PACA : un séminaire réunit les acteurs de la lutte contre les VIF

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 14 octobre 2022

Identifier les problèmes et chercher des voies d’amélioration, tel était l’objectif du séminaire sur les Violences intrafamiliales, organisé, mardi 11 octobre à Marseille, par la Région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte d’Azur. Un rendez-vous réussi qui en appelle d’autres.

Ce mardi 11 octobre, s’est tenu à Marseille le premier séminaire régional dédié aux violences intrafamiliales, piloté par le colonel Olivier Brisset, officier adjoint police judiciaire de la Région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte-d'Azur, et référent VIF régional. « C’est en cette qualité que j’ai voulu organiser une réunion de travail regroupant toutes les Maisons de protection des familles (MPF), les dernières ayant été créées avant l’été, explique le colonel Brisset. L’idée était d’avoir un retour d’expériences sur ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins, et d’échanger entre nous les bonnes pratiques. Mais je me suis vite rendu compte que, pour que cela ait une réelle efficacité, il fallait y associer la référente VIF nationale de la gendarmerie, la lieutenante-colonelle Dorothée Cloitre, les intervenantes sociales de la gendarmerie, les associations d’aide aux victimes, les référents VIF des parquets, ainsi que le Conseil régional et la Préfecture. »

Un cas concret fictif

Voilà comment ce qui devait au départ être un temps de travail interne à la gendarmerie s’est rapidement transformé en un événement d’importance, impliquant l’ensemble des parties prenantes de la lutte contre les Violences intrafamiliales (VIF) en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. « Il a fallu monter cela très rapidement, poursuit l’officier de gendarmerie. Je ne voulais surtout pas une succession d’interventions, mais au contraire des échanges, des interactions. »

Il a donc été proposé aux participants de « plancher » sur un cas concret fictif, assez symptomatique de ceux que peuvent rencontrer au quotidien les gendarmes, découpé en quatre séquences : les prémices de la crise ; l’installation de la crise ; l’aggravation de la crise ; le dénouement de la crise.

« Sur chaque séquence, les intervenants des MPF et chaque partenaire ont pu exposer leurs attributions, leurs compétences ainsi que leurs contraintes, explique le colonel Brisset. J’appréhendais un peu que tout le monde dise que tout va bien, sans se remettre en question, sans poser les difficultés sur la table. Mais ce ne fut pas le cas, chacun a joué le jeu. Et tant mieux, parce que le but de ce séminaire était bien d’identifier les problèmes et de chercher des voies d’amélioration. Car on apprend plus de ses échecs que de ses réussites. »

« Une vraie plus-value »

Les difficultés ont ainsi pu être exposées, liées notamment à la gestion collaborative des suivis de procédures, qui permet d’assurer l’impératif de célérité de traitement de ces procédures, mais qui peut altérer la connaissance fine de l’affaire en question. La problématique des « zones grises », dans ces situations complexes et intimes, est d’ailleurs partagée avec les parquetiers.

Différentes solutions ont été mises en avant, notamment des dispositifs techniques, proposés par le ministère de la justice – comme les Bracelets Anti-Rapprochement (BAR) et Téléphone Grave Danger (TGD) –, mais aussi par des partenaires privés – comme « Monsherif », un bouton et des bijoux connectés pour alerter les forces de l’ordre en signalant sa position géographique –, ou associatifs – comme l’application The Sorority créée par l’association du même nom.

D’autres approches pour prévenir la récidive ont également été présentées par la préfecture de région, comme les Centres de prise en charge des auteurs (CPCA) tenus par des associations – on en compte actuellement deux dans la région PACA –, ou encore les « Maisons des femmes », dispositif de relogement pérenne des victimes, lancé par l’entreprise Foncia immobilier de la métropole Toulonnaise, en lien avec la CAF du Var, qui a pour but de reloger les femmes victimes de violences dans un délai très court, avec une extrême sécurité et en toute confidentialité.

Le général de corps d’armée Arnaud Browaëys, commandant de la Région de gendarmerie Provence-Alpes-Côte d’Azur et de la Zone de Défense et de Sécurité Sud, a clôturé ce séminaire en saluant l’engagement des gendarmes de la région et de tous les acteurs présents qui, ensemble, luttent activement contre les violences intrafamiliales.

« Grâce à ce format original et à la participation de tous les acteurs habituels qui prennent en compte les situations de VIF, les pratiques professionnelles ont pu être confrontées pour faire émerger des difficultés sur lesquelles il conviendra de réfléchir, a souligné la lieutenante-colonelle Dorothée Cloître, qui a également pu profiter de cette occasion pour discuter avec les personnels des MPF. Ces échanges ont également démontré combien l’engagement collectif est remarquable, et en particulier celui des gendarmes des unités dont l’action s’est incontestablement professionnalisée. »

« Ce séminaire était passionnant et constitue une vraie plus-value, se félicite le colonel Brisset. J’ai déjà reçu de nombreux messages des différents intervenants soulignant la qualité des échanges. L’objectif est désormais d’en faire un rendez-vous régulier pour avancer tous ensemble. »

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