La logistique en temps de crise
- Par le capitaine Eric Costa
- Publié le 17 juillet 2018
Lors de crises ou d’événements exceptionnels, la gendarmerie est en mesure de déployer des moyens logistiques dans l’urgence.
Au-delà de la logistique quotidienne et sous l’autorité du Service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure (Saelsi), le Centre national de soutien logistique (CNSL) de la gendarmerie nationale, basé au Blanc (36), est en mesure de faire face aux situations de crise et de répondre dans un délai contraint à des urgences opérationnelles, à l’instar de l’approvisionnement en matériels de protection et de riposte adaptés aux nouvelles formes de risque que sont les attaques terroristes.
Ce fut également le cas lors de la crise « Irma », lorsque le CNSL a envoyé des matériels et des véhicules (9 camions TRM2000 et 4 voitures Peugeot P4) à Saint-Martin par voie maritime militaire.
Les spécialistes de la gestion de crise
Cependant, juste après le passage de l’ouragan, les premiers acteurs de la logistique de crise ont été la fonction J4 du Centre de planification et de gestion de crise (CPGC) et le Service de soutien à la projection opérationnelle (SSPO), entité basée à Rosny-sous-Bois (93) à vocation logistique opérationnelle en mesure de projeter dans l’urgence des personnels et du matériel en tout lieu et en tout temps. Toute cette chaîne de soutien aux engagements opérationnels, a été créée le 1er janvier 2015 (circulaire 86000 du 2 décembre 2014).
« Lors de la crise Irma, le J4 a armé la Cellule inter-ministérielle de crise-logistique (CIC-Log) au sein de la CIC de Beauvau afin de veiller à la coordination de l’acheminement des troupes et du matériel de la gendarmerie et a simultanément projeté un harpon à Saint-Martin, en la personne du lieutenant Paul-Justinien Rostan. Intégré au sein d’un groupe de planification opérationnelle du CPGC, le lieutenant devait coordonner la manœuvre logistique en s’appuyant sur la chaîne logistique locale du Comgend Guadeloupe, explique le lieutenant-colonel David Neto, chef de la section logistique du CPGC. Dans ce contexte, le J4 a apporté son savoir faire en gestion de crise en lien avec le Saelsi et avec l’appui du SSPO. »
Ainsi, le SSPO a, sous l’autorité fonctionnelle du J4, projeté 17 tonnes de fret à Saint-Martin (lits de camp, tentes, w.-c. chimiques, douches de campagne, groupes électrogènes, denrées alimentaires, etc.) grâce à son contrat capacitaire de soutien pour 200 militaires.
« Disposant d’une cellule achat-budget-marché, le SSPO a un budget de fonctionnement permettant un fond de réactivité conséquent et nécessaire pour réaliser des achats « crash ». Nous pouvons, si besoin, intégrer des prestations externes et avons la possibilité d’acheter jusqu’à 25000 € H.T. pour divers matériels, voire plus si l’urgence le justifie », détaille le commandant Frédéric Oger, commandant du SSPO. Le Saelsi qui est un partenaire privilégié du SSPO, met aussi des moyens à sa disposition en tant que principal approvisionneur.
Anticiper les crises à venir
Hors période de crise, le J4 assure une mission d’anticipation et de planification pour le volet logistique des événements où la gendarmerie va être engagée, à l’instar de ce qui a été fait durant l’Euro2016, Notre-Dame-des-Landes ou prochainement pour le vote au sujet du référendum sur l’indépendance qui aura lieu en Nouvelle-Calédonie en 2018. De son côté, le SSPO assure le soutien des éléments en mission à l’étranger (TEASS, ambassades, prévôts, etc.) ainsi que des unités de gendarmerie mobile engagées sur des missions de maintien de l’ordre en région parisienne.
Le soutien des télécommunications
En ce qui concerne les réseaux de télécommunication, essentiels sur tout théâtre opérationnel, le Service des technologies et des systèmes d’information de la sécurité intérieure (ST(SI)2) est le service mutualisé de gestion et d’administration des ressources Sic ( Systèmes d’Information et de Communication). Il est le correspondant du J4 lors des phases de planification et de conduite. Le Service central des réseaux et technologies avancées (SCRTA), basé au Mans (72), accomplit, quant à lui, le stockage, la gestion de la réserve nationale, la maintenance et les réparations des appareils de transmission et de brouillage au profit de la gendarmerie.
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