La Section de recherches de la gendarmerie maritime enquête dans le monde entier

  • Par Angélina Gagneraud
  • Publié le 15 juin 2017
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Créée il y a sept ans, cette section de recherches spécialisée lutte contre le crime organisé en mer et assure un continuum mer-terre dans la lutte contre la délinquance.

La Section de recherches de la gendarmerie maritime (SRGMAR) dispose d'une organisation atypique adaptée au monde maritime, avec trois détachements correspondant aux préfectures maritimes. Outre son domaine d'action au sein des Armées, notamment de la Marine nationale, elle lutte contre le crime organisé en mer. Par sa compétence nationale, elle offre à l’action de l’État en mer une complétude de capacités apportant une véritable plus-value aux affaires touchant le milieu maritime. Avec 90 % des marchandises transitant par la mer, les 45 enquêteurs de la S.R. assurent un continuum mer-terre dans la lutte contre la délinquance. Retour sur deux belles affaires et le rôle de la cellule criminalistique maritime.

Investigations maritimes contre le narco-trafic

Mi-janvier, au départ du Panama, un voilier est intercepté par un bâtiment de la Marine nationale au large de l'Archipel des Marquises. À son bord : 629 kg de cocaïne. Quatre jours plus tard, un second monocoque est contrôlé avec 809 kg de poudre blanche. La valeur estimée de ces deux saisies avoisine les 181 millions d’euros. Immédiatement saisie, la S.R. de Papeete place les skippers en garde à vue et procède aux premières investigations qui confirment l’émergence d’une route destinée à approvisionner l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. Appuyés par des gendarmes mobiles, les enquêteurs polynésiens transfèrent les mis en cause en métropole afin qu'ils soient présentés à un juge d’instruction de la Jirs de Paris.

La S.R. Gmar, co-saisie sur ce dossier, prend, quant à elle, en charge l'enquête sur les vecteurs, l’analyse des routes maritimes et les techniques de navigation des skippers. Il s’agit, par l’exploitation de ces données maritimes, de déterminer les contours de l’organisation criminelle. « Possédant une forte culture maritime, nous pouvons traduire les codes liés à cet environnement pour enrichir les investigations judiciaires terrestres », complète le colonel Florian Manet, commandant la S.R. Gmar.

Quand les flux criminels passent par la mer

En Île-de-France, les véhicules volés étaient acheminés vers les ports, puis affrétés par conteneurs à destination de l’Afrique.

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Fin 2015, face à la multiplicité des vols de SUV de luxe, notamment dans le Val d’Oise, la S.R. de Versailles est co-saisie avec l’OCLDI et une cellule d’enquête est créée. Les investigations déterminent que ces véhicules sont d’abord stockés dans le 95, puis acheminés vers les ports du Havre (76) et d’Anvers (Belgique). Affrétés par conteneurs, ils prennent la destination de l’Afrique. La S.R. Gmar est alors sollicitée pour ses connaissances techniques du milieu portuaire. En effet, leur intégration au sein des acteurs portuaires permet aux enquêteurs de dessiner la filière logistique depuis la zone de stockage des véhicules volés jusqu’aux navires et de matérialiser les flux maritimes (nombre de conteneurs, destinations).

En charge des réquisitions adressées aux transitaires, ils confirment que l’essentiel des véhicules volés part à destination de Dakar (Sénégal). Début juin 2016, lors d’une opération judiciaire, onze individus sont interpellés et placés en garde à vue. 100 000 € sont saisis au titre des avoirs criminels et trois SUV sont retrouvés. Les investigations à terre, combinées avec celles menées dans les milieux maritime et portuaire, ont permis de démanteler une filière de recel particulièrement active. Ainsi, 16 véhicules de luxe ont pu être interceptés avant de prendre la mer.

La criminalistique maritime

La cellule criminalistique de la S.R. Gmar développe des capacités d’investigation au profit de tout service d’enquête : expertise du monde maritime, compréhension et vulgarisation du monde de la plaisance et de la plongée, investigation sur la dérive d’objet ou de corps en mer, diagnostic de la noyade vitale en mer, etc. Un fort partenariat se développe avec le CNING (Centre national d’instruction nautique de la gendarmerie) d'Antibes (06), qui sensibilise les Tic (Technicien en identification criminelle) et les TICP (Tic de proximité) de la Gmar à la constatation des accidents de plongée, tandis que les TIS (Technicien en investigation subaquatique) bénéficient en retour de leur expérience de la police judiciaire en eau salée.

 

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