Vols à la fausse qualité : une délinquance d'opportunité

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 04 mai 2020
Les vols les plus fréquents sont commis dans le cadre de contrôles sur la voie publique de piétons ou de personnes véhiculées, par des individus en civil, portant un brassard et se faisant passer pour des policiers ou des gendarmes.
Les vols les plus fréquents sont commis dans le cadre de contrôles sur la voie publique de piétons ou de personnes véhiculées, par des individus en civil, portant un brassard et se faisant passer pour des policiers ou des gendarmes.
© GEND/SIRPA/F.GARCIA

Bien que leur nombre global soit en baisse, en raison des restrictions de circulation liées au confinement, on constate localement des atteintes aux biens commises par usurpation d’une qualité, principalement celle de policier ou de gendarme. 

La crise du COVID-19 sollicite les forces de la gendarmerie sur plusieurs fronts, notamment celui du contrôle du respect des règles de confinement. Mais la situation a également engendré une délinquance d'opportunité, qu'il s'agisse de trafics en tout genre, de cybercriminalité ou de Vols à la fausse qualité (VFQ). Depuis le 17 mars, plusieurs vols de ce type ont ainsi été rapportés. L'une des difficultés demeure de connaître leur nombre exact car, si les faits sont généralement signalés, ils font rarement l'objet d’un dépôt de plainte. Autre difficulté : en dehors des cas très rares de flagrant délit, les éléments de preuve manquent souvent pour permettre un travail d'enquête approfondi.

Faux contrôles sur la voie publique

« En temps normal, ce sont surtout les personnes âgées qui sont victimes de ces actes, mais le critère de l'âge n'est plus pertinent depuis l’entrée en vigueur du confinement, note le chef d'escadron Romaric Leclerc, de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI). Le champ s'est élargi, notamment en direction des automobilistes. »
Les vols les plus fréquents sont effectivement commis dans le cadre de contrôles sur la voie publique de piétons ou de personnes véhiculées, par des individus en civil, portant un brassard et se faisant passer pour des policiers ou des gendarmes.

Ils leur demandent de présenter les attestations dérogatoires de déplacement et, au prétexte que les documents ne sont pas conformes, sollicitent le paiement immédiat, et en numéraire, d’une amende allant de 35 à 135 €. « Les délinquants profitent de l'angoisse générée par la situation de contrôle et de la méconnaissance de directives exceptionnelles, détaille l'officier. Les victimes acceptent souvent de payer, même en l'absence de reçu. »

Sans lien avec des groupes organisés

Si plusieurs délits de ce type ont été signalés, on ne peut pas pour autant  évoquer une hausse des vols à la fausse qualité qui serait liée à la crise sanitaire car, dans le même temps, les réseaux de délinquance organisés qui agissaient auparavant se sont mis en sommeil. « On constate une baisse significative des VFQ commis sur le territoire national, en raison du confinement de la population et de la mise en place du contrôle des flux de populations, confirme le chef d'escadron Leclerc. Nous surveillons par exemple toute l'année des gens du voyage sédentarisés et il s'avère qu'ils ne sont plus actifs pour le moment. Nous avons donc affaire à une délinquance locale, individuelle, sans lien avec ces groupes organisés. »

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