« Notre objectif est que les unités trouvent toujours un interlocuteur au niveau central qui leur apporte une réponse. Il ne faut surtout pas qu’elles hésitent à nous contacter car nous avons l’habitude de percevoir les enjeux d’une situation donnée. Nous saurons les conseiller selon la sensibilité du contexte, notamment si l’événement est susceptible d’avoir une répercussion médiatique. En cas de doute, mieux vaut téléphoner », préconise le colonel Bruno Guyot, commandant le Crogend.

Au cœur de tous les événements

Point d’entrée d’informations opérationnelles émanant des unités de terrain, point de sortie du renseignement d’alerte à destination des chefs et des hautes autorités de l’État : le Crogend est au cœur de tous les événements touchant de près ou de loin à la sécurité publique.

« Nous œuvrons au service de toute la gendarmerie : les échelons territoriaux de commandement, les sous-directions de la DOE et les autres acteurs de la DGGN. Pour eux, nous analysons et filtrons l’information. Nous ne devons pas les noyer sous un flux de mauvaises nouvelles, mais leur donner la bonne information, au bon niveau, au bon moment. Surtout, il ne faut pas en rater une ! »

Pour chaque événement, le Crogend transmet le résumé le plus juste possible des faits, même s’il ne détient pas encore tous les détails :

« En matière de suivi des événements opérationnels, le Crogend diffuse l’information officielle de la gendarmerie. »

2015 sous haute intensité

L’actualité en 2015 a été dense. Le colonel Bruno Guyot revient sur quelques événements :

Attentats de janvier 2015 :

« Lorsque les événements ont lieu autour de Paris, le DOE, pour le DGGN, prend rapidement la main sur les opérations, car on bascule très vite d’une région à une autre, voire d’une zone de défense à une autre. Le centre des opérations de la DGGN a alors un rôle important de coordination. »    

Crash d’hélicoptères en Argentine le 9 mars 2015 avec à son bord trois sportifs de haut niveau et une équipe de production française :

« La veille de tous les instants assurée par le Crogend nous a permis, en pleine nuit, de prendre rapidement connaissance du crash des 2 hélicoptères en Argentine et de prévenir rapidement les permanences de la GTA et de l’IRCGN. »

Crash d’avion de la Germanwings le 24 mars 2015 :

« Dès la confirmation du crash, un peu avant midi, le DOE décide de basculer tout de suite en configuration de crise. En moins de 30 minutes, tous les militaires de permanence de la DGGN impactés par l’événement nous rejoignent pour faire face à la crise, répondre aux appels, engager les moyens, établir des points de situation et des cartographies pour les autorités, répondre aux sollicitations des médias, etc. »

Attentats de Paris du 13 novembre 2015 :

« Lorsque les attaques se sont produites, le quart opérationnel était dans sa configuration habituelle à trois personnels. Il leur a fallu absorber le choc, le temps que le renfort arrive. La cellule de crise a ensuite été activée 24h/24 en contrebas des bureaux du quart opérationnel du Crogend. Une autre salle est également mise à disposition des différents intervenants ou en cas de crises simultanées à gérer. »