Ille-et-Vilaine : interpellation d’un individu après la diffusion en direct d'un lynchage sur Facebook

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 06 août 2019

Un signalement Pharos, concernant la diffusion en direct, sur le réseau social Facebook, d’une vidéo sur laquelle un homme est violemment frappé, a permis à la gendarmerie d’Ille-et-Vilaine d’interpeller l’auteur des faits le jour même. L’individu a été condamné à 5 ans de prison, dont un avec sursis.

Le 3 août dernier, vers 5 h 10 du matin, le Centre de renseignement opérationnel de la gendarmerie d’Ille-et-Vilaine (CORG 35) reçoit un signalement transmis par la Plateformed’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation desSignalements (Pharos).

Celui-ci fait état de la publication en direct, via le réseau social Facebook, d’une vidéo violente sur laquelle on peut voir un individu qui se filme en train de frapper un homme avec une très grande brutalité, à coups de poing et de pied, au visage et sur l’ensemble du corps. Proférant des menaces de mort, l’auteur utilise va jusqu’à utiliser une arme de poing pour porter ses coups.

À la fin de la vidéo, une détonation retentit juste avant que la victime ne s’écroule sur le canapé, laissant présumer un homicide volontaire.

Identifié par Pharos et interpellé par les gendarmes

Grâce à l’exploitation des images diffusées, Pharos est en mesure de transmettre à la gendarmerie l’identité de l’auteur présumé, ainsi qu’une adresse à Miniac-sous-Bécherel, en zone gendarmerie.

Le Groupement de gendarmerie départementale d’Ille-et-Vilaine (GGD35) déploie rapidement un important dispositif de bouclage et de sécurisation autour du domicile du mis en cause. Le Peloton de surveillance et d’intervention gendarmerie (PSIG) de Montfort-sur-Meu est ainsi appuyé par le PSIG Sabre de Rennes, un maître de chien, la brigade de recherches de Montfort-sur-Meu et la communauté de brigades de Hédé-Bazouges.

Immédiatement informé des faits, le magistrat de permanence du parquet de Rennes autorise, dans le cadre d’une enquête de flagrance ouverte pour enlèvement, séquestration, violences aggravées, homicide volontaire ou tentative, une interpellation à compter de 6 heures.

Devant le refus de l’occupant d’ouvrir sa porte aux gendarmes, ces derniers doivent forcer le passage par une porte vitrée. La rapidité d’exécution de l’opération permet une interpellation sans heurt. L’individu est maîtrisé et placé en garde à vue.

5 ans de prison, dont 1 an avec sursis et une mise à l'épreuve

À l’intérieur, les gendarmes découvrent la victime, le visage tuméfié mais vivante, ne présentant aucune trace de blessure par arme à feu. Prise en charge par les secours, elle est évacuée vers le centre hospitalier de Rennes.

Les techniciens en identification criminelle du GGD35 procèdent aux constatations techniques et scientifiques, tandis que les militaires de la brigade de recherches de Montfort-sur-Meu, chargés de l’enquête, conduisent la perquisition, au cours de laquelle ils découvrent deux armes de poing factices, un pistolet (à billes) maculé de sang, un revolver, ainsi que des produits stupéfiants.

L’exploitation du téléphone portable du mis en cause par un technicien en nouvelle technologie de la Cellule identification criminelle et numérique (CICN) de Rennes permet de retrouver les enregistrements diffusés sur Facebook.

Le 4 août, l’homme, qui a reconnu les faits de violences aggravées qui lui sont reprochés, est présenté devant le procureur de la République de Rennes, puis devant le juge des libertés et de la détention qui décide de son incarcération dans l’attente de son jugement en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Rennes, deux jours plus tard.

Mardi 6 août, l’auteur, âgé de 37 ans et défavorablement connu des services, est condamné à une peine de 5 ans de prison, dont 1 an avec sursis et une mise à l'épreuve.

De la détection des images sur Facebook à l’intervention, la réactivité et la coordination des différents acteurs a sans doute permis d’éviter une issue plus dramatique.

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