Martigues : mobilisation des forces de l’État face aux incendies

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 07 août 2020
© Carron films productions

Plusieurs incendies ont éclaté dans les Bouches-du-Rhône, dans la journée du 4 août, mobilisant les forces de l’État afin de maîtriser le sinistre et de protéger les habitants. Le feu a particulièrement fait rage dans les environs de Martigues, où plus de 1 000 hectares de garrigue et de pinède ainsi que plusieurs habitations sont partis en fumée. Près de 2 700 personnes ont dû être évacuées. Aux côtés des soldats du feu et autres agents de l’État, les gendarmes étaient mobilisés pour protéger la population.

Chaleur, sécheresse et vent violent. Une combinaison des plus favorables aux incendies. À l’instar de plusieurs départements touchés ces derniers jours, les Bouches-du-Rhône ont enregistré de multiples départs de feu au cours de la journée du 4 août, dont un s'est déclenché peu avant 17 heures dans les environs de Martigues.

Attisées par les fortes rafales de vent, les flammes prennent rapidement de l’ampleur, ravageant des hectares de garrigue et de pinède, et se rapprochant toujours plus des habitations. Le dispositif des sapeurs-pompiers monte rapidement en puissance, pour atteindre près de 1 800 hommes, au sol et dans les airs, où les rotations de Canadair s’enchaînent.

Le feu a fait rage sur la Côte bleue.

© GMAR Méditerranée

Informer, rassurer, protéger

Si la zone où le feu s’est déclaré se situe sur le ressort de la police nationale, la gendarmerie mobilise également ses forces ; de nombreux personnels se rendant disponibles d'initiative.

Ainsi, une cinquantaine de militaires de la compagnie de gendarmerie d'Istres et des dispositifs estivaux de protection des populations (gendarmes mobiles et réservistes) de Sausset, Ensuès et Niolon, renforcés par des gendarmes de l'escadron départemental de sécurité routière et d'autres unités du département ainsi que par des réservistes sont déployés sur différentes missions, principalement de protection des populations et judiciaires, en coordination avec les forces en présence (polices nationale et municipale, SDIS, Armées).

Il s'agit, dans un premier temps, d'aider le travail des sapeurs-pompiers, en facilitant leur accès à la zone, à travers une gestion spécifique des flux de circulation, mais aussi en sécurisant le périmètre. Il faut en effet en éloigner les curieux, informer au mieux la population et faire remonter les renseignements, notamment vers le Poste de commandement (P.C.) avancé, installé dans les locaux de la mairie de Sausset-les-Pins, et vers les élus.

Un important dispositif terrestre, aérien et maritime a été déployé pour lutter contre cet incendie et protéger la population.

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Des centaines d’évacuations préventives par voie terrestre et maritime

Face à la progression de l'incendie, les gendarmes procèdent à l'évacuation de certaines zones pavillonnaires et quartiers résidentiels, mettant en sécurité, à titre préventif, près de 1 500 personnes. Cette mission est réalisée en deux temps. Le premier consiste à rapidement informer le maximum de résidents des secteurs ciblés par cette opération d'évacuation, qui vise à les protéger à titre préventif, mais aussi à faciliter le travail des sapeurs-pompiers. Les gendarmes doivent rassurer et parfois convaincre certains habitants, qui refusent de quitter leur domicile et d'abandonner leurs biens personnels. Dans un second temps, les militaires organisent une vague de contrôles plus fins, afin de s'assurer que l'évacuation est effective, avant de mettre en place un dispositif permanent de sécurisation en prévention de potentielles tentatives d'effraction et de vols.

Faisant rage à proximité immédiate des habitations, dont plusieurs ont brûlé, l'incendie a nécessité l’évacuation de près de 2 700 personnes.

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Une manœuvre maritime inter-services

Des centaines de personnes, qui ont trouvé refuge sur les plages de Sainte-Croix et de Tamaris, sont quant à elles évacuées par voie maritime, dans le cadre d'une manœuvre globale inter-services. Sur demande du Centre opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS) des Bouches-du-Rhône, coordinateur à terre, le CROSSMED (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage en Méditerranée) engage tous les moyens nautiques mobilisables pour procéder à cette opération.

La SNSM, la brigade nautique de gendarmerie de Martigues, les affaires maritimes, les bâtiments Marine de soutien et d'assistance « Jason », « Pionnier » et « Loire », les Vedettes de surveillance maritime et portuaire (VSMP) « Harnois » et « Écu » des Pelotons de sûreté maritime et portuaire (PSMP) de Marseille-Joliette et de Port-de-Bouc, ainsi que leur Embarcation à fond rigide (EFR) et leur Embarcation de sûreté maritime et portuaire (ESMP) portent ainsi secours à quelque 468 personnes, dans des conditions météo difficiles et une mer démontée, rendant les manœuvres compliquées. Un plongeur est d’ailleurs en mesure d'intervenir pour apporter son concours à toute personne en difficulté.

Quelque 468 personnes, réfugiées sur les plages, ont été évacuées par la mer, dans le cadre d'une manœuvre inter-services.

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Visite ministérielle

Outre ces opérations conduites dans l’urgence, les gendarmes tiennent à assurer une présence visible et rassurante auprès de la population tout au long de cet épisode anxiogène.

Mardi dans la soirée, ils contribuent également au dispositif de sécurisation du déplacement de Gérald Darmanin. Depuis le P.C. des pompiers, installé à Saint-Julien-en-Martigues, le ministre de l’Intérieur apporte son soutien à l’ensemble des forces mobilisées et aux habitants évacués.

Au petit matin du 5 août, plus de 1 000 hectares sont partis en fumée. Bien que faiblissant, le feu n’est toujours pas maîtrisé, nécessitant le maintien du dispositif terrestre et aérien.

Il faudra encore plus de 48 heures pour parvenir à le circonscrire. Jeudi 6 août, les pompiers étaient toujours mobilisés pour éviter toutes reprises.

Au total, ce sont quelque 2 700 personnes, parmi lesquelles des habitants, des campeurs et des résidents d'Ehpad du secteur, qui ont été évacuées par l'ensemble des forces de l’État, avec parfois l'aide de la population elle-même. Quatorze pompiers ont été légèrement blessés au cours de cette opération, mais fort heureusement aucune victime n’est à déplorer.

Plus de 1 000 hectares sont partis en fumée sur la Côte bleue.

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