Gendarmerie de l’air : protection des sites de l’armée de l’Air

  • Par l’aspirante Morgane Jardillier
  • Publié le 20 juillet 2017
Sécurisation du meeting aérien organisé sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac par les gendarmes de l’air.
© Sirpa Gend - MAJ F. Balsamo

Spécialiste du monde aéronautique militaire, la gendarmerie de l’air a pour mission la sûreté et la protection des bases aériennes, la police judiciaire et les constatations en matière d’accidents d’aéronefs militaires.

Les 42 BGA (Brigades de Gendarmerie de l’Air) sont directement implantées sur les bases aériennes de l’armée de l’Air. Elles sont réparties en deux groupements : Nord et Sud. Les gendarmes de l’Air jouent un rôle essentiel dans la protection des emprises militaires, du matériel et de ses personnels, en surveillant les abords, en participant au filtrage des entrées et en recherchant du renseignement de proximité. Ils exercent également des missions de police relatives notamment aux accidents et incidents aériens militaires. Toutefois, leur implantation sur des sites de l’armée de l’Air leur confère parfois des missions particulières…

Mission spécifique

Depuis la fin de la guerre froide, le traité « Open skies » autorise les pays signataires à conduire des vols d’observation non-armés au-dessus des autres pays parties du traité afin d’en déterminer les capacités et activités militaires. La base aérienne d’Orléans servant de camp de base aux opérations de survol du territoire français, les gendarmes de la BGA d’Orléans sont chargés d’escorter les militaires étrangers en mission d’observation durant toute la durée de leur séjour.

Contrôle transfrontalier effectué par la BGA d’Orléans.

L’activité quotidienne de cette BGA singulière présente une autre particularité : le contrôle transfrontalier. Les gendarmes doivent en effet prendre en compte les avions, militaires et civils, français et étrangers, sortant et entrant de l’espace Schengen, afin d’en contrôler les passagers. « Tous les militaires ont été formés à l’anglais spécifique et à la fraude documentaire », explique l’adjudant-chef Jean-Marc Balzer, commandant la BGA d’Orléans. Passeport, visa, tous les documents sont passés au fichier des personnes recherchées. Les conditions d’entrée ou de sortie du territoire sont les mêmes pour tous, y compris les militaires ! « Il aura fallu deux ans de préparation pour que ce point de passage frontalier soit opérationnel. Après Orléans, véritable précurseur, cinq autres BGA devraient hériter de cette mission à part entière d’ici fin 2017 », confie l’adjudant-chef.

Événementiel

Le Groupement de gendarmerie de l'Air sud (GGAIRS) a eu la responsabilité d’assurer la sécurité du meeting aérien organisé sur la base aérienne 106 au cours du week-end des 13 et 14 mai 2017. Plus de 40 000 personnes se sont amassées sur le tarmac pour assister aux nombreuses chorégraphies aériennes des appareils militaires. « La gendarmerie de l’Air est spécialement formée pour assurer l’intégralité du spectre de la sécurité sur ce type d’événement, explique le colonel Frédéric Copin, commandant le GGAIRS. Elle sait se transformer pour se professionnaliser davantage en matière de protection et de défense. »

Pour l’occasion, les effectifs de la BGA de Bordeaux-Mérignac ont été renforcés par près de 95 gendarmes de l’Air des diverses unités du groupement. « Une telle manifestation est un succès si la sécurité est assurée ». Les accès à la base ont donc été fermés à la circulation. Pour y accéder, les visiteurs ont dû passer par un hub, où ils ont été fouillés avant d’être acheminés par des navettes préalablement décontaminées par les équipes cynophiles. « Il y a toujours eu des contrôles. Mais la menace actuelle fait que la vigilance est plus accrue et le contrôle renforcé. La base aérienne est une emprise militaire particulièrement protégée. »

Sécurisation d’envergure au ministère des Armées  

Énorme vaisseau de verre et de béton, « Balard » décline tous les superlatifs, tant sur le plan de la technologie que de la sécurité. Surnommé le Pentagone à la française, le site affiche des chiffres impressionnants : 13 hectares, 320 000 m² de bureau, 9 500 civils et militaires de la Défense, et plus de 1 000 visiteurs par jour. C’est depuis cette forteresse que s’organisent les capacités à planifier et à conduire les opérations françaises à l’étranger. Doux euphémisme que d’affirmer que la sécurité est donc primordiale au cœur de la défense française. « Historiquement, ‘‘Balard’’ est un site où était implanté l'état-major de l’armée de l’Air. La reconnaissance des compétences de la gendarmerie de l’Air en matière de protection des sites militaires sensibles lui a permis de se voir confier la sécurité du ‘‘Balargone’’ », précise le lieutenant-colonel Christophe Vanderplancke, commandant le groupement de sûreté et de sécurité de Paris. La G.Air assure l’intégralité de la mission de protection et de défense du site. Pour ce faire, elle est divisée en deux unités. La première est dédiée à la sécurité, au contrôle et au filtrage.

Des militaires armés vérifient ainsi les arrivées et effectuent des patrouilles, toujours en mesure d’intervenir. Ils remplissent également des missions de police judiciaire : vols, dégradations, menaces à l’encontre d’autorités, travail dissimulé sur les chantiers d’aménagement ou de construction conduits par des entreprises privées. La deuxième unité est en charge de la sûreté du site à travers une cellule d'administration des droits d’accès (validation des demandes, délivrance des badges, gestion des droits d’accès) et d’une cellule PCPro (Poste Central de Protection). S’apparentant à un Corg, le PCPro traite les Cadivs (Contrôle d’accès détection de l’intrusion et vidéo-surveillance) à partir des centaines de caméras et des milliers de capteurs répartis sur le site. Vidéoprotection, traitement des alarmes, régulation téléphonique, vérification des équipements, suivi des événements, les missions sont atypiques et demandent un degré de qualification élevé. « Il y a un niveau de technicité et d’interface avec l’industriel unique en gendarmerie. Les militaires réfléchissent en permanence à améliorer le système de protection en place. »

Rôle du commandant de BGA

Les commandants de base et de BGA travaillent en étroite collaboration et communiquent quotidiennement pour résoudre, voire anticiper les turbulences. Le commandant de BGA participe aux réunions mensuelles de la base en présence des différents chefs de service. Il y fait part des constatations relatives à la sécurité des sites effectuées par son unité. Responsable de la sécurité et de la protection de la base, il joue le rôle de conseiller technique. Totalement impliqués dans la vie de la base et imprégnés des spécificités de leur armée d’emploi, les commandants de BGA et leurs gendarmes concilient les impératifs des aviateurs et ceux des gendarmes, autour d’une même passion.

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