La gendarmerie se modernise grâce aux nouvelles technologies

  • Par le capitaine Éric Costa
  • Publié le 15 mai 2017
Créé par l’IRCGN, le LabADN a été breveté par la gendarmerie nationale.

La gendarmerie est engagée depuis plusieurs années dans une démarche scientifique de modernisation, aussi bien en interne qu’avec des partenaires extérieurs.

La gendarmerie compte dans ses rangs 60 docteurs, plus de 300 ingénieurs, 53 masters recherches et 71 DEA scientifiques. Cette richesse, unique au sein du ministère de l’Intérieur, contribue à la définition et à la conduite des projets innovants. Le LabADN, par exemple, seul laboratoire d’analyse d’ADN mobile au monde pouvant être projeté au plus près des lieux d’événements de grande envergure, est le fruit des travaux de recherche menés par l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN). Breveté par la gendarmerie nationale, il est en cours de commercialisation par la société Tracip qui a obtenu le transfert de technologie.

L’innovation naît aussi sur le terrain, au cœur des brigades. Pour la recueillir, la gendarmerie a créé, dès 2007, les Ateliers de performance (ADP). Tout gendarme peut y soumettre ses propositions. À ce jour, les ADP ont permis la mise en place de 1 200 bonnes pratiques et innovations au cœur de l’action quotidienne. Chaque année, en moyenne 5 à 10 fiches sont retenues en mesure feuille de route.

Augmentation du potentiel scientifique

Cette ambition d’innover repose sur une politique ciblée de recrutement. L’environnement technologique et ses évolutions nécessitent, en effet, de disposer d’un véritable vivier d’officiers scientifiques. Une multiplication par quatre du nombre d’Officiers recrutés sur titre (ORT) est donc prévue lors du prochain concours d’entrée à l’EOGN. Ils viendront compléter le recrutement traditionnel d’ingénieurs issus des grandes écoles militaires (Saint-Cyr, Navale, Air et Polytechnique).

 

Une programmation de la modernisation

Afin que cette modernisation de la gendarmerie soit plus lisible pour l’ensemble des gendarmes mais également pour l’extérieur, les principaux programmes d’équipement ont été recensés pour être regroupés en cinq grands pôles capacitaires (lire l’infographie ci-contre). Ces derniers comptent 71 programmes au profit de toutes les composantes de l’Institution. Ce cœur technologique représente plus de 1,07 milliard d’euros d’investissement sur la période 2017-2022. Cette approche capacitaire garantit un meilleur cadencement des travaux de doctrine et d’organisation, une optimisation du volet R.H. (effectifs, formation et maintien des compétences), et une programmation cohérente de la mise en service des équipements.

Cette vision sur le long terme permet d’anticiper les besoins en termes d’évolution du cadre légal, notamment grâce à un travail en étroite collaboration avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Elle permet également d’orienter les industriels sur leurs investissements en matière de recherche et de développement pour répondre au mieux à la demande de la gendarmerie. Les principaux axes de recherche, programmés pour la période 2017-2022, sont la robotique, l’identification humaine, le Big data, l’intelligence artificielle, la protection du gendarme et le cyber.

Une ouverture vers l’extérieur

Coopérant déjà avec des établissements relevant de la sphère publique, à l’instar de l’Office national d’étude et de recherche en aéronautique (Onera) et du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), la gendarmerie poursuit sa politique de partenariat et d’ouverture. Ainsi, le directeur général a récemment installé le conseil scientifique de la gendarmerie, qui réunit des représentants du monde universitaire, des établissements publics scientifiques, de la direction générale de l’armement, de la délégation ministérielle aux industries de sécurité et à la lutte contre les cybermenaces, de la Cnil, ainsi que des personnalités extérieures qualifiées.

Cette instance supérieure assure la gouvernance de l’observatoire national des sciences et des technologies en lien avec la délinquance. Hébergé par le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), cet espace collaboratif entre la gendarmerie et ses partenaires scientifiques comporte trois pôles : la recherche académique, GendLab (plate-forme d’échanges sur la base de projets ayant atteint un niveau de maturité technologique élevé) et le pôle d’analyse de la menace technologique.

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