Neuf mois après sa création, quel bilan pour le COMCyberGEND ?

  • Par Pablo Agnan
  • Publié le 07 juin 2022
© SIRPAG - GND F. GARCIA

Le Forum international de la cybersécurité (FIC) ouvre ses portes aujourd’hui à Lille. L'occasion de revenir sur les neuf premiers mois du Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace, le COMCYBERGEND.

Depuis son lancement opérationnel en août 2021, le COMCYBERGEND, nouvelle structure chargée d’animer et de coordonner un réseau de 6 700 enquêteurs numériques, a déjà traité 2 500 procédures dans le cadre de ses investigations. « La grosse majorité de ces affaires sont des escroqueries en ligne, précise le général de division Marc Boget, commandant du COMCYBERGEND. Le reste concerne des dossiers liés aux rançongiciels et à la pédopornographie. »

Mais face à une augmentation croissante de la criminalité en ligne (+139 % de piratage de comptes en 2021 et une hausse de 95 % des rançongiciels), le COMCYBERGEND ne cesse de se renforcer. D’abord sur le plan international, avec un accroissement des coopérations avec d’autres institutions étrangères, aussi bien sur le plan technique que judiciaire.

Une symbiose judiciaire et technique

Et cette collaboration renforcée donne de beaux résultats, comme celui du dossier TALPA. Entre septembre 2020 et décembre 2021, un rançongiciel frappe plusieurs multinationales françaises, avec des demandes de rançon allant de 5 à 70 millions de dollars. Une « task force » internationale, constituée de huit pays, est mise sur pied, avec l’appui d’Europol et sous le commandement du COMCYBERGEND. Les investigations des cybergendarmes et de leurs partenaires permettent d’interpeller, fin 2021, deux individus en Ukraine, et de saisir 1,3 million de dollars en cryptomonnaie et 375 000 dollars en numéraire.

Mais cette coopération ne se limite pas au plan judiciaire. Le COMCYBERGEND réalise également un effort conséquent sur le volet formation. Lors de sa prise de fonction, le général Boget connaissait déjà bien les problématiques liées aux ressources humaines dans le milieu cyber : « Elles (les ressources) sont très chères, dures à acquérir et à maintenir, d’où la nécessité de monter des partenariats avec les écoles spécialisées. » Neuf mois après son lancement, le Commandement de la gendarmerie dans le cyberespace a donc formé 140 militaires, dans des domaines tels que l’enquête sous pseudonyme et la lutte contre les usages illégaux de crypto-actifs.

Aujourd’hui, chaque département compte au minimum un enquêteur spécialisé en cyber, « avec derrière lui un an et demi de formation ». La plupart de ces « cyberlimers » se trouvent dans les antennes du Centre de lutte contre les criminalités numérique (C3N). Il en existe actuellement 11 en France. L’objectif affiché par le général Boget est d’en avoir « 30 d’ici les Jeux olympiques de Paris en 2024. »

D’autres transformations vont être opérées dans les années à venir, avec notamment l’ouverture, dès la fin 2022, d’un Centre national de formation à la cybersécurité. Encadrée par une quinzaine de gendarmes, cette école aura pour ambition de former les militaires de la gendarmerie, comme l’ensemble des agents du ministère de l’Intérieur, à la cybersécurité. Le centre bénéficiera en outre de l’environnement « incubateur » du campus cyber pour nouer des partenariats et des savoir-faire de bon niveau. Selon toute vraisemblance, il sera implanté à Lille, ville qui accueille… le FIC.

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