Collaboration inter-services : dans l’Oise, gendarmes et policiers municipaux travaillent sous le même toit

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 02 février 2021
© DR

C’est une grande première dans l’Oise ! Depuis le 11 janvier dernier, un poste mixte regroupant la gendarmerie nationale et la police municipale a ouvert ses portes à Pont-Saint-Maxence, une des villes du département. Proposée par la compagnie de gendarmerie de Senlis, en lien étroit avec le maire de la commune et le bailleur social du quartier concerné, cette initiative a pour but de récréer du lien entre les forces de l’ordre et les habitants.

Il y a quinze jours, à Pont-Saint-Maxence, dans l’Oise, les habitants du secteur de Font-Robin ont vu se mettre en place un dispositif bien particulier en plein cœur de leur quartier. Dans une ancienne loge de gardien inutilisée, des gendarmes et des policiers municipaux se sont installés dans un même lieu, créant ainsi le premier poste mixte du département de l’Oise.

Renouer le contact avec les habitants

Ce projet, initié par la compagnie de gendarmerie de Senlis et porté également par la municipalité, a pour objectif de récréer du lien entre les forces de l’ordre et les habitants de ce quartier de 800 habitants, où une poignée d’individus sème de nombreux troubles. « Nous voulions avoir un local qui soit bien implanté, directement dans ce quartier, où se produisent pas mal d'incivilités. L’idée, dans un premier temps, est de renouer le contact avec la population, d’observer ; puis, dans un second temps, nous répondrons aux problématiques », précise le commandant de la compagnie de gendarmerie de Senlis, le lieutenant-colonel Guillaume Breugnot.

Composé de deux à trois personnels (gendarmes et policiers municipaux confondus), ce poste mixte va permettre un travail de coopération et un échange de compétences qui, selon le lieutenant-colonel, représentent une véritable plus-value pour répondre au mieux aux besoins des habitants. « Les policiers municipaux ont une autre approche des choses. Ils connaissent bien le terrain et ont accès à des informations qui viennent directement de la mairie ou des collectivités. C’est bien et c’est très intéressant de travailler ainsi. »

Avec les élus, pour les habitants

Cette idée de complémentarité, c’est justement ce qui a séduit le maire de la commune, Arnaud Dumontier, très favorable à ce projet. « Nous avons ciblé ce lieu parce qu'il y avait des signaux qui montrent que ce quartier posait problème. Il y avait de plus en plus d'interventions et il fallait agir. Depuis la mise en place de ce poste, nous avons de très bons retours », explique-t-il, avant de continuer, « En remettant du bleu au cœur des quartiers, les habitants viennent beaucoup plus facilement échanger [avec les gendarmes et les policiers municipaux]. »

Du côté des habitants justement, moins d’un mois après la création de ce poste, les retours sont plutôt positifs. Dans un article du Parisien, une habitante se dit très satisfaite du dispositif : « On se sent moins seuls [...] Je ne suis pas particulièrement trouillarde, mais ça rassure de les voir sur place. »

Un dispositif important pour un quartier apaisé

Pour que l'efficacité de ce poste mixte soit optimale, les permanences tenues par les policiers municipaux et les gendarmes sont réalisées de façon aléatoire. Pour informer la population sur ce nouveau dispositif, les patrouilles mixtes, qui partagent désormais le même toit le temps des permanences, vont au contact direct des citoyens. Une adresse mail et un numéro de téléphone dédiés à ce poste ont également été mis en place pour permettre à tous les habitants qui le souhaitent de pouvoir contacter facilement gendarmes et policiers.

Cette coopération et la création de ce poste mixte viennent renforcer la lutte menée par la municipalité depuis plusieurs années pour assurer la sécurité de l’ensemble des quartiers de la ville. En 2017, dans cette optique, plusieurs caméras avaient été installées dans la ville, dont cinq dans le quartier de Font-Robin. Un partenariat a également été noué avec le bailleur social, afin de procéder à l’expulsion de personnes causant des troubles importants à l'ordre public, et ce de façon répétée. Un ensemble de mesures que le maire espère temporaire : « lorsque nous n’aurons plus besoin de ce poste mixte, cela voudra dire que l’ordre sera revenu et que les habitants se sentiront enfin de nouveau en sécurité. »

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