Les pelotons d’intervention au profit de la police judiciaire

  • Par la lieutenante Floriane Hours
  • Publié le 29 décembre 2021
© EGM 14/9 Valenciennes

Au-delà des missions classiques de maintien ou de rétablissement de l’ordre, de sécurisation et de renfort à la gendarmerie départementale, les pelotons d’intervention des escadrons peuvent, grâce à leur entraînement exigeant et spécifique, être engagés sur une mission plus occasionnelle : l’appui aux unités de recherches, dans le cadre d’interpellations au cours d’opérations de police judiciaire.

Dans chacun des 109 escadrons que comprend la gendarmerie mobile, se trouve un Peloton d’intervention, aussi appelé P.I. La garde républicaine compte elle aussi quatre P.I. implantés dans ses différents régiments. Formés aux techniques d’intervention édictées par le Centre national d’entraînement des forces de gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier, et recyclés de manière périodique au sein de leur unité et région d’appartenance, les militaires de ces pelotons sont particulièrement aguerris et disposent de connaissances très poussées dans les domaines de l’Intervention professionnelle (I.P.), de la Maîtrise avec et sans arme de l’adversaire (MSAA-MAAA) et de l’entraînement physique.

Composé de militaires de l’escadron volontaires et recrutés au travers de tests sélectifs prévus par la circulaire 620 du 24 janvier 2003, le P.I. se distingue des autres pelotons de marche par le niveau de connaissance spécifique des personnels qui le composent et par la diversité des missions qu’il est amené à réaliser. Véritable force de frappe de l’escadron, le P.I. est souvent employé en deuxième rideau dans le cadre des missions de maintien et de rétablissement de l’ordre, afin de pouvoir procéder, sur ordre du commandant d’unité, à diverses interpellations.

Un savoir-faire particulièrement apprécié en gendarmerie mobile, mais aussi par les Unités de recherches (U.R.), qui font régulièrement appel aux compétences des P.I. en matière d’intervention lors d’opérations de police judiciaire.

Dans quel cadre les P.I. sont-ils employés en police judiciaire ?

Si le GIGN intervient dans les situations du haut du spectre, telles que des actes de terrorisme, de banditisme, des prises d’otages, des révoltes en milieu pénitentiaire ou encore l’interpellation de forcenés, d’autres missions, nécessitant des capacités d’intervention de moindre envergure, voient l’entrée en action des pelotons d’intervention.

Il arrive ainsi régulièrement, dans le cadre d’affaires complexes de trafic d’armes ou de stupéfiants par exemple, que les investigations menées par les brigades ou sections de recherches dans un département, aboutissent à des interpellations dans un autre secteur géographique du pays. Régulièrement, certaines enquêtes conduisent les gendarmes de province en région parisienne, soit parce que l’individu suspecté y vit, soit parce que l’enquête a mis à jour un réseau qui s’étend bien au-delà de l’endroit où ont eu lieu les premières constatations. Les enquêteurs doivent alors trouver sur place des moyens d’intervention adaptés pour procéder à l’interpellation du ou des suspects. C’est dans ce type de cas précis qu’ils font appel aux P.I. des escadrons de la gendarmerie mobile ou de la garde républicaine, ou encore aux Pelotons de surveillance et d’intervention de gendarmerie (PSIG), si les premiers sont indisponibles.

Grâce à leur grande maîtrise des techniques d’effraction et d’interpellation, les PIGM ou PIGR, équipés d’un matériel de pointe, sont capables de mettre en œuvre de multiples moyens d’effraction, dans des situations souvent difficiles (grand nombre d’étages, exiguïté des lieux, grosse charge de matériels, dangerosité de l’objectif, etc.). Sur les opérations d’ampleur, où plusieurs individus doivent être interpellés de façon simultanée, il est possible pour les unités de recherches de demander l’appui de plusieurs pelotons d’intervention, mais en règle générale, au regard de la forte sollicitation des EGM ces dernières années, un seul P.I. est employé. Les pelotons d’intervention peuvent être déployés en zone gendarmerie sur demande des unités de recherches, mais également en zone police, avec l’accord préalable du commissariat du secteur.

Comment se décide l’emploi d’un peloton d’intervention ?

Dans toutes les régions zonales, il existe des Sections d’appui judiciaire (SAJ), qui, comme leur nom l’indique, sont entre autres chargées de fournir des moyens humains et matériels aux unités de gendarmerie souhaitant intervenir dans un département autre que le leur. Ainsi, lorsqu’une unité de recherches de province doit interpeller un individu en Île-de-France, c’est à la SAJ d’IDF qu’elle adresse sa demande. Cette dernière en évalue la légitimité et s’assure que le profil du suspect ne nécessite pas de moyens plus importants. Elle demande pour ce faire au GIGN ou à l’AGIGN d’évaluer le niveau de risque et le profil de l’unité correspondant à la dangerosité de l’objectif. À l’issue, si le GIGN ne prend pas la mission à son compte et qu’il estime qu’elle peut être réalisée par un P.I., la SAJ transmet la demande à la SEGM (Section Emploi GM) du BOPGM (Bureau des Opérations GM) de la RGIF.

En fonction des moyens dont elle dispose, cette section active le Peloton d’intervention d’alerte IDF ou l’un des quatre PIGR. Ces dernières années, l’emploi des pelotons d’intervention de la G.M. dans le cadre d’opérations de police judiciaire n’a cessé d’augmenter, notamment en Île-de-France, où en 2020, la SEGM a fourni 111 pelotons d’intervention aux unités de recherches, contre seulement 52 en 2019. Une augmentation qui devrait se confirmer pour l’année 2021, où plus de 97 pelotons d’intervention ont déjà été employés dans le cadre de missions de police judiciaire, entre janvier et juin 2021.

Une tendance appréciée des P.I., qui voient, au travers de ces diverses interventions, se concrétiser des heures d’entraînement et de sacrifices pour conserver un niveau technique élevé. La montée en puissance des militaires des PSIG et des PSIG SABRE et de leurs équipements devrait également permettre de répondre aux besoins croissants des unités de recherches en matière d’intervention domiciliaire.

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