#RépondrePrésent : des visières imprimées en 3D en Ardèche

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 22 mai 2020
Distribution de visières fabriquées par le CapLab de Privas à l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes.
Distribution de visières fabriquées par le CapLab de Privas à l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes.

C’est l’histoire d’un gendarme et de son imprimante 3D. L’histoire de centaines de visières et de kilomètres. Une histoire dans laquelle des passionnés de nouvelles technologies mettent leur temps et leur énergie au service des soignants. Bref, c’est une belle histoire.

On ignore si le père (ou la mère) Noël avait pensé à cela en glissant le gros paquet cadeau sous le sapin du gendarme Thierry*, mais il (ou elle) a eu du nez. Car au moment de la crise sanitaire, le militaire a vite su comment mettre efficacement à contribution l’imprimante 3D déballée ce 25 décembre 2019. 

Quand il ne surveille pas la centrale nucléaire de Cruas, en Ardèche, au sein du Peloton spécialisé de protection de la gendarmerie (PSPG), ce fan de nouvelles technologies est membre de l’association CAPLab de Privas. Comme les autres makers de l’association, il utilise son nouveau jouet pour fabriquer à domicile des objets en 3D. Il crée ainsi, en début d’année, pour les membres des Gunfighters, le club motocycliste des personnels des forces de l'ordre, des plaques d’identification semblables à celles des G.I. de l’U.S. Army.

Plus de 15 000 visières

Dès le début de la crise du COVID-19, il réfléchit à la fabrication d’un masque. « Mais un médecin de la centrale nucléaire m’a expliqué que ce serait un véritable nid à microbes », explique-t-il. Il opte alors pour une visière en plastique. Le 19 mars, la société Fram 3D, située à Montélimar, lui fournit le fichier et le filament à faire fondre, et les treize makers du CAPLab se lancent dans l’impression, bientôt rejoints par d’autres, notamment ceux de Convergence 26, le Fab Lab de Montélimar. Ils sont aujourd’hui plus d’une centaine. Ensemble, ils ont créé plus de 15 000 visières.

Au-delà de la fabrication, toute une chaîne de solidarité se met également en place pour les distribuer, en Ardèche mais aussi dans la Drôme, à tous ceux qui ont font la demande : en priorité les médecins, les infirmiers et les dentistes, mais aussi les petits commerçants qui font vivre les villages. Un site Internet est mis en ligne (www.visieres-solidaire-26.fr) afin de mettre en relation les makers et les soignants exprimant des besoins.

« On prend soin les uns des autres »

Outre la confection d’une dizaine de visières par jour, le gendarme Thierry a assuré de nombreuses livraisons. « C’est un énorme investissement personnel, reconnaît-il. J’ai visité tout le département en long et en large. Je suis allé jusqu’au fin fond de l’Ardèche pour livrer un EHPAD. Et la nuit, j’imprimais des visières. J’ai perdu plus de 5 kilos. Mais j’ai aussi découvert la communauté des makers. On s’entraide, on prend soin les uns des autres. En tant que gendarme, c’est aussi une fierté de montrer que nous ne sommes pas seulement là pour surveiller et verbaliser. Nous participons pleinement à ce grand élan de solidarité. »

Le gendarme Thierry aimerait désormais convaincre de l’intérêt de créer un Fab Lab interne à la gendarmerie, « au niveau départemental pour commencer. Cela nous permettrait d’avoir une réelle autonomie pour répondre à des besoins internes et ce serait un facteur de cohésion. » Inutile de préciser qu’il serait volontaire pour développer le projet.

*Le nom a été modifié pour préserver l’anonymat

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