La logistique : maillon essentiel du soutien opérationnel

  • Par le capitaine Éric Costa
  • Publié le 17 juillet 2018
Stockage des gilets pare-balles, gendarmerie et police nationales, dans les hangars du CNSL au Blanc.
© MAJ - F.Balsamo

La logistique, mise en œuvre par différents acteurs depuis le niveau régional jusqu’au niveau national, est, en tout temps, au cœur de l’opérationnel.

Que ce soit durant les phases de crise, de stabilisation ou de calme relatif, « la logistique est le nerf de la guerre ! », affirme avec conviction le colonel Xavier Lejeune, commandant la Sous-direction de la logistique (SDL) du Saelsi (Service de l’achat, des équipements et de la logistique de la sécurité intérieure). Cette nécessité de disposer d’une logistique efficace et réactive pour servir au mieux les unités opérationnelles a abouti, en janvier 2014, à la mutualisation des structures logistiques de la sécurité intérieure au niveau central, à travers la mise en place du Saelsi.

Réserve nationale de la gendarmerie

Souvent méconnu des militaires des unités élémentaires alors qu’il a pour seul but d’agir à leur profit, le dispositif logistique de la gendarmerie nationale est concentré, au niveau national, entre les mains du Saelsi. Ce dernier mène une politique de conception, d’achat, de mise à disposition et d’entretien des équipements à très grande échelle. Il dispose de deux plates-formes nationales logistiques : le Centre national de soutien logistique (CNSL) de la gendarmerie nationale, basé au Blanc (36), et l’Établissement central logistique de la police nationale (ECLPN), à Limoges (87).

Le CNSL contrôle des gilets pare-balle retournés au CNSL par les unités de terrain.

© D.R.

Le CNSL est le magasin central qui assure le stockage et la distribution de la réserve nationale de la gendarmerie au profit des régions de gendarmerie, écoles et gendarmeries spécialisées.

Bien plus qu’un simple « hangar de stockage », le CNSL recèle en son sein des ateliers techniques dont les personnels peuvent produire sur commande du Saelsi certains petits équipements (coffrets ou râteliers d’armes, etc.). Autre spécificité, le CNSL est devenu le référent national de la protection balistique. Le centre gère l’ensemble du processus concernant les Gilets pare-balle individuels (GPBI), depuis leur réception, jusqu’à leur distribution, en passant par le test de leur conformité.

Optimiser la distribution

« Nous occupons une place majeure dans la chaîne de ravitaillement, de maintenance et de pré-positionnement d’équipements sensibles au plus près des unités de la gendarmerie. Concernant le délai de livraison fixé par le Saelsi, il est de 28 jours maximum, cependant la moyenne constatée est de dix jours, confie le colonel Didier Forgues, commandant le CNSL. Pour cela, nous avons notre propre flotte de véhicules, depuis le petit utilitaire jusqu’au semi-remorque, dont des porteurs EX3 permettant le transport de matières dangereuses explosives. En revanche, lorsque le volume du colis est très faible, dans un souci d’économie, nous externalisons le transport ».

Expédition par le CNSL des gilets pare-balle aux unités dans les délais les plus courts.

© D.R.

En ce qui concerne les gilets pare-balle individuels, équipements de protection de première nécessité sur le terrain, le CNSL est aujourd’hui en mesure de procéder à une livraison à J+7, après réception d’une demande d’échange par courriel, et ce, via Géodis, prestataire privé en charge du transport des petits colis. Pour les commandes de plus grande importance, la flotte du CNSL est privilégiée.

Du côté de l’outre-mer

Sous l’autorité de la SDL du Saelsi, le CNSL est également chargé de la gestion de la logistique vers les outre-mer et les Opérations extérieures (Opex). La gendarmerie ne disposant pas de vecteurs de transport aériens ou maritimes, le CNSL peut solliciter le Centre de soutien des opérations et des acheminements (CSOA) des Armées. Ainsi deux bateaux civils sont affrétés par les Armées chaque année pour approvisionner alternativement les Antilles, la Guyane, l’océan indien et le pacifique. En fonction des urgences opérationnelles fixées par le Saelsi, il est parfois fait recours à la voie maritime commerciale voire la voie aérienne militaire ou civile.

Une logistique zonale déconcentrée

Après réception des matériels financés par le Saelsi, les régions de gendarmerie sont chargées de les répartir au sein des unités élémentaires. Les régions ont malgré tout une certaine autonomie sur le plan logistique. « Nous disposons de crédits du Saelsi déconcentrés via la Direction des soutiens et des finances (DSF), nous permettant d’acquérir directement certains articles entrant dans le cadre du service, à l’instar des fournitures ou mobiliers de bureau, croquettes pour chiens, repas des gardés à vue, etc. », précise le lieutenant-colonel Jérôme Sarrazin, chef du bureau des moyens opérationnels de la RGIF.

De même, les groupements de gendarmerie sont dotés d’une Délégation de fonctionnement courant (DFC) accordée par leur région, englobant différents crédits : matériel, soutien automobile et carburant.

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