Nouvelle-Calédonie : la brigade nautique assure le transport des plis électoraux

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 06 octobre 2020
© D.R.

Engagés sur le dispositif du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie (victoire du non à l’indépendance à 53,26 % contre 46,74 %, NDLR), les gendarmes de la brigade nautique de Nouméa avaient pour mission de transporter les plis électoraux sur l’île d’Ouen, puis de rapporter les bulletins sur Grande Terre en fin de journée.

Nouméa, dimanche 4 octobre, 4 h 30 du matin. Les quatre militaires de la Brigade nautique (B.N.) montent à bord de la vedette de la gendarmerie. Embarquent également une magistrate déléguée, chargée de la surveillance du référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, et le président du bureau de vote de l’île d’Ouen, où se présenteront dans la journée entre 70 et 80 électeurs. Le bureau ouvre ses portes à 7 heures, une heure avant les autres. « Bien que l’île soit près de Grande Terre, on ne peut pas s’en approcher par la route, décrit l’adjudant-chef Joaquim Salgueiro, chef de la B.N. Nous sommes donc contraints de partir de Nouméa. » L’appareillage a lieu à 5 heures, pour une arrivée prévue vers 6 h 45, avec une courte escale au Mont-Dore, afin de récupérer un gendarme de la brigade territoriale de Poum, qui s’assurera du bon déroulement du scrutin.

Faire coutume

À quelques encablures au sud de Grande Terre, voici donc l’île d’Ouen, d’une superficie de 37 km². On y exploitait jadis une variété de jade, la « ouénite », mais l’endroit est désormais surtout réputé pour ses tortues. Une centaine de Kanaks vivent là à l’année, la plupart dans le village d’Ouara.

Arrivés sur l’île, les passagers de la vedette doivent faire coutume. « Tout nouvel arrivant dans une tribu kanak doit rencontrer ses chefs, explique l’ADC Salgueiro, et leur remettre des présents : un tissu local, 1 000 francs Pacifique (environ 9 euros, NDLR), un paquet de café ou de cigarettes. Et à partir de là, vous serez toujours les bienvenus… en théorie ! »

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Les gendarmes de la B.N. profitent de leur matinée pour effectuer une patrouille de surveillance autour du débarcadère de la mine de nickel, située à une demi-heure de bateau, dans la baie de Prony. De retour sur l’île pour partager le repas avec les Kanaks, à leur invitation, les militaires effectuent ensuite un entraînement de plongée dans le secteur. « C’est toujours utile de repérer des fonds, de connaître les courants, au cas où l’on serait amené à y plonger de nouveau en opération », précise Joaquim Salgueiro.

Il est 17 heures, le bureau de vote ferme. L’équipage reprend la mer. Il faut désormais déposer les plis à la compagnie de gendarmerie départementale de Nouméa, d’où ils seront ensuite convoyés vers le Haut-commissariat de la république en Nouvelle-Calédonie, pour le dépouillement.

Les résultats du vote, communiqués peu avant minuit (14 heures à Paris), donnent la victoire du Non à l’indépendance, avec 53,26 % des voix. Le président de la République, Emmanuel Macron, a rappelé, dans son allocution, que l’organisation d’un troisième référendum, après ceux de 2018 et 2020, était possible avant 2022, comme le prévoit l’accord de Nouméa signé en 1998.

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