Mort de trois gendarmes à Saint-Just : une enquête est ouverte

  • Par la capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 23 décembre 2020
© Gendarmerie nationale

À 17 heures, ce mercredi 23 décembre, Monsieur Éric Maillaud, procureur de la République de Clermont-Ferrand, s’est exprimé sur les événements de la nuit du 22 décembre, qui ont conduit à la mort de trois gendarmes de la compagnie d'Ambert, dans le Puy-de-Dôme.

C’est avec une vive émotion que le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Monsieur Éric Maillaud, s’est exprimé ce mercredi 23 décembre, en fin de journée, aux côtés du colonel Patrice Martinez, commandant en second de la région Auvergne Rhône-Alpes, et du colonel Christophe Berthelin, commandant de la Section de recherches (S.R.) du Puy-de-Dôme, à l’occasion d’une conférence de presse.

Il a d’abord tenu à saluer l’action des militaires, avant de revenir sur les circonstances de l’intervention. « Même un gendarme expérimenté ne pouvait pas anticiper une telle situation », a-t-il tenu à préciser. Adressant ses condoléances aux familles des gendarmes décédés ainsi qu’à l’ensemble de l’Institution, il a eu une pensée émue à l’égard de chacune des victimes, le lieutenant Cyrille Morel, l’adjudant Rémi Dupuis et le brigadier Arno Mavel, ainsi que du militaire blessé, l’adjudant-chef Bertrand Boyon.

Le procureur de la République est ensuite revenu sur les faits. À 20 h 52, une femme déclenche les secours par l’intermédiaire d’une amie. En communication avec le Centre des opérations et de renseignement de la gendarmerie (CORG), cette dernière fait état de violences conjugales, le compagnon de la victime lui ayant asséné des coups. Une patrouille de gendarmerie est immédiatement dépêchée sur les lieux. À leur arrivée, les militaires aperçoivent l’individu armé à travers la fenêtre. Ils font immédiatement appel à des renforts et le Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) d’Ambert est engagé. La suite des événements est tristement connue… « C’est une véritable scène de guerre à laquelle nous avons été confrontés. Des centaines de douilles, une maison incendiée, un individu surarmé... » Ce sont les mots choisis par le Procureur pour décrire l’horreur de la nuit.

Peu après 8 heures, ce matin, le corps du forcené est retrouvé sans vie à proximité de son véhicule, un glock dans la main et un fusil semi-automatique à ses côtés. Il est également porteur de quatre couteaux et d’un gilet pare-balles. « Il s’agissait de quelqu’un d’extrêmement déterminé à faire un carnage, quelles que soient les personnes se trouvant en face de lui », a estimé le procureur.

Quant aux causes de sa mort, l’autopsie laisse à penser qu’il s’agit d’un suicide. En effet, le forcené présente une perforation de la tempe droite à la tempe gauche et son arme était tenue par la main droite. L’étude de son profil démontre qu’il s’agissait d’un individu particulièrement attiré par les armes et aguerri à leur maniement. Il avait d'ailleurs suivi une formation militaire et était tireur sportif. Plusieurs armes se trouvaient à son domicile, dont certaines n’étaient pas déclarées.

Sa compagne, hospitalisée immédiatement après les faits, n’a pas encore été interrogée. L’enquête permettra de déterminer la situation du couple. En tout état de cause, aucune procédure n’est connue de la justice concernant d’éventuels différends ou violences actuels.

Concernant l’intervention en elle-même, le procureur de la République et le colonel Patrice Martinez ont souligné la montée en puissance des forces d’intervention et d’enquête tout au long de la nuit, dans des conditions difficiles, en raison d’une part de l’incendie de l’habitation et, d’autre part, de la complexité de la scène. Jusqu'à 400 gendarmes ont été engagés, toutes spécialités confondues.

Une enquête pour le meurtre et la tentative de meurtre sur les militaires a été ouverte et confiée à la S.R. de Clermont-Ferrand, afin de déterminer les circonstances de la mort des gendarmes mais également celle du du forcené. « C’est une vérité que l’on doit aux familles : pouvoir leur dire comment ça s’est passé », a indiqué le procureur.

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