La chaîne criminalistique

  • Par Pablo Agnan
  • Publié le 31 mai 2021
© GND F.Garcia

Comment ça marche ? La chaîne criminalistique est le lien unissant toute enquête criminelle. Il s’agit de la complémentarité de plusieurs maillons, situés à tous les échelons de la gendarmerie, comportant des spécialistes dans différents domaines. Les premiers, implantés au niveau des brigades, sont les Techniciens en identification criminelle de proximité (TICP). Au sommet de cette pyramide, se trouvent les COCrim et les experts du PJGN. Entre les deux, les TIC et autres N-Tech. Chacun dispose de compétences complémentaires, employées en fonction de la situation.

Niveau départemental

Au centre de cette chaîne, au-dessus des TICP, le deuxième maillon comporte une multitude d’acteurs de différentes spécialités : Techniciens en identification criminelle (TIC), spécialistes en Nouvelles technologies (N-Tech), analystes criminels (ANACRIM) ou encore portraitistes. Regroupés, dans chaque département, au sein d’une Cellule en identification criminelle (CIC), ils interviennent également sur des affaires liées à la petite et la moyenne délinquance, mais aussi sur des scènes d’infractions plus graves et complexes, tels les viols et les meurtres. Ils disposent à ce titre de moyens beaucoup plus conséquents que les TICP, comme des mallettes de prélèvements, un véhicule d’intervention, une sorte de laboratoire mobile et, enfin, un véritable plateau criminalistique.   

Niveau élémentaire

Observé au microscope, le premier maillon de la chaîne criminalistique de la gendarmerie est constitué de plus de 8 000 petits points en appui des enquêteurs OPJ. Il s’agit du nombre de Techniciens en identification criminelle de proximité (TICP). Affectés dans les brigades territoriales autonomes et les communautés de brigades, ces TICP ont été mis en place pour répondre à la problématique de la délinquance de masse, comme les cambriolages, les dégradations et les atteintes aux biens. Leur mission, en qualité de primo-intervenants, est de garantir l’intégrité de la scène de crime, mais aussi de procéder aux actes élémentaires de police technique et scientifique, comme les relevés de traces digitales et biologiques.  

Niveau national

Enfin, au sommet de cette pyramide, se trouve le Pôle judiciaire de la gendarmerie nationale (PJGN), constitué de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) et du Service central de renseignement criminel de la gendarmerie nationale (SCRC), dont les experts apportent un appui précieux aux enquêteurs et aux commissions d’expertises dans leurs différentes disciplines.

Niveau départemental - régional

Dans certaines situations, les TIC peuvent bénéficier du concours d’un Coordinateur des opérations de criminalistique, aussi connu sous le nom de COCrim. Ces derniers, généralement affectés au sein des Brigades départementales de renseignements et d’investigations judiciaires, voire des sections de recherches, n’interviennent que sur les affaires complexes. Le meurtre de Laëtitia Perrais en est un cas représentatif. Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, la jeune femme est enlevée, violée, puis assassinée par Tony Meilhon, dans la région nantaise. À l’époque, c’est le major Jean-Michel qui travaille sur le dossier. Pendant plus d’un an et demi, il sera le lien indispensable entre les enquêteurs sur le terrain et les laboratoires d’analyses. « L’affaire Laëtitia ne m’a jamais empêché de dormir, mais elle m’a réveillé tous les matins à quatre heures », confie-t-il. Un aveu qui démontre la charge de travail incombant à cet enquêteur forensic spécialisé. Dans un dossier aussi complexe, il a dû gérer plus de 500 scellés, tous envoyés aux experts du PJGN. Plus qu’un simple « fin connaisseur » des procédures, le COCrim est surtout le conseiller forensic du directeur d’enquête, et même du magistrat. Un oiseau rare donc (ils sont un peu plus d’une centaine en France), qui définit les objectifs en matière d’exploitation des indices et planifie les examens en laboratoire. Il peut même être amené à être cité à comparaître en cas de procès, afin d’exposer les résultats techniques et soutenir les hypothèses de l’enquêteur.

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