Comment devenir plongeur en gendarmerie ? (2/2)

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 26 mars 2021
Illustration
© GENDARMERIE/SIRPA/F.Balsamo

Le 8 mars dernier, le gendarme Martin plongeait dans les eaux bleues d’Antibes, pour satisfaire aux tests nationaux organisés par le Centre national d’instruction nautique de la gendarmerie (CNING) et avoir la chance d’intégrer la technicité « plongeur ». Ayant terminé premier parmi les vingt candidats en lice, il revient sur sa préparation et le passage des épreuves.

 

Quel a été votre parcours jusqu'ici ? Pourquoi avez-vous souhaité passer ces tests ?

Après l'obtention d'un BTS système constructif bois et habitat, je suis entré à l'école des sous-officiers de Châteaulin (29). À l'issue des neuf mois de formation, j'ai intégré l'escadron 21/5 de Chambéry, puis j'ai orienté ma carrière dans l'intervention, en intégrant, en 2016, le peloton d'intervention au sein de mon escadron. Après cinq ans en gendarmerie mobile, j'ai ressenti le besoin de me spécialiser dans un domaine et d'évoluer dans ma carrière. J'hésitais entre plusieurs voies possibles, dont celle de plongeur. J'ai pris contact avec la brigade nautique d'Aix-les-Bains, qui était la plus proche de mon unité. Sur place, les militaires m'ont présenté la technicité, les missions, les tests d'entrée, etc. Ce premier contact m'a conforté dans mon choix d'orientation.

Aviez-vous déjà un niveau particulier dans le civil ?

J'ai commencé la plongée très tôt, à 7 ans exactement, grâce à mon père. Entre mes 8 ans et mes 11 ans, je plongeais souvent en piscine et j'effectuais chaque année des voyages "plongée". Ces années de pratique m'ont permis d'obtenir le plongeur de bronze, d'argent, puis d'or. Je n'ai pas passé le niveau 1 à l’époque, car j'étais trop jeune et le coût du matériel à requalifier chaque année a malheureusement contraint mon père à mettre un terme à ma pratique de la plongée.J'ai finalement passé mon niveau 1 et mon niveau 2 en 2019, dans le cadre d'un déplacement outre-mer à Saint-Martin (971). Mon escadron ayant été de nouveau projeté en Nouvelle-Calédonie cette année, j'ai profité de cette opportunité pour passer mon niveau 3.

Comment vous êtes-vous préparé aux épreuves de sélection ?

Je ne suis pas un nageur et je n'ai jamais fait de natation. J'ai donc, dans un premier temps, demandé conseil à la brigade nautique d'Aix-les-Bains, qui me proposait son aide. Ils m'ont donné de nombreux conseils sur la respiration, la position, les sensations, etc. Ils m'ont aussi conseillé de m'entraîner avec le matériel des tests nationaux et dans les mêmes conditions. J'ai fait une préparation seul, avec une séance par semaine de natation, agrémentée de course à pied, de ski de randonnée et d’agrès, et ce, jusqu'aux pré-tests régionaux de juin 2020. J’ai alors terminé l'épreuve du 800 mètres en 16'30''. Malgré ce chrono moyen, j’ai tout de même été envoyé aux tests nationaux en septembre. Durant les deux mois précédant les tests, j’ai pris un coach, qui a structuré trois séances de natation/palmage par semaine, dont une en eau libre. J’ai terminé le 800 mètres des tests nationaux 2020 en 14'20'', mais je n’ai finalement pas été sélectionné, faute de place dans ma région. Cette année, j'ai adopté la même stratégie de préparation, en continuant les autres activités sportives en parallèle, ce qui m’a permis de terminer le 800 mètres en 13'50''.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile pour vous dans le cadre de ces épreuves ?

Incontestablement, c’est le 800 mètres sans les bras. N’étant pas nageur, j'ai eu un gros travail à faire sur la glisse, la position, le palmage, etc. J'ai réellement eu du mal à progresser et j'ai eu besoin d'être accompagné par un coach pour que cela soit efficace. L'apnée aussi est particulière, puisqu’on arrive essoufflé, sans appui sur un mur, il faut s'immerger assez pour ne pas remonter en surface, ça rend les 15 mètres plus long qu'en piscine.

Comment imaginez-vous la suite de votre carrière dans cette spécialité ?

Je vais commencer par bien me préparer pour réussir le stage Plongeur de Bord (PLB) qui m'attend à l'école de plongée inter-armes de Saint-Mandrier (83). Ensuite, j’aimerais intégrer une brigade nautique ou fluviale, pour y apprendre le travail d'enquêteur subaquatique et passer parallèlement l'examen d’officier de police judiciaire, puis le diplôme de technicien en investigation subaquatique.Quand j’aurai acquis un maximum d'expérience en tant que tel, je souhaiterais faire un séjour en outre-mer avant, pourquoi pas, d'intégrer le CNING en tant qu'instructeur.

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