Une manœuvre inédite pour les écoles de gendarmerie

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 25 mars 2020
3700 élèves ont été déployés dans l'urgence sur l'ensemble du territoire.
© D.R.

Afin de se conformer aux mesures gouvernementales liées à l’épidémie de coronavirus tout en renforçant les effectifs sur le terrain pour faire face à la crise sanitaire, la gendarmerie nationale a décidé d’affecter en unité, en avance de phase, les élèves qui se trouvaient jusqu’ici en formation initiale. Une manœuvre sans précédent pour toutes les écoles de l’Institution, impliquant jusqu’à 3700 élèves !

Alors que le coronavirus a traversé les frontières à la vitesse de l’éclair, le gouvernement français a du prendre rapidement des mesures pour éviter au maximum la propagation du virus. Le Commandement des écoles de la gendarmerie nationale (CEGN) et, par déclinaison, l’ensemble des écoles et des centres de formation de l’Institution n’ont eu que quelques jours pour s’adapter et prendre les décisions qui s’imposaient.

Dès le 15 mars 2020, alors que le Premier ministre a déclaré la veille la fermeture de tous les lieux et activités non indispensables, la gendarmerie prend la décision de suspendre l’ensemble de ses formations.

Un déploiement en moins de 48h

Il s’agit d’éviter les rassemblements tout en conservant un potentiel humain pour agir face à la crise. Aussi, le 16 mars 2020, des directives sont données à l’ensemble des écoles pour organiser dans les plus brefs délais le déploiement des élèves sur l’ensemble du territoire national !

Élèves officiers (EO), Élèves gendarmes (EG), Élèves gendarmes adjoints volontaires (EGAV), Élèves des corps de soutien (CSTAGN), ils sont tous concernés. Le CEGN, en lien avec la Direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), va néanmoins opérer des distinctions selon les temps de formation : les EO en deuxième année de formation, les EG ayant suivi au moins six mois de scolarité, et les EGAV ayant fait plus de sept semaines en école seront affectés, en avance de phase, en unité après avoir fait leur choix suite au classement anticipé. Les autres seront détachés en tant que stagiaires, prioritairement dans les unités les plus proches de leurs domiciles ou dans celles ayant une capacité d’hébergement.

C’est un défi de taille pour les bureaux de gestion des personnels qui, en relation avec la DGGN et le CEGN, doivent rapidement désigner les unités d’affectation en fonction des besoins. Ils doivent également prendre en considération les règles juridiques et les sollicitations des élèves concernés tout en vérifiant quels logements pourront leur être alloués.

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    À l'école des officiers de la gendarmerie nationale, il a fallu rapidement finaliser les notes et établir un classement des élèves.

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    Les élèves ont choisi leur poste en amphithéâtre, en respectant les distances imposées dans le contexte du coronavirus.

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    Chaque élève s'est présenté devant le général commandant l'école des officiers pour annoncer son choix de poste.

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    À Chaumont, malgré l'absence des amis et des familles, une cérémonie de fin de scolarité s'est tenue de façon symbolique.

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    Le départ est vite arrivé pour certains élèves de Montluçon qui n'ont pas toujours eu le temps de se dire "au revoir".

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    Les circonstances ne leur permettant pas de déménager, les élèves sont partis avec le peu d'affaires qu'ils avaient vers leurs futures unités.

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    Les cadres ont emmené les élèves n'ayant pas de moyen de locomotion dans leurs nouvelles affectations.

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    En seulement 48h, les élèves se sont préparer pour partir renforcer leurs camarades sur le terrain.

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    À l'école des officiers de la gendarmerie nationale, il a fallu rapidement finaliser les notes et établir un classement des élèves.

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    Les élèves ont choisi leur poste en amphithéâtre, en respectant les distances imposées dans le contexte du coronavirus.

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    Chaque élève s'est présenté devant le général commandant l'école des officiers pour annoncer son choix de poste.

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    À Chaumont, malgré l'absence des amis et des familles, une cérémonie de fin de scolarité s'est tenue de façon symbolique.

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    Le départ est vite arrivé pour certains élèves de Montluçon qui n'ont pas toujours eu le temps de se dire "au revoir".

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    Les circonstances ne leur permettant pas de déménager, les élèves sont partis avec le peu d'affaires qu'ils avaient vers leurs futures unités.

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    Les cadres ont emmené les élèves n'ayant pas de moyen de locomotion dans leurs nouvelles affectations.

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    En seulement 48h, les élèves se sont préparer pour partir renforcer leurs camarades sur le terrain.

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C’est un autre challenge pour les écoles et les cadres qui doivent, sans préavis, lancer le mouvement. Il s’agit avant toute chose de vérifier que chaque élève dispose bien des habilitations nécessaires pour exercer. Les certificats d’aptitude au tir sont passés en revue et des rotations de plusieurs centaines de kilomètres sont réalisées dans l’urgence pour armer les élèves. Ceux-ci doivent, par ailleurs, prêter serment au tribunal. Au vu des circonstances exceptionnelles et avec l’accord des tribunaux judiciaires, cela se fait en visioconférence ou par lettre manuscrite.

Parallèlement, il convient d’arrêter les notes pour établir les classements afin d’organiser le choix des postes.« Un gros travail puisqu’il s’agissait d’établir le classement le plus juste possible en faisant prévaloir le principe d’équité », témoigne le colonel Junqua, commandant le 1er groupement à l’école des officiers.

Enfin, avant de quitter l’école, bien que familles et amis ne puissent être au rendez-vous, des cérémonies de fin de scolarité sont organisées de façon symbolique, en respectant les distances et gestes barrières.

Dans la nuit du 16 au 17 mars, le CEGN transmet aux régions les différentes informations propres aux élèves arrivants et les premiers se mettent ainsi en route dans la matinée du 18 mars 2020.

En avant vers l’inconnu

Pour les élèves, c’est au départ la stupeur et un sentiment d’inachevé qui les habitent.

« C’est bien évidemment un choc pour tous et en même temps c’est à l’image d’une crise. La situation permet de faire appel aux valeurs dispensées durant la formation comme la résilience et la robustesse. Finalement, cela reste proche de ce qu’ils vivront durant leur carrière : toujours s’adapter au contexte. C’est maintenant que tout va prendre sens et rentrer en cohérence. », explique le colonel Junqua.

Les ordres de mutation arrivent par mails successifs et les élèves ont parfois à peine le temps de saluer leurs camarades et leurs cadres avant de partir vers l’inconnu. Les interrogations sont nombreuses : Comment vais-je être accueilli ? À quoi va ressembler mon logement ? Comment vais je faire pour le meubler et faire mes premières courses en cette période de confinement ? Quelles seront mes premières missions ?

Rendez-vous demain pour connaître leurs premières impressions suite à leur installation !

 

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