Protéger, prévenir et sensibiliser : la gendarmerie sur tous les fronts face aux incendies

  • Par Lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 13 août 2022
© Gendarmerie nationale

Sur tout le territoire, les gendarmes sont mobilisés pour prévenir les risques d'incendie. Tour d'horizon.

Alors que depuis plus d’une semaine, plus de 300 gendarmes du Maine-et-Loire, de Gironde et avant cela de Bretagne, de Charente, de Lozère et d’Aveyron, agissent directement sur les secteurs touchés par les incendies, en évacuant la population et en bouclant et sécurisant ces zones, les gendarmes des départements voisins, et plus globalement de tout le territoire, sont eux aussi mobilisés. Aux quatre coins de France, des actions pour détecter précocement les incendies et surtout pour les prévenir sont ainsi mises en place.

À pied, à VTT ou à cheval : des patrouilles tout-terrain

Sur les nombreuses plages de Saint-Gildas-de-Rhuys, dans le Morbihan, dès que la nuit tombe, les gendarmes se préparent à partir en patrouille. Intégrés au DSI (Détachement de Surveillance et d’Intervention) mis en place dans le cadre du dispositif estival de protection des populations, ils vont, durant toute une partie de la nuit, surveiller les plages et les alentours. Si habituellement, l’objectif est plutôt de veiller à la tranquillité des lieux, cette année, leur attention se porte principalement sur un tout autre problème : les feux de camp allumés sur les plages ou à proximité. À la moindre lueur, les gendarmes se rendent sur place. Au contact des habitants, des touristes ou des jeunes, venus profiter des plages bretonnes, ils informent et sensibilisent sur le risque d’incendie.

À quelques kilomètres de là, plus tôt dans la journée, c’est à cheval que les gendarmes arpentent les forêts. Dans ces lieux, dont la fréquentation est actuellement, et au vu des risques, interdite au public, les militaires veillent au respect des règles, surveillent tout potentiel départ de feu et ouvrent l'œil sur des véhicules qui pourraient être suspects.

Une surveillance renforcée qu’a également décidé de mettre en place le commandant du groupement de gendarmerie départementale de la Gironde, le général Loïc Baras. Pour cela, il a lancé dans son département, le plus touché cette année par les incendies, le « Plan Vigiforêt ». Ce dispositif, inédit, a pour but de traquer les incendiaires et de les arrêter avant qu’ils ne passent à l’action. Pour ce faire, une vingtaine de gendarmes mobiles et des réservistes ont été déployés. Équipés de motos et de vélos tout-terrain, mais aussi de moyens de franchissement comme des 4x4, ils patrouillent régulièrement en forêt, sur les zones encore épargnées. Dans les airs, le dispositif peut être renforcé par un hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie. En plus du repérage de potentiel pyromane, il permet également aux gendarmes de sécuriser et de boucler une zone avant l’intervention des pompiers.

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« 90 % des départs de feu sont dus à l’activité humaine »

En Aveyron, pas de plan « Vigiforêt », mais des actions de prévention ont également été mises en place. Dans ce département, où l’incendie, qui a repris hier en fin de journée, a détruit 750 hectares, les militaires patrouillent sur des motos tout-terrain. Là aussi, la prévention et la sensibilisation sont au cœur des échanges avec la population. « 90 % des départs de feu sont dus à l’activité humaine, soit du fait d’une activité économique (chantiers, activités agricoles…), soit d’actes individuels irresponsables (mégots de cigarette, barbecues artisanaux…). Ces incendies pourraient donc être évités en ayant les bons réflexes au quotidien », indique le groupement de gendarmerie sur sa page Facebook.

Dans la Sarthe, la Meuse ainsi que dans le Maine-et-Loire, autre département extrêmement touché par les incendies, des dispositifs semblables ont été mis en place. À vélo, en moto tout-terrain, à cheval, sur les plages, en montagne ou dans les terres, partout et par tous les moyens, les gendarmes s'organisent pour alerter la population sur les conséquences de certains gestes et sur les risques encourus. Car avec des records de chaleur et une sécheresse qualifiée « d’exceptionnelle », la moindre étincelle ou un mégot jeté d’une voiture peut provoquer un incendie pouvant détruire sur son passage des centaines d’hectares de végétation et de nombreuses habitations.

Et la sanction pour les responsables peut être salée. En cas de départ de feu involontaire, un individu encourt jusqu’à 30 000 à 45 000 euros d’amende et deux à trois ans de prison. Pour un pyromane, ayant déclenché volontairement un ou plusieurs incendies, la peine explose. Depuis 2004, ils sont passibles d’une peine pouvant aller de 15 ans à 30 ans de réclusion criminelle et de 150 000 à 200 000 euros d’amende.

Grâce à l’ensemble des dispositifs mis en place au sein des groupements de gendarmerie, plusieurs personnes ont déjà été interpellées, comme en Côte-d’Or, où un homme a été arrêté en flagrant délit, ou en Ardèche ou, grâce aux investigations des gendarmes et des pompiers, la piste criminelle envisagée a mené à un suspect.

Les enquêteurs peuvent notamment s'appuyer sur le travail effectué par les cellules Recherche des causes et circonstances des incendies (RCCI), mises en place sur les feux en cours ou tout juste maîtrisés, pour en déterminer l'origine. Un travail d’équipe entre la gendarmerie, les pompiers et les agents de l’ONF qui, au vu de la situation, devrait se poursuivre encore plusieurs semaines. Actuellement, 14 incendies sont en effet encore en cours sur le territoire, mobilisant plus de 300 gendarmes ainsi qu’un escadron complet de gendarmerie mobile.

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