#AntiStup : démantèlement d'un trafic de stupéfiants à la veille du confinement

  • Par Sirpa Gendarmerie
  • Publié le 10 novembre 2020
© S.R. de Metz

Dans la continuité du démantèlement du réseau de communication chiffrées EncroChat, les enquêteurs de la Brigade de recherches (B.R.) de Thionville et de la Section de recherches (S.R.) de Metz ont mis fin à un trafic de stupéfiants alimentant le secteur de Thionville. Trois individus ont été interpellés à leur retour d'un voyage d'approvisionnement en Belgique. Deux d'entre eux ont été placés en détention.

Le démantèlement, en juin dernier, du réseau mondial de communications chiffrées EncroChat a fait l'effet d'un véritable séisme dans le monde de la criminalité organisée, dont on ressent les secousses encore aujourd'hui.

Pour mémoire, sous la direction de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lille, les gendarmes du Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N), du Service central de renseignement criminel (SCRC) et de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) avaient obtenu l’autorisation de mettre en œuvre un dispositif d’interception des communications à large échelle des utilisateurs de ce réseau chiffré utilisé par le crime organisé.

Grâce à cette prouesse technique, les enquêteurs ont eu accès aux conversations non chiffrées et en temps réel d’environ 60 000 utilisateurs. Près de 120 millions de messages et images, presque tous liés à de la criminalité organisée de haut niveau, ont été interceptés, sans que la captation soit détectée.

Cette opération, baptisée EMMA 95, a entraîné, depuis le mois de juin dernier, plusieurs vagues d’interpellations dans un très grand nombre de dossiers sous l’égide de la JIRS de Lille. Conduites par la gendarmerie et la police nationales, mais aussi par les polices de divers pays européens, elles ont permis d'identifier d’important réseaux de trafic de produits stupéfiants, de détecter des préparations d’assassinats et de saisir plusieurs millions d’euros.

Retour sur l’affaire EncroChat

Quand le démantèlement d'EncroChat révèle un trafic de stupéfiants sur le Thionvillois

Une partie des communications interceptées ont notamment été transmises par la JIRS de Lille à différents Parquets du Grand Est pour des faits les concernant. Ainsi alerté de l'existence présumée d'un trafic de stupéfiants sur le secteur thionvillois, auquel se livreraient plusieurs utilisateurs du réseau EncroChat, le tribunal judiciaire de Thionville co-saisit, à la fin du mois d’août dernier, la Brigade de recherches (B.R.) de Thionville et la Section de recherches (S.R.) de Metz sur des faits d’importation et détention, transport, acquisition, offre ou cession non autorisés de stupéfiants.

L’analyse des différents éléments relevés dans le cadre de l’interception des données permet alors d’identifier trois individus impliqués dans le trafic et d'en appréhender le fonctionnement.

« La tête de réseau récolte l’argent des grossistes et charge ses deux hommes de main de réaliser les voyages en Belgique, où ils sont rejoints par des « Drog’runners » en provenance des Pays-Bas, explique le procureur de la République près le tribunal judiciaire de Thionville, Brice Partouche, dans un communiqué de presse.

Les investigations conduites par les gendarmes montrent que ces voyages se font au rythme de deux fois par mois. « Les trafiquants partent de nuit chacun à bord d’une voiture en direction de la Belgique et reviennent au petit matin en convoi voiture ouvreuse / voiture porteuse, en se mêlant au flux des véhicules partant au travail pour limiter les risques de contrôle, précise le procureur. Certains véhicules utilisés sont parfois dérobés au préalable sur instruction de la tête de réseau. »

Les enquêteurs parviennent à matérialiser les transactions, qui portent sur de l’herbe de cannabis et de la cocaïne, pour des sommes allant de 60 000 à 90 000 €.

Un voyage d'approvisionnement précipité par les mesures de confinement

Après avoir localisé les trois mis en cause, de nombreuses surveillances sont mises en place avec le renfort du Groupe d’observation et de surveillance (GOS) de Metz et de Strasbourg jusqu’au 29 octobre dernier, date à laquelle les enquêteurs soupçonnent un probable voyage. L'annonce du confinement mis en place en France vient en effet perturber l'agenda des trafiquants, qui précipitent leur départ. Les enquêteurs de la compagnie de Thionville, de la S.R. de Metz et du GOS se mobilisent rapidement afin de jalonner leur itinéraire.

Trois individus interpellés

Les militaires assistent ainsi au retour du convoi et matérialisent le déchargement de gros sacs dans un box situé dans le secteur de Thionville, avant d'amorcer la phase d'interpellations. Le donneur d’ordre est arrêté alors qu'il charge dans son véhicule personnel deux sacs, contenant au total 18,55 kg d’herbe de cannabis. Ses deux hommes de main sont également interpellés.

Lors des perquisitions menées dans le box et dans les différents domiciles des mis en cause, les gendarmes saisissent 31 280 euros en numéraire, trois véhicules, 50 cachets d’ecstasy, de nombreux tickets de paris sportifs et de deux appareils de communications chiffrées.

À l’issue des gardes à vue, une information judiciaire a été ouverte et deux mis en causes ont été placés en détention provisoire.

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