Référendum en Nouvelle-Calédonie : le défi des procurations

  • Par Pablo Agnan
  • Publié le 02 octobre 2020

Un second référendum d’indépendance se déroulera ce dimanche en Nouvelle-Calédonie. Les règles en matière de procuration, bien différentes des autres élections, obligent les gendarmes à s’adapter, notamment dans les brigades isolées.

Alors que la deuxième consultation sur l’accession de la Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté se déroulera le dimanche 4 octobre, les demandes de votes par procuration se font de plus en plus nombreuses, comme à chaque élection. D’autant que cette année, le défi du recueil de ces procurations sera plus important, car les électeurs inscrits sont plus nombreux : 6 000 de plus selon le Haut-commissaire de la République, Laurent Prevost.

Un vrai défi pour les services chargés de récupérer les procurations, comme la gendarmerie. Malgré sa petite taille vue de l’espace, la Nouvelle-Calédonie est un ensemble d’îles aussi vaste que la Belgique et les Pays-Bas réunis (en comptant ses eaux territoriales). Elle est composée de six îles, concentrées autour de la Grande Terre, l’archipel principal. Malgré l’espace entre chaque agglomération, le maillage des brigades est bien ficelé : le commandant de la gendarmerie pour la Nouvelle-Calédonie est divisé en quatre compagnies, elles même subdivisées en 28 brigades.

A la rencontre des personnes isolées

Cette répartition facilite forcément le processus de procuration, mais certaines brigades, comme celle de Hienghène, située au Nord-est de Grande Terre, sont relativement isolées. Les militaires doivent parfois parcourir près quatre heures de pistes sinueuses, aller-retour, pour donner le formulaire spécial à certaines tribus vivant dans les montagnes. « Beaucoup n’ont pas de voiture et encore moins de moyens informatique pour récupérer le document, explique le major Jean-François, commandant en second de la compagnie de Poindimié.

Une démarche volontariste de la part des gendarmes. « Normalement, c’est à eux de venir vers nous, mais dans certains cas, nous voyons les besoins avec le chef de tribu et nous nous déplaçons. » Même si au final, ce genre de manœuvre est finalement plutôt rare : « Ici, les gens votent beaucoup », commente le major. Et les chiffres lui donnent raison : en 2018, le taux de participation dépassait les 80 %.      

Un dispositif permanent

Dans les zones péri-urbaines, comme à Dumbéa, agglomération de 35 000 habitants collée à Nouméa, les problématiques sont autres. Ici, il faut beaucoup se rendre directement au domicile des personnes, comme l’explique la capitaine Windstein, commandant de la brigade territoriale autonome de Dumbéa : « On se déplace régulièrement chez les gens, soit parce qu’ils sont handicapés et qu’ils ne peuvent, par conséquent, pas venir à nous, soit pour d’autres raisons justifiées. »

A Dumbéa, tous les militaires sont mobilisés pour cette opération. Deux plantons assurent une permanence dans les locaux de la brigade, ainsi que deux officiers de police judiciaires, venus renforcer le dispositif. L’officier a également mis en place deux postes extérieurs pour récupérer les procurations dans des lieux où, de facto, les personnes ne peuvent se déplacer. Il s’agit du Médipôle de Koutio, un énorme centre hospitalier situé en bordure de Nouméa. L’autre se trouve dans un centre de rééducation, non loin de l’hôpital.

Depuis quelques jours, l’officier constate une recrudescence des demandes de procuration. Car, si les électeurs peuvent télécharger le formulaire sur un site dédié, il faut impérativement se déplacer jusque dans les brigades de gendarmerie ou les commissariats de police pour la faire valider. Mais attention, contrairement aux précédents scrutins, il faut cette fois-ci apporter un justificatif pour démontrer l’absence l’incapacité de se rendre dans un des 237 bureaux de vote. Seuls six motifs sont d’ailleurs jugés impérieux pour obtenir une procuration : des obligations professionnelles, une formation, un handicap, raisons de santé, absence du territoire et enfin, l’assistance portée à une personne malade ou infirme.

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