Analystes en recherche criminelle : schématiser une procédure judiciaire complexe

  • Par Angélina Gagneraud
  • Publié le 15 octobre 2016
Chaque élément est, souvent, rentré à la main dans un tableau, aux colonnes et aux lignes qui semblent ne plus en finir. Puis, le tout est « malaxé » dans un logiciel.
© SirpaGend - BRC F. GARCIA

Les Anacrim organisent, représentent et interprètent chaque élément des pièces de procédures. L’exploitation des données oriente les enquêteurs et dégage de nouvelles pistes.

Des centaines de pièces de procédures transitent sur son bureau. De ce support juridique dense, complexe même, résulte une présentation visuelle précise et surtout compréhensible. L’adjudant-chef (ADC) Christine Boury, de la section appui judiciaire de la région Lorraine, est Anacrim : analyste en recherche criminelle. « Je collecte toutes les données recueillies par les enquêteurs lors de leurs investigations : noms, lieux, horaires, exploitation des caméras de surveillance, relevés de téléphonie, ADN prélevés, etc. Tout ! »

Schématiser les relations et les événements

« Les Directeurs d’enquête (D.E.) ou les magistrats demandent directement mon concours. Je suis ainsi détachée pour emploi auprès de l’unité. Que les dossiers soient anciens ou au contraire traités en temps réel, mon analyse est toujours objective. J’ai cet avantage d’être en retrait des investigations et des auditions réalisées par les enquêteurs. Je peux ainsi analyser les faits criminels, faire ressortir des liens qui parfois ne sont pas vus. J’émets également des hypothèses pour orienter mes camarades sur quelques pistes, ce qui leur permet de compléter leurs recherches, d’effectuer des vérifications. »

Cette année, l’ADC Boury a travaillé sur une affaire de violences à l’encontre de jeunes femmes. Quatre plaintes entre 2009 et 2014. Le nouveau D.E. l’a sollicitée pour avoir un regard nouveau sur l’enquête. Elle a ainsi réalisé des schémas relationnels (entre les victimes, le(s) auteur(s) et les investigations menées) mais également des schémas événementiels, retraçant les faits à une période donnée pour quelques protagonistes. Cela permet de mettre en évidence s’ils étaient présents au même moment et si les faits se coordonnent. Cet été, elle a été détachée auprès de la Section de recherches (S.R.) de Nancy pour une affaire de trafic de stupéfiants. Mises en relation des individus du groupe criminel et des téléphonies sont depuis son quotidien.

 

Schémas téléphoniques

Les schémas relatifs à la téléphonie sont nombreux et souvent traités au fil des avancées du dossier. De cette façon, les enquêteurs peuvent rebondir rapidement sur des éléments communs aux protagonistes et décider ou non de placer un individu sur écoute. « Les remontées des différents numéros de téléphone sont confrontées entre elles pour déterminer si des liens existent entre les détenteurs. Les brigades territoriales et les unités de recherches sont en capacité de traiter quelques remontées mais dès que cela prend de l’ampleur, comme pour les dossiers des S.R., mieux vaut faire appel à un Anacrim. »

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