Un pilleur d’églises interpellé dans l’Aisne

  • Par le commandant Céline Morin
  • Publié le 02 mai 2019
Les gendarmes ont retrouvé près de 70 objets de culte, parmi lesquels des statues, des ostensoirs, des calices, des clochettes, des linges de cérémonie, un tabernacle… provenant de vols commis dans des églises de la France entière.
© Compagnie de gendarmerie de Quimperlé

Un Sarthois de 37 ans, soupçonné d’avoir dérobé plus de 70 objets de culte dans des églises bretonnes, mais également dans le reste de la France, a été interpellé par les gendarmes du peloton d’autoroute de Laon (Aisne), lors d’un contrôle routier. L’individu faisait déjà l’objet d’une enquête de la brigade de recherches de Quimperlé (Finistère).

Le 11 avril dernier, un automobiliste contrôlé en excès de vitesse sur une route départementale, à hauteur de Le Hérie-la-Viéville, dans l’Aisne, refuse de se soumettre aux injonctions des militaires du peloton d’autoroute de Laon et prend la fuite. Rapidement interpellé dans une agglomération voisine, l’homme fournit une fausse identité. Les vérifications effectuées auprès du Fichier automatisé des empreintes digitales (FAED) permettront d’établir sa véritable identité.

Quarante objets de culte dissimulés sous des couvertures

En perquisitionnant le véhicule, par ailleurs signalé volé, de même que les plaques d’immatriculation, les gendarmes découvrent quarante objets de culte ainsi que deux tableaux dissimulés sous des couvertures.

L’individu, défavorablement connu des services, est placé en garde à vue. Le Groupe d’Investigation des Mobilités (GIMO) de l’escadron départemental de sécurité routière de l’Aisne est chargé du dossier. L’enquête de flagrance permet de déterminer que l’individu a commis ce jour-là plusieurs vols, dont une tentative, au préjudice de trois églises proches des lieux de son interpellation, à Le Hérie-la-Viéville, Voyenne et Étreaupont-de-l’Aisne.

Présenté au parquet de Laon le 13 avril, le mis en cause est incarcéré à la maison d’arrêt au regard de deux précédentes condamnations à des peines de 4 quatre et un mois, notamment pour filouterie.

Mais ce Sarthois de 37 ans serait également l’auteur de plusieurs actes similaires commis sur le territoire français au cours des derniers mois. Des faits sur lesquels enquête depuis plusieurs semaines la brigade de recherches de Quimperlé, dans le Finistère.

Pour l’unité de recherches, l’affaire commence le 16 février, avec le vol de calices et d’un ciboire dans trois églises du Finistère.

L’appui judiciaire du SCRC

Le 20 février, dans le cadre d’une opération ciblée, le groupe « objets d’arts », du Service central de renseignement criminel (SCRC), basé au pôle judiciaire de la gendarmerie nationale, à Pontoise, repère un calice et un ciboire en vente sur le site Internet d’un antiquaire du Mans. Le lendemain, informés des faits survenus en Bretagne, les gendarmes du SCRC font le rapprochement entre les objets signalés volés et ceux revendus et alertent aussitôt les enquêteurs de la B.R. de Quimperlé.

Les investigations conduites auprès des antiquaires, dont toutes les transactions étaient dûment enregistrées, permettent aux enquêteurs de remonter la piste du voleur et de mettre en lumière son mode opératoire. Pour justifier la provenance des objets de culte, celui-ci prétend en effet être en possession d’une chapelle privative, dans le cadre d’un héritage.

Les gendarmes saisissent de nombreux objets religieux auprès d'un brocanteur d'Angers (Maine-et-Loire). Plusieurs sont également bloqués à la vente auprès de quatre autres brocanteurs.

L’interpellation du suspect en flagrant délit, le 11 avril, dans l’Aisne, met fin à cette série de vols. Le procureur de la République de Laon se dessaisit au profit du juge d’instruction de Quimper et, le 24 avril dernier, les enquêteurs de la B.R. procèdent au transfert du mis en cause à la prison de Ploemeur, dans le Morbihan. Le même jour, son ex-compagne et présumée complice, est interpellée à Pornichet, en Loire-Atlantique, et placée sous contrôle judiciaire.

Un appel est lancé pour retrouver les propriétaires des objets volés

Au total, lors des perquisitions, les gendarmes retrouvent quelque 70 objets de culte, parmi lesquels des statues, des ostensoirs, des calices, des clochettes, des linges de cérémonie, un tabernacle…

La brigade de recherches de Quimperlé (02 98 96 67 74) lance à ce titre un appel pour relier les objets volés à leurs propriétaires.

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