Le CNSM au centre de la gestion de crise

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 05 avril 2020
Lundi 30 mars dans l’après-midi, la gendarmerie nationale assure l’escorte par voie routière des millions de masques médicaux, fournis dans le cadre du pont aérien instauré avec la Chine, et transportés par la société Geodis.

En fournissant aux régions zonales un outil cartographique détaillé, fusionnant de nombreuses données stratégiques, le Centre national de sécurité des mobilités (CNSM) joue un rôle essentiel dans la supervision des convois, qu’il s’agisse du transport des masques médicaux ou des trains sanitaires.

Lundi 30 mars dans l’après-midi, la gendarmerie nationale était au cœur du dispositif destiné à assurer l’escorte par voie routière des millions de masques médicaux, fournis dans le cadre du pont aérien instauré avec la Chine, depuis l’aéroport de Paris-Vatry vers les trois sites de stockage. En coulisses, l’opération était supervisée par le service « Sûreté et sécurité » de la société Geodis, en charge du transport, et par le CNSM, qui joue un rôle important dans la gestion de cette crise du COVID-19.

Prévention et assistance

Le CNSM a été créé en novembre 2017, à la suite d’un vol survenu dans un train des armées dans les Bouches-du-Rhône. L’objectif pour la gendarmerie était d’avoir une vision d’ensemble de tous les transports sensibles.

« Notre première mission est de faire de la prévention, décrit le chef d'escadron Fabrice Blanc, commandant le CNSM. Nous récupérons pour cela des informations auprès des entreprises de transport partenaires, des unités, des administrations et des préfectures, afin de produire une note de synthèse quotidienne, diffusée au niveau départemental, informant sur tous les trajets qui concernent la zone gendarmerie. Le second volet de notre action consiste à assister les unités et les partenaires en cas d’incident et à faire en sorte que le délai d’intervention soit raccourci au maximum, grâce à l’utilisation des données de géolocalisation des transporteurs et des patrouilles. »

 

 

Fusionner les données de géolocalisation

Hasard du calendrier, au moment du déclenchement de la crise du COVID-19, les équipes du CNSM testaient précisément un nouveau logiciel permettant de fusionner sur une même carte différentes données dont les données de géolocalisation des véhicules de gendarmerie et des transporteurs, et désormais des entrepôts ravitaillés en masques… 

« Nous avons simplement accéléré la mise en service de cet outil, avec l’aide de la section géomatique du CPGC (Centre de Planification et de Gestion de Crise), pour pouvoir fournir, dans un outil cartographique unique, tout ce qui est utile à la gestion de crise, poursuit le CEN Blanc. Nous l’alimentons au fil de l’eau, avec d’autres données stratégiques, comme les distributeurs de billets, les fabricants de gel hydroalcooliques, ceux de chloroquine... » 

À l'issue de cette crise, l’objectif sera de réaliser des analyses de risques, en intégrant sur une carte unique des événements passés, ou à venir, connus de la gendarmerie et susceptibles d’impacter le trajet que compte emprunter un convoi, comme par exemple les manifestations, les fermetures d’axes, les vols de fret constatés sur les aires d’autoroutes. « Ces données existent. Il faut simplement mieux les valoriser », précise l’officier. 

 

En partenariat avec les transporteurs

Lors du déclenchement de la crise du COVID-19, la première mission assignée au CNSM fut via les régions zonales de superviser les opérations de contrôles des flux, afin de vérifier que le confinement était bien respecté. Dans un second temps, dans le cadre du pont aérien mis en place avec la Chine pour la fourniture de masques médicaux, son rôle est de suivre le bon déroulé du transport de la marchandise vers les lieux de stockage.

« Nous travaillons en partenariat avec les transporteurs. Les échanges sont permanents. Ils assurent eux-mêmes la surveillance de leurs convois et nous donnent accès à leurs données, afin, en cas d’événement, d’aider aux mieux les unités sur le terrain en leur relayant les informations leur permettant d’intervenir plus rapidement. » Le Centre suit également les transferts de malades par trains sanitaires, en lien avec la SNCF et l’officier de gendarmerie qui y sert.

Dans les jours qui viennent, il sera à nouveau demandé au CNSM et aux régions zonales de suivre les opérations de contrôle des flux de population, dans le cadre des restrictions de déplacement, puisque le début des vacances scolaires pourrait inciter certains à vouloir quitter leur lieu de confinement.

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