Essonne : soixante gendarmes envoyés en renfort après la mort de deux jeunes dans des rixes

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 24 février 2021
© GGD91 - GND LECLERCQ.G

Les affrontements entre bandes de jeunes se succèdent depuis le début de la semaine en Essonne. Alors qu’une collégienne succombait à ses blessures dans la nuit du 22 au 23 février, un autre jeune est décédé dans des circonstances similaires au cours de la journée qui a suivi. Le ministre de l’Intérieur s’est aussitôt rendu sur place et a annoncé le renfort d’une centaine de gendarmes et de policiers.

« Béquilles, armes blanches et barres de fer ne doivent pas être l’équipement d’un enfant de 13 ans », a twitté Gérald Darmanin, ce mardi 23 février. C’est dire le degré de violence constaté ces derniers jours en Essonne.

Au cours d’une première rixe entre deux bandes rivales ce lundi, à Saint-Chéron, une collégienne de 14 ans a reçu un coup de couteau dans le ventre, après avoir, semble-t-il, tenté de s’interposer. Transportée à l’hôpital, elle est décédée dans la nuit. Une enquête a aussitôt été ouverte pour meurtre sur mineur de 15 ans et violences en réunion. La section de recherches de Paris et le groupement de gendarmerie départementale de l'Essonne ont été saisis. Six jeunes âgés de 13 à 16 ans ont été placés en garde à vue, dont l’un aurait reconnu son implication dans le coup mortel.

Un fait terrible, mais malheureusement pas isolé, puisque dès le lendemain, une autre rixe s’est produite à Boussy-Saint-Antoine, sans lien apparent avec la précédente, mais opposant là encore plusieurs dizaines de jeunes. Un adolescent de 14 ans a été tué d’un coup de couteau au ventre, tandis qu’un autre a été blessé à la gorge et évacué par hélicoptère vers un hôpital.

© GGD91 - GND LECLERCQ.G

À la suite de ces deux événements, le ministre de l’Intérieur s’est rendu à Dourdan dès mardi soir, accompagné de la ministre de la Transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, et du directeur général de la gendarmerie nationale, le général d’armée Christian Rodriguez. Les autorités ont été accueillies sur place par Éric Jalon, préfet de l’Essonne et le lieutenant-colonel Yann Roudeilla, commandant en second le groupement de gendarmerie départementale.

Au cours de la conférence de presse, Gérald Darmanin a indiqué avoir demandé « à une centaine de policiers et gendarmes de venir dans le département (NDLR : soixante gendarmes à Dourdan et trente policiers à Boussy-Saint-Antoine), pour que les choses puissent s’apaiser, pour qu’il ne puisse pas y avoir de réplique ou de confrontations nouvelles et pour préparer la rentrée scolaire dans la plus grande sécurité. »

Comme demandé par le préfet Éric Jalon, qui voit les rixes augmenter en nombre et en intensité dans son département, les gendarmes vont ainsi renforcer leur surveillance dans le secteur de Saint-Chéron, Dourdan et dans les communes avoisinantes, « pour éviter toute propagation de ce phénomène à court terme ».

Le ministre a néanmoins tenu à rappeler également aux parents leur responsabilité vis-à-vis de ces mineurs : « Les policiers et les gendarmes ne peuvent pas imposer, à la place des parents, une autorité qui consiste à ne pas sortir le soir quand on est un jeune adolescent, d’aller suivre des études ou une formation professionnelle, de ne pas avoir des armes blanches, des barres de fer. »

Contacter la gendarmerie

Numéros d'urgence

  • Police - Gendarmerie : 17
  • Pompier : 18
  • Service d'Aide Médicale Urgente (SAMU) : 15
  • Sourds et malentendants : www.urgence114.fr ou 114 par SMS
  • Urgence Europe : 112

Sécurité et écoute

  • Enfance en danger : 119
  • Violences conjugales : 39 19
  • Maltraitance personnes âgées ou en situation de handicap : 39 77

Ces contenus peuvent vous intéresser