Une démarche R&I institutionnalisée

  • Par la Capitaine Gaëlle Pupin
  • Publié le 29 janvier 2018
Améliorer les capacités optroniques d'acquisition et de retransmission vidéo, optimiser les interfaces de communication ou renforcer la protection des équipages,... autant d'enjeux pour le Commandement des forces aériennes de la gendarmerie nationale (CFAGN).
© Illustration - MAJ F. Balsamo

Mobilité numérique du gendarme, sécurisation de l’espace aérien, investissement du cyberespace, rationalisation de l’équipement, etc. La prise en compte de ces enjeux démontre la capacité d’anticipation et de remise en question de la gendarmerie.

En repensant la conduite de sa modernisation technologique, l’Institution adopte une posture globale de réponse aux besoins immédiats et de préparation de l’avenir.

Une posture d’anticipation opérationnelle

« Dans le cadre de la préparation du futur, la gendarmerie concentre ses efforts sur un horizon limité à deux ou trois ans, explique le colonel Gadjendra, conseiller scientifique du directeur général, issu de la direction générale de l’armement. Nous cherchons des réponses opérationnelles à des phénomènes qui sont, pour la plupart, déjà émergeants. Nous sommes donc plutôt dans une posture d’anticipation opérationnelle. »

Des axes prioritaires ont ainsi été identifiés pour les années à venir : la protection du gendarme en mission, la sécurisation, l’optimisation du travail par la robotisation, le développement des technologies d’identification humaine, l’intégration de stratégies Big data aux processus métiers, l’intégration de l’intelligence artificielle aux processus décisionnels ou encore la lutte contre la criminalité dans le cyberespace.

« La recherche et l’innovation n’ont pas fait l’objet de financements significatifs jusqu’à présent au sein du ministère de l’Intérieur, à l’inverse d’autres ministères pour lesquels la R&I est consubstantielle à l’activité. Nous ne pouvons, pour autant, négliger la préparation construite et raisonnée de l’avenir. Dès lors, la capacité de la gendarmerie à capter, de façon sélective, le progrès scientifique, représente, pour le moment, un des leviers décisifs aux fins de sa modernisation technologique. »

Une vision globale et cohérente

L’innovation institutionnelle a souvent reposé sur les capacités d’entités spécialisées comme le PJGN, et notamment l’IRCGN, le GIGN ou le ST(SI)2. La création en 2015 d’un comité de pilotage ART (Anticipation Recherche Technologie) a permis de mieux orienter les projets institutionnels et de se placer comme force de proposition au sein du ministère de l’Intérieur.

Le casque balistique modulable, développé sous l’impulsion d’un équipier du GIGN, en collaboration avec un fabricant.

© Sirpa Gend - Cellule Communication GIGN

Un Plan stratégique de recherche et d’innovation (PSRI) de la gendarmerie relatif aux technologies est notamment décliné pour les années 2018 à 2020 et sera présenté en décembre 2017. « Il s’agissait de mieux porter le souffle et la cohérence de projets qui étaient auparavant menés, de manière performante mais isolée, par les diverses formations administratives, précise l’officier. L’idée était d’obtenir une vision globale et de la mettre résolument au profit d’un besoin opérationnel avéré. »

La satisfaction d’un besoin opérationnel avéré

La R&I organisée vise d’emblée des systèmes d’arme majeurs, avec une diffusion large au sein des unités.

« Cela nécessite de combler l’écart qui existe entre une technologie à peu près mûre, un concept d’emploi et un produit industrialisé, explique le colonel Gadjendra. C’est notre rôle d’identifier la technologie en question, d’en confirmer le besoin opérationnel par les unités de terrain, et de s’orienter vers un produit industrialisé disponible, avec l’aide de partenaires extérieurs si nécessaire, et en se servant de nos propres compétences dans les domaines des sciences et technologies. Nous privilégions les technologies sur le point d’être industrialisées. »

En s’appuyant sur les centres d’expertise de la gendarmerie, la Direction des opérations et de l’emploi (DOE) fait ainsi progresser bon nombre de technologies arrivées à maturité chez des industriels ou dans des établissements publics (Onéra ou CEA par exemple), comme celles permettant d’arrêter un véhicule en mouvement. Dans le même temps, les diverses formations administratives (PJGN, GIGN, CFAGN, etc.) s’adossent à des industriels afin de faire évoluer leur pratique professionnelle. « Il s’agit de tester le matériel dans des conditions proches de l’emploi opérationnel et d’évaluer la maturité de la technologie, ajoute le colonel Gadjendra. C’est également le moyen d’engager la réflexion quant à la doctrine d’emploi. »

 

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