La gendarmerie poursuit sa lutte contre les cambriolages

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 15 juin 2021
© GENDARMERIE/SIRPA/F.GARCIA

Ce mercredi 16 juin, se tient la journée européenne de lutte contre les cambriolages. Lancée en 2014 en Belgique, la campagne « 1 jour sans » s’est étendue au niveau européen depuis 2019. L’occasion de faire un point sur l’action de la gendarmerie face à cette problématique.

Alors que la dernière phase de confinement a pris fin le 19 mai dernier, et que les Français se préparent à partir en vacances estivales, les gendarmes multiplient les actions de prévention en matière de cambriolages, mais ils continuent également d’enquêter sur les derniers phénomènes observés en la matière pour interpeller les auteurs.

Une délinquance qui « consomme local »

Il faut dire que la crise sanitaire a au moins eu un effet positif, entraînant une baisse de 20 % des cambriolages constatés sur le territoire national. Mais le profil habituel des auteurs a également changé et les enquêteurs ont dû s’adapter à cette évolution de la criminalité. Si la baisse des cambriolages atteint les 25 %, s’agissant par exemple des habitations principales de particuliers, la diminution est moins importante concernant les locaux industriels et commerciaux (-18 %), dont bon nombre sont restés inoccupés, avec des stocks attisant les convoitises (masques, gel hydroalcoolique, gants, matériel informatique, etc.). Les mesures sanitaires (confinement, couvre-feu, fermeture des frontières) ont également favorisé une délinquance locale, avec des auteurs agissant de manière opportuniste, issus principalement des zones sensibles périurbaines ou de la communauté des gens du voyage. Sur l’ensemble des cambriolages constatés en 2020, la part des mis en cause de nationalité française est ainsi de 89 %, contre 77 % l’année précédente.

L’action des unités territoriales et des brigades de recherches a également été primordiale dans la diminution et la résolution de ces faits concentrés au niveau local. C’est le cas, par exemple, de la brigade de Bagnoles-de-l’Orne, qui est parvenue, en novembre dernier, à identifier l’auteur de onze cambriolages, mais aussi de l’opération menée, début décembre, par la brigade de recherches de Cambrai, qui a permis d’interpeller dix individus impliqués dans quarante cambriolages.

Les Sections de recherches (S.R.) jouent également un rôle prépondérant en matière de rapprochement, lorsque les auteurs choisissent, par exemple, d’élargir leur champ d’action à des départements limitrophes. La S.R. de Versailles a ainsi procédé à une série d’arrestations fin novembre 2020, après avoir constaté une trentaine de cambriolages en région Île-de-France et dans les départements voisins.

La persistance de groupes criminels organisés itinérants

Bien que la part de mis en cause étrangers ait diminué, certains Groupes criminels organisés itinérants (GCOI) sont restés actifs, impliquant encore des individus originaires des pays de l’Est, mais aussi de nombreux ressortissants d’Afrique du nord. « Particulièrement rodés, organisés et mobiles, ces groupes peuvent commettre de nombreux périples en une seule nuit, au préjudice de particuliers ou d'entreprises », explique le lieutenant Sébastien L., chargé notamment de suivre ces phénomènes au sein de l’Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI), service à compétence nationale dédié à la lutte contre les atteintes aux biens, dont les cambriolages sériels.

Face à la professionnalisation de ces équipes de cambrioleurs, qui écument souvent différentes régions, voire d’autres pays, l’Office central détecte les phénomènes et apporte son expertise sur les GCOI pour coordonner, animer et construire des structures d’enquêtes judiciaires adaptées avec les unités locales et ses homologues étrangers.

« Les malfaiteurs dupliquent souvent une seule et même manière d'opérer, parfaitement maîtrisée, un peu comme un savoir-faire ou une signature selon le GCOI identifié », remarque l’officier. À l’instar de cette équipe moldave, interpellée en octobre dernier, qui s’était spécialisée dans le vol de vélos haut de gamme. Repérant en amont les commerces concernés, les auteurs passaient par les toits en forçant les systèmes d’ouverture (« skydome »), puis remontaient les vélos à l’aide de grappins pour déjouer les systèmes de surveillance. « À travers nos enquêtes, nous avons développé des partenariats avec les directeurs de sûreté nationaux de grandes marques, ce qui nous permet d’être alertés au plus vite des faits, mais aussi de les sensibiliser quant aux modes opératoires observés », souligne le lieutenant. Si les GCOI s’en prennent majoritairement à des commerces ou des entreprises, n’hésitant pas à employer les gros moyens (disqueuse électrique, découpeuse thermique, etc.), d’autres s’en tiennent aux cambriolages chez les particuliers, « mais en ciblant des biens spécifiques et avec des filières de recel clairement identifiées », note le lieutenant. Une équipe albanaise s’était ainsi spécialisée dans le vol de bijoux, écoulant ensuite la marchandise auprès d’une diamantaire belge.

En 2020, l’OCLDI a démantelé trente-cinq GCOI, dont quatorze étaient spécialisés dans le cambriolage sériel, tandis que huit autres GCOI de cambrioleurs sont déjà tombés depuis le début de l’année 2021.

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