les systèmes d’information. » 

Face au danger d’intrusion sur les serveurs, toutes les entreprises ne figurent pas sur un pied d’égalité. « Les grands groupes ont davantage les moyens internes de se protéger, tandis que les TPE/PME font souvent appel à un prestataire extérieur, lui-même confiné. »

Il a donc fallu anticiper ces risques, en diffusant des conseils et des bonnes pratiques. La sécurité des mots de passe tout d’abord, car les mots de passe faibles sont immédiatement exploités par les cybercriminels. Pour les télétravailleurs, l’importance de séparer les activités personnelles et professionnelles (soit avec deux ordinateurs, soit avec deux comptes distincts) et d’avoir à disposition les coordonnées des personnes à contacter en cas d’incident. 

Les conseils de base ont été rappelés, tels que les moyens mis en place pour se faire aider : Perceval pour les fraudes à la carte bancaire, le portail cybermalveillance.gouv.fr et la brigade numérique, pour répondre à toutes les questions. La gendarmerie a d’ailleurs décidé de lancer plus rapidement que prévu, en partenariat avec le groupement d'intérêt public Acyma, son projet de brigade numérique « cyber », à destination des professionnels (entreprises, collectivités locales, associations...).

 

Dès le début de la crise, la gendarmerie a également multiplié les opérations de prévention, notamment auprès des organismes exerçant leur activité dans des secteurs sensibles (santé, alimentation, logistique, textile…), à commencer par les pharmacies. « Il a très vite fallu les alerter sur les tentatives d’escroquerie dont elles pourraient faire l’objet, avec des sites vitrine créés spécifiquement pour le COVID-19 et destinés à vendre frauduleusement des masques ou du gel hydro-alcoolique , confirme le colonel Freyssinet. L’avantage de la gendarmerie est qu’elle dispose d’un très important dispositif de proximité. Elle peut ainsi s’appuyer sur la chaîne Cybergend, notamment les neuf antennes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (situées à Paris, Lille, Rennes, Bordeaux, Lyon, Montpellier, Versailles et Metz), qui peuvent elles-mêmes solliciter les sections opérationnelles de lutte contre les cyber-menaces situées au niveau de chaque groupement. » Un puissant réseau pour protéger celui des entreprises françaises.

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser