Comment devenir plongeur en gendarmerie ? (1/2)

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 25 mars 2021
© D.R.

Le 8 mars dernier, le Centre national d'instruction nautique de la gendarmerie (CNING) organisait des tests nationaux afin de sélectionner une poignée de gendarmes pour le stage « plongeur de bord ». Cette formation initiale permettra aux heureux élus de devenir enquêteurs subaquatiques et de rejoindre une technicité très prisée. Plongez dans le grand bain avec l’adjudant Julien, instructeur au CNING, qui vous explique le déroulé des épreuves.

Quelles sont les conditions pour passer ces tests ? Faut-il déjà avoir un niveau dans le civil ?

Ces tests s’adressent aux officiers et sous-officiers de gendarmerie volontaires en vue d'être affectés dans une unité à compétence subaquatique. Ils doivent être reconnus aptes médicalement et être âgés de 35 ans maximum au 31 décembre de l'année d'entrée en stage initial. Certains ont satisfait à des pré-tests effectués en région, mais ce n’est pas systématique. De même, il n’est pas obligatoire d’avoir un niveau validé dans le civil, même si c’est vivement conseillé avant d'entrer en formation pour le stage Plongeur de bord (PLB), qui est exigeant et dense. Le fait de commencer la formation avec de l'expérience en plongée permet au stagiaire d'être plus serein sur la partie technique plongée.

Combien de candidats se sont présentés et ont été retenus cette année ? Quel était leur profil ?

Cette année, 21 candidats étaient inscrits, mais seulement 20 ont pu se présenter, le dernier ayant contracté le Covid quelques jours avant sa venue à Antibes. Au final, six candidats ont été retenus, ce qui correspond à l’effectif dont nous avons besoin pour alimenter les stages PLB jusqu'aux prochains tests, qui auront lieu en octobre 2021. Tous étaient sous-officiers, mais avec des profils assez différents, puisque parmi eux se trouvaient neuf gendarmes départementaux, neuf gendarmes mobiles, un garde républicain et un gendarme affecté en peloton spécialisé de protection de la gendarmerie. Finalement, ce sont trois gendarmes départementaux et trois gendarmes mobiles qui ont été retenus. Aucune des trois femmes présentes n'a satisfait aux tests cette fois-ci, mais il n'est pas rare que des personnels féminins y parviennent.

En quoi consistent les épreuves des tests nationaux ?

Il s'agit de quatre épreuves de « nage en surface », qui nous permettent de vérifier et de valider le niveau physique et l'aisance minimale exigés pour une intégration dans le cursus de formation de la technicité :

- 800 mètres avec palmes, masque et tuba, sans les bras ;

- 50 mètres de dissociation bucco-nasale : nager en surface, tête dans l'eau, avec le masque derrière la tête, en inspirant par le tuba et en expirant par le nez, tout en gardant les yeux ouverts ;

- un parcours aquatique de 100 mètres sans palme, comprenant deux phases d'apnée de 15 mètres chacune ;

- une sustentation : palmer pendant 5 minutes sur place en gardant un poids de 2 kg au dessus de la tête, en maintenant les bras et le menton hors de l'eau.

Est-ce très différent des passages de niveau dans le civil ?

C'est très différent, puisque l'intégration d'une épreuve physique telle que nos tests nationaux n’intervient qu’à compter du niveau 4 dans le cursus de plongée civil. Les niveaux 1, 2 et 3 se concentrent sur la technique et la théorie de la plongée et aucun pré-requis physique n'est exigé pour ces formations. Considérant qu'un enquêteur subaquatique sortant du PLB obtient l'équivalence du niveau 3, le niveau d’exigence de nos militaires est plus élevé que celui du civil.

En quoi consiste la sélection sous format de gestion partagée adoptée cette année ? Pourquoi ce changement ?

Jusqu'à cette année, les tests avaient lieu à Antibes, mais le choix des candidats incombait à leurs zones d’appartenance, en fonction des places disponibles en local et des places ouvertes à l’école de plongée de Saint-Mandrier. En 2021, le principe de gestion partagée a été entériné. Les zones organisent des pré-tests et envoient aux tests nationaux les personnels ayant satisfait aux minimas imposés par les textes. Les candidats retenus émettent une fiche de desiderata sur la base des unités proposées par le bureau national de gestion R.H. Deux fois par an, des tests nationaux ont lieu à Antibes, et la commission valide la liste des candidats retenus, en fonction des places ouvertes en formation initiale Enquêteur subaquatique (E.S.). Ils font alors l'objet d'un dialogue de gestion R.H. et, une fois la proposition acceptée, ils peuvent partir au stage E.S.

Pour résumer, le candidat fait à présent un choix fonctionnel et non plus géographique. De cette manière, seuls les meilleurs sont pris et ce, même en l’absence de place dans leur région respective. Finalement, nous nivelons le recrutement des enquêteurs subaquatiques par le haut, avec des candidats qui sont volontaires pour intégrer la technicité, et non plus pour rester dans leur région d'appartenance.

Quelles sont vos attentes et quels conseils pourriez-vous donner à d’éventuels candidats aux sélections ?

Nous souhaiterions idéalement que les candidats venant aux tests nationaux soient prêts physiquement, comme s'ils allaient intégrer immédiatement le stage PLB. Ainsi, le taux de réussite à l'ensemble des épreuves serait meilleur (20 % sur cette session). Nous conseillons aux volontaires voulant intégrer notre technicité de se rapprocher des unités à capacité plongée, afin de se renseigner un maximum en amont.

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