Les Polynésiens en force au concours CSTAGN

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 05 mars 2021
© Gendarmerie de la Polynésie française

Jeudi 25 février dernier, trente-cinq Polynésiens ont signé leur acte d’engagement en gendarmerie en tant qu’élève sous-officier du CSTAGN (Corps de Soutien Technique et Administratif de la Gendarmerie Nationale). Quelques jours plus tard, le 1er mars, à la suite d’une nouvelle sélection, ils étaient 43 élèves à intégrer la 68e promotion du Brevet élémentaire spécialisé (BES 68) de l’école de gendarmerie de Rochefort, où ils représentent près d’un tiers de l'effectif.

Depuis deux ans, l'engagement des Polynésiens au sein de l’Institution prend de plus en plus d'importance. En 2018, seulement 18 candidats issus du centre de recrutement de la Polynésie étaient admis à l’école de gendarmerie de Rochefort. En 2020, ils étaient 74 lauréats. Une augmentation conséquente qui s’explique au regard de différents éléments. Tout d’abord, les jeunes Polynésiens ont une véritable volonté de s’ouvrir aux autres pays et aux autres cultures. Ils n’ont plus peur de partir loin et veulent donner un sens à leur vie en prenant leur avenir en main. D’autre part, à travers la gendarmerie, mais aussi à travers les autres armées, les jeunes Polynésiens retrouvent les valeurs transmises dans leur culture, de cohésion, d’engagement et de fierté, celle de pouvoir servir leur population. Cet ensemble de points expliquant ce haut taux d’engagement est aussi renforcé par les difficultés qu'ont les jeunes Polynésiens à trouver un emploi. Ainsi, si certains d'entre eux viennent par vocation, la majorité, en revanche, se tournent vers la gendarmerie pour la diversité des métiers et les opportunités de carrière qu'elle peut leur offrir. Beaucoup de jeunes femmes notamment préfèrent s'engager en gendarmerie plutôt que dans l'armée, car elles ne souhaitent pas « aller faire la guerre » et être envoyées en OPEX (OPération EXtérieur).

Des échanges État-Pays au cœur de cet engouement

Si au fenua, les jeunes Polynésiens sont aussi nombreux à vouloir s’engager dans la gendarmerie, cela s’explique aussi par le lien de proximité renforcé ces dernières années entre la population et la gendarmerie. Une proximité physique, avec des actions sur le terrain au contact des jeunes dans les établissements scolaires, mais également numérique, via les réseaux sociaux. « Les nombreuses publications sur la page Facebook de la gendarmerie de Polynésie rencontrent un franc succès et sont vues par plusieurs milliers de jeunes. Ces derniers peuvent ainsi s'identifier à leurs camarades qui passent les épreuves ou qui signent leur acte d'engagement. En un an et demi, la page Facebook a gagné 15 000 abonnés supplémentaires, notamment grâce aux publications concernant le recrutement », explique le maréchal des logis-chef Thibault Miège, responsable du Centre de recrutement concours et sélection (CRCS).

Ce travail mené entre le Commandement de la gendarmerie de la Polynésie française (COMGENDPF) et le CRCS est renforcé par le soutien de la Présidence du fenua. « La Présidence de Polynésie française nous aide grandement à organiser nos concours, en nous mettant à disposition ses locaux pour accueillir les candidats de plus en plus nombreux », conclut le maréchal des logis-chef.

Plus de 90 % de personnels féminins

Au-delà du nombre important de jeunes recrues de Polynésie française, cette 68e promotion a une autre particularité, celle d'être composée en grande partie de femmes. En effet, sur les 35 élèves retenus en février, 31 sont des personnels féminins. De futurs gendarmes qui seront tous formés aux métiers de l’administration, avec un apprentissage axé autour de « l’administration et la gestion du personnel », « la gestion logistique et financière » et « la formation armurerie-pyrotechnique ».

De 6 à 12 mois de formation

À l’école de Rochefort, les élèves seront en apprentissage durant 6 à 12 mois, en fonction de leurs affectations futures. À l’issue de cette formation, ils rejoindront leur unité respective, choisie selon leur position au classement. Ils resteront ensuite quatre ans en poste, avant d’être titularisés.

Un parcours qui n’effraie pas les jeunes Polynésiens et Polynésiennes, toujours plus nombreux à pousser les portes du centre de recrutement. Lors de la dernière session, l’année précédente, 74 avaient déjà été admis, du jamais vu pour un territoire d’outre-mer !

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