L’OCLCH interpelle un criminel de guerre présumé

  • Par la capitaine Céline Morin
  • Publié le 12 septembre 2018
Localisé en région parisienne par les enquêteurs de l'OCLCH, l'homme soupçonné de crimes contre l'Humanité au Liberia a été interpellé le 4 septembre, à Bobigny, par les gendarmes de la force observation recherche du GIGN et par les membres de l'Office au terme de six semaines d’investigations.
© OCLCH

Soupçonné de crimes contre l'Humanité au Liberia, dans les années 1990, un ressortissant libérien naturalisé néerlandais a été interpellé le 4 septembre, en région parisienne, par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’Humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH).

"Kunti" K., un ressortissant libérien naturalisé néerlandais, a été interpellé le 4 septembre dernier, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'Humanité, les génocides et crimes de guerre (OCLCH), avec l’appui des militaires du GIGN, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le Parquet de Paris (pôle crimes contre l'Humanité, crimes et délits de guerre).

Cette interpellation est l’aboutissement d’une enquête conduite par l’OCLCH, à la suite d'une plainte déposée le 23 juillet dernier par l'organisation non gouvernementale Civitas Maxima.

Soupçonné de crimes de guerre au Liberia

Au cours de la première guerre civile libérienne, qui a déchiré ce pays de l’Afrique de l’Ouest, de la fin de l’année 1989 à 1997, l’homme incriminé aurait occupé des fonctions de commandement au sein de l'Ulimo (United Liberation Movement of Liberia for Democracy), une faction de trois groupes armés s'opposant à Charles Taylor. L’ensemble du conflit, qui s’est poursuivi jusqu’en 2003, est à l’origine de la mort de quelque 250 000 personnes.

"Kunti" K., aujourd’hui âgé de 44 ans, est soupçonné d’avoir commis différents crimes (actes de torture, utilisation d'enfants soldats, meurtres, actes de cannibalisme et de mise en esclavage), entre 1993 et 1997, dans le comté du Lofa, alors occupé par l'Ulimo.

Localisé par l’OCLCH, interpellé par le GIGN

Localisé en région parisienne par les enquêteurs de l'office, l'homme, faisant l'objet d'un mandat de recherche, a été interpellé le 4 septembre, à Bobigny, par les gendarmes de la force observation recherche du GIGN et les membres de l'OCLCH, au terme de six semaines d’investigations.

Placé en garde à vue, il a été déféré le 6 septembre au Parquet, qui a ouvert une information judiciaire. Présenté au magistrat instructeur, K. Kunti a été mis en examen des chefs d'actes de torture aggravés par l'usage d'une arme et la réunion, et actes de torture constitutifs de crimes contre l'humanité. Il a été placé en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention conformément aux réquisitions du Parquet.

OCLCH : le dernier né des offices interministériels

Créé par le décret n° 2013-987 du 5 novembre 2013, pris par le Premier ministre, l'Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre (OCLCH) se compose d’une vingtaine de gendarmes et de policiers. Tous ont développé une expertise dans la lutte contre les crimes internationaux les plus graves et les formes de criminalité qui leur sont liées ou dans la lutte contre la haine et l’intolérance à l’égard des membres de certains groupes.

Compétent sur l’ensemble du territoire national et point de contact pour les échanges internationaux de coopération policière pour les crimes relevant de son mandat, l’OCLCH traite actuellement une centaine de dossiers concernant des pays du Moyen-Orient, tels que la Libye, la Syrie et l’Irak, d’Afrique centrale, à l’instar du Rwanda et de la République centrafricaine, mais aussi d’autres pays comme la Bosnie et le Kosovo.

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