Mayotte : la bande de Gotam hors d’état de nuire

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 01 février 2021
© Gendarmerie de Mayotte

Au cours d’un week-end de violences sur l’île de Petite Terre, les 22, 23 et 24 janvier, marqué par trois homicides commis en 72 heures, les militaires de la gendarmerie de Mayotte ont interpellé plusieurs membres d’une bande de délinquants, particulièrement active les semaines précédentes.

Depuis novembre 2020, les gendarmes de Mayotte enquêtaient sur une série de faits de violences et de cambriolages commis sur Petite Terre, l’île volcanique d’une dizaine de km² située à l’est du département. Les investigations ont permis d’identifier une bande d’une quarantaine de mineurs d’origine comorienne, se faisant appeler la bande de Gotam.

Le 22 décembre, le procureur de la République de Mamoudzou autorise la jonction des procédures faisant état de l’association de malfaiteurs avec toute autre enquête comportant des investigations impliquant des membres de cette bande.

« Une opération judiciaire était programmée pour le lundi 25 janvier, précise le colonel Olivier Capelle, commandant de la gendarmerie de Mayotte. Mais six jours avant cette opération, le 19 janvier, un individu connu très défavorablement de nos services s’est rendu sur Petite Terre, probablement pour chercher des produits stupéfiants, et a été agressé par la bande rivale de celle de Gotam, la bande de La Vigie. »

Une escalade de violences

La situation va alors rapidement se dégrader. Dans la soirée du 21 janvier, les représailles menées par la bande de Gotam vont causer un premier décès, un homme de 34 ans du quartier de La Vigie, tué à coups de chombo. Une milice de La Vigie se forme pour retrouver l’auteur du meurtre, mais c’est un jeune de 16 ans, connu pour des faits d’agression sexuelle, qui est tué par erreur, le 23 janvier. Le lendemain, un autre jeune de 14 ans, affilié à la bande de Gotam, trouvera la mort sous les coups de hache, à l’issue d’une poursuite punitive.

Dans ce climat de violences extrêmes, les gendarmes de Mayotte décident de mener de front l’opération judiciaire prévue initialement le 25 janvier, et les opérations de maintien de l’ordre. « Plus de 80 militaires ont été engagés, avec une importante bascule des forces de Grande Terre vers Petite Terre, après la découverte du second cadavre le samedi soir », détaille le colonel Capelle.

Entre le 21 et le 24 janvier, les gendarmes interpellent six suspects. Deux autres sont interpellés mercredi 27 janvier, dont le supposé meneur. Les huit mis en cause ont été déférés à l’issue de leur garde à vue, mis en examen pour vol aggravé, destruction, violence aggravée, association de malfaiteurs et vol aggravé en bande organisée, puis placés sous mandat de dépôt.

Trois individus, dont l’auteur présumé, ont été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le premier homicide. La Section de recherches (S.R.) de Mayotte poursuit les investigations.

Deux escadrons de gendarmerie mobile, dont la projection avait été annoncée par le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, sont arrivés sur l’île afin, prioritairement, d'assurer la sécurité du quartier de La Vigie.

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