Un jeune skieur se tue dans le massif du Mont-Blanc en plein confinement

  • Par Morgane Jardillier
  • Publié le 06 avril 2020
© GND F.GARCIA

Un jeune homme a été retrouvé mort à 2 300 m d’altitude, dans le massif du Mont-Blanc, dimanche 5 avril, par le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Chamonix, malgré l’interdiction de toute activité en montagne.

Un jeune homme de 24 ans a trouvé la mort alors qu’il pratiquait le ski de randonnée, en dépit du confinement. Son corps a été retrouvé à 2 300 m d’altitude, dans le massif du Mont-Blanc. Ce sont les militaires du PGHM de Chamonix qui l’ont découvert sur les pentes escarpées situées le long de la ligne du chemin de fer menant au refuge du Nid d’Aigle. Un lieu particulièrement enneigé et dangereux, témoin de nombreux accidents mortels.

Inquiète de constater que le jeune homme ne donnait plus signe de vie et que ses skis manquaient à l’appel, une voisine a alerté les secours dimanche midi. Selon les premiers éléments de l’enquête, ce jeune Savoyard, originaire de la station voisine des Houches, s’était lancé seul dans cette ascension, samedi matin, depuis son domaine skiable, et progressait en direction du refuge du Goûter, situé à 3 800 m d’altitude.

« L’accident a probablement eu lieu samedi. Il a dévissé et chuté de 300 mètres », explique le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant le PGHM de Chamonix. Une erreur technique qui ne pardonne pas, surtout dans ce milieu si particulier…

Respecter le confinement, même en montagne !

Ce même jour, malgré le décret du 23 mars interdisant le déplacement de toute personne hors de son domicile, à l’exception de certains dûment justifiés, les gendarmes ont également dû intervenir pour porter secours à un jeune homme de 27 ans, qui s’était lui retrouvé bloqué au cours d’une randonnée dans les environs de la commune de Mercury, où il s’était rendu en voiture…

Pourtant, le 25 mars dernier, le préfet de Haute-Savoie a pris un arrêté « portant l’interdiction de fréquentation et d’activités en montagne dans le cadre de la lutte contre le coronavirus ». Ledit texte interdit « tous les déplacements en montagne dans un rayon supérieur à 100 mètres de dénivelé au-dessus du lieu de confinement » et ce, jusqu’au 15 avril !

Le commandant du PGHM ne cesse de marteler le même message : « respectez le confinement, même en montagne ! ». Avant d’ajouter : « l’accidentologie de loisir doit stopper au plus vite ! »

Confinement respecté, secours diminués !

Depuis maintenant 21 jours, les gendarmes du PGHM multiplient les patrouilles afin de s’assurer du respect du décret interdisant les déplacements. « Nous en organisons quatre par jour, en diversifiant nos modes d’action », confie le chef d’escadron André-Vianney Espinasse, adjoint au commandant du PGHM.

Aucune zone n’est épargnée par ces missions de surveillance : « Nous contrôlons également, en appui avec la section aérienne de gendarmerie de Chamonix, les refuges afin de vérifier que personne ne s’y trouve », indique l’officier.

Malgré quelques irréductibles, les gendarmes admettent que le confinement est « dans l’ensemble bien respecté » et reconnaissent « le réel effort de solidarité de la population ».

Pour preuve ! « Habituellement, nous réalisons en cette période entre 3 et 4 secours par jour. Depuis le confinement, nous comptabilisons 1 à 2 secours en une semaine », constate le chef d’escadron.

L’idée est de poursuivre sur cette lancée afin de « ne pas davantage encombrer les hôpitaux engagés dans la lutte contre le coronavirus ». Alors on ne le dira jamais assez : « Restez chez vous ! »

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