Comment la gendarmerie prend-elle en compte les étrangetés dans le ciel ?

  • Par Capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 02 juillet 2022
Sur la commune d’Entre-Deux (974), le 21 août 2015, une étrangeté a été observée. Après analyse, il s’agissait d’un nuage de gaz issu de la passivation de l’étage supérieur cryogénique du lanceur Ariane VA225.
© DR

Hébergé au sein du CNES depuis plus de quarante ans, le Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN) est chargé d’expliquer une observation étrange, signalés par tout un chacun, avec un ou des phénomènes connus. Il dispose de liens partenariaux avec la gendarmerie.

« C’était une soucoupe volante chef ! Elle était énorme. » Sorti en 1979, le film français Le gendarme et les extra-terrestres évoquait déjà le phénomène des Objets volants non identifiés (OVNI) et sa possible prise en compte par la gendarmerie. Certes, le ton était léger et il ne s’agit, en réalité pas de traquer les petits bonhommes verts. Mais il existe bel et bien une procédure concernant le signalement d’OVNI, ou plutôt des Phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN) pour être plus exact. Le terme OVNI est en effet à éviter, car il désigner un objet. Or, ces étrangetés dans le ciel dépassent cette notion. Sans compter que l’acronyme renvoie bien souvent à l’image d’une soucoupe volante dans la pensée collective. Alors, de quoi parle-ton ? Comment signaler les phénomènes observés ?

Qu’est-ce qu’un phénomène aérospatial non identifié ?

Selon la terminologie du Centre national d’études spatiales (CNES), un PAN est un phénomène atmosphérique ou extra-atmosphérique dont la nature reste inexpliquée. Certains phénomènes peuvent toutefois être confondus avec des PAN. D’une part, il peut s’agir de phénomène d’origine naturelle tels que les aurores boréales, la foudre, les nuages, les tornades, et bien d’autre encore. D’autre part, des confusions peuvent également survenir de phénomènes liés à l’activité humaine. Cela va être le cas à cause des drones, des lumières de couleurs ou des projecteurs, des avions, etc.

Signaler un phénomène aérospatial non identifié

Les PAN peuvent être signalés à la gendarmerie. Des témoignages précis sont toutefois nécessaires :

  • Date, heure, durée de l’observation
  • Lieu d’observation et position du phénomène dans le paysage
  • Formes, dimensions, couleurs et mouvements
  • Présence ou absence de bruit

Ces éléments seront ensuite retranscrits sur un procès-verbal. Tout autre élément pouvant paraître intéressant, permet également de compléter le témoignage. Plus il y a de précisions, plus il sera facile d’identifier le phénomène. En cas de traces apparentes dans l’environnement, des clichés photographiques peuvent également être réalisés, pour appuyer le témoignage.

Le GEIPAN, spécialiste des PAN

Hébergé au sein du CNES depuis plus de quarante ans, le Groupe d’études et d’information sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés (GEIPAN) est chargé d’expliquer une observation étrange, signalés par tout un chacun, avec un ou des phénomènes connus. La gendarmerie est un point d’entrée majeur pour les signalements de PAN, en raison de son important maillage territorial et de sa proximité avec la population.

Une fois les témoignages établis par procès-verbaux, les gendarmes les transmettent au GEIPAN qui va ensuite mener une enquête permettant de déterminer la nature du phénomène. Ces témoignages sont le point de départ du travail du GEIPAN. La difficulté réside toutefois dans leur fragilité et les différences qu’il peut y avoir entre ce qu’on a réellement vu et ce qu’on pense avoir vu. Le récit peut en effet être entaché par plusieurs facteurs humains telles qu’une erreur de perception des éléments (mauvaise trajectoire, mauvaise évaluation de la distance...), une perception déformée par l’émotion, la mémoire qui ne permet pas toujours de relater tous les éléments…

© GEIPAN

Pour chercher une explication à un phénomène, l’organisme s’appuie sur un réseau d’enquêtes et d’experts, tels que l’Avion civile, l’Armée de l’air, la Marine mais aussi Météo France et le CNRS. Ses membres vont procéder à la collecte de témoignages et les analyser. Le GEIPAN est également un lieu d’archives : tous les témoignages y sont conservés afin de permettre des études ultérieures par les scientifiques.

À noter :

De nombreux témoignages sont disponibles sur le site du GEIPAN

L’activité du GEIPAN fait par ailleurs l’objet d’un compte-rendu à un Comité de pilotage formé des institutions ayant des enjeux liés au PAN, telles que la Défense, l’Aviation civile, Météo France, les forces de sécurité intérieure … La gendarmerie désigne en effet un militaire pour devenir membre du comité.

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