L’ancrage à la famille militaire est pérenne

  • Par la rédaction
  • Publié le 07 juin 2019
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Les armées et la gendarmerie partagent le même statut, la même identité et surtout le même socle de valeurs insufflées par leur formation militaire. Florence Parly, ministre des Armées, souligne la cohésion de cette communauté militaire, ainsi que l’importance des liens opérationnels et organiques existants. Elle aborde également les grands enjeux communs.

Rattachée au ministère de l’Intérieur depuis 2009, la gendarmerie a su évoluer dans son nouvel environnement, tout en conservant un ancrage fort au sein de la communauté militaire. De quoi se nourrit ce lien entre la gendarmerie et les armées ?

La cohésion de la communauté militaire est indéfectible. L’ensemble de la Nation l’a reconnue dans l’engagement, jusqu’au sacrifice de leurs vies, du colonel Arnaud Beltrame et des premiers maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Au-delà du rattachement ministériel, l’ancrage de la gendarmerie à la famille militaire est pérenne. Les liens n’ont pas seulement été conservés, ils ont été renforcés.

Cet ancrage est une convergence des valeurs, elles-mêmes ciment d’une identité profonde. Le militaire ne se définit pas comme celui qui exerce au sein du ministère des Armées, ce serait réducteur. Le militaire est avant tout celui qui est animé par des valeurs, que résument parfaitement les devises des emblèmes de la gendarmerie « Honneur et Patrie, Valeur et Discipline ». L’état militaire exige en toutes circonstances un don de soi, mais aussi disponibilité, discipline, loyalisme et neutralité. C’est un serment fort, un engagement qui tisse un lien entre toutes celles et tous ceux qui le prennent.

De fait, le gendarme est un soldat de la Loi, ce qui lui confère une mission, une finalité et un milieu d’action différents des autres forces armées. Il n’en reste pas moins un soldat, une femme ou un homme prêt à assurer la protection et la défense de la Nation par la force légitime des armes que lui confie la République, en donnant sa vie s’il le faut. En cela, il est en tout point semblable à ses camarades des armées et services rattachés.

Cette communauté de valeurs se vit dans un statut, dont les grandes lignes sont communes à toute la communauté militaire. Je sais les gendarmes attachés à ce statut, par conviction et par adhésion.

Cette communauté de valeurs, on y entre par formation. La formation initiale du gendarme, qui relève toujours de la ministre des Armées, demeure ainsi une brique de sa « militarité ». Plus encore, cette formation se fait souvent de manière croisée, je pense, par exemple, au stage des élèves-officiers de l’EOGN au sein des écoles de Coëtquidan.

Enfin, le lien entre les armées et la gendarmerie prend corps dans tout ce qui accompagne et contribue à la spécificité de la vie militaire, notamment l’appui et le soutien que le ministère des Armées apporte à certains aspects du fonctionnement de la gendarmerie. Je pense à l’engagement du service de santé des armées ou de l’action sociale aux côtés des militaires de la gendarmerie, engagement auquel la gendarmerie contribue autant qu’elle en bénéficie : l’échange n’est jamais à sens unique.

Il existe par ailleurs de nombreux liens opérationnels. Quelle est leur actualité et quel est le ressenti aujourd’hui dans les armées ?

Il existe effectivement des liens opérationnels et tout autant de liens organiques.

Plus de 2 000 gendarmes, appartenant aux quatre gendarmeries spécialisées, vivent au sein de la Marine, de l’armée de l’Air, de la Direction générale de l’armement (DGA) et des forces nucléaires stratégiques et œuvrent à leur profit. La contribution des gendarmeries maritime, de l’air, de l’armement et de la sécurité des armements nucléaires est essentielle, quotidienne et totalement intégrée. Nos gendarmes, aux compétences pointues et d’un grand dévouement, complètent et appuient les missions des forces auxquelles ils sont associés, pour la plus grande satisfaction de leurs autorités d’emploi.

Le quotidien des armées, c’est aussi, et surtout, la projection. Là encore, l’engagement de la gendarmerie auprès des forces compte beaucoup. L’empreinte actuelle de l’Institution dans les opérations extérieures militaires est moins forte qu’il y a quelques années, lors des missions au Kosovo ou en Afghanistan. Mais sa contribution est toujours capitale, dans le cadre de la prévôté, désormais rénovée et professionnalisée, ou sur des compétences rares, comme la criminalistique. J’ai moi-même constaté à quel point la force Barkhane compte sur ses gendarmes. Et je sais aussi qu’en cas de nécessité, nos forces pourront s’enrichir de nouveau d’un détachement de gendarmerie dédié à des missions de rétablissement des fonctions sécuritaires.

Enfin, les nouveaux enjeux et les nouvelles menaces ont conduit la gendarmerie et les armées à une convergence des actions sur le territoire national. Outre-mer, l’opération Harpie de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane incarne cette convergence, nourrie d’une culture opérationnelle commune. En métropole, le dispositif Sentinelle, complété aujourd’hui par le protocole conclu entre l’armée de Terre et la gendarmerie, donne là encore une réalité à cette proximité. Ce lien opérationnel, les armées le recherchent : elles sont heureuses de trouver dans la gendarmerie un partenaire fiable, partageant les mêmes approches et parlant le même langage, celui de la mission.

Quels sont aujourd’hui les grands enjeux communs ?

Je vois, en tant que ministre des Armées, trois grands enjeux partagés par les armées et la gendarmerie.

Le premier est la singularité de l’état militaire, que le chef d’état-major des armées m’a proposé de mettre en valeur, comme une « singularité positive ». Le statut militaire présente bien des atouts, mais il est avant tout vivant. Il doit veiller à évoluer et à s’adapter.

En lien avec ce statut militaire vivant, je vois un deuxième enjeu partagé : celui de la concertation. Une concertation active, ouverte et loyale est plus que jamais essentielle. Cette concertation a trouvé toute sa place dans la gendarmerie, comme en témoigne le récent 30e anniversaire du conseil de la fonction militaire gendarmerie. Je me réjouis d’ailleurs que ses représentants soient aussi actifs au sein du conseil supérieur de la fonction militaire, dans la cohésion et le sens de l’intérêt général.

Enfin, je constate que l’innovation est inscrite dans l’ADN militaire. Je sais que les militaires de la gendarmerie, comme ceux des armées, fourmillent d’idées de recherche et de projets d’invention pour toujours améliorer leurs conditions d’action. Je souhaite que l’Agence innovation défense (AID) et la DGA encouragent et soutiennent l’ensemble des démarches d’innovation de la communauté militaire, dont celles des gendarmes. Nous y avons un intérêt partagé, c’est, là encore, un enjeu pour l’avenir.

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