Démantèlement d’un important réseau de prostitution par les enquêteurs de la S.R. de Paris

  • Par Capitaine Marine Rabasté
  • Publié le 12 octobre 2021
© S.R. de Paris

Mardi 5 octobre marquait la fin du démantèlement d’un vaste réseau de proxénétisme pour les enquêteurs de la Section de recherches de Paris. Au terme de deux ans d’enquête, 22 individus ont été placés en garde à vue et d’importantes saisies ont été réalisées.

À peine deux ans ! C’est le temps qu’il aura fallu aux enquêteurs de la Section de recherches (S.R.) de Paris pour démanteler un important réseau de proxénétisme sévissant sur l’ensemble du territoire français. En octobre 2019, les enquêteurs procèdent à une cyberpatrouille, comme ils le font régulièrement. Spécialement formés à l’enquête sous pseudonyme, ces gendarmes parcourent le cyberespace afin de détecter la commission d’infractions. Ce jour-là, ils sont à la recherche d’actes de proxénétisme et ils ne tardent pas à constater l’existence d’une activité de prostitution en ligne dans le département de l’Essonne. À la suite de cette initiative, une enquête préliminaire est alors ouverte afin de matérialiser l’existence d’un réseau de proxénétisme. Durant plusieurs mois, des surveillances et des investigations, physiques et cyber, sont menées. Elles confirment la présence d’une telle activité dans de nombreux appartements.

Une information judiciaire est alors ouverte au tribunal d’Évry pour proxénétisme aggravé commis en bande organisée et blanchiment. Dans ce cadre, les gendarmes de la S.R. de Paris, appuyés par les enquêteurs de la région de gendarmerie d’Île-de-France et du Groupe interministériel de recherches (GIR) de Bobigny mettent à jour une structure organisée d’envergure nationale, dirigée par trois femmes âgées d’une quarantaine d’années, chacune avec un rôle bien défini : gestion des annonces, location des appartements, sécurité et recrutement des filles, blanchiment de l’argent ou commentaires « commerciaux » sur les réseaux sociaux.

Il apparaît qu’une trentaine de femmes, d’origine chinoise, sont alors exploitées et contraintes à se livrer à la prostitution, dans des appartements loués pour l’occasion dans toute la France auprès de particuliers.

22 placements en garde à vue et plus de 2 200 000 euros de biens confisqués

En mars 2021, une première vague d’interpellations est lancée. Une trentaine d’enquêteurs de la S.R. de Paris, du GIR de Bobigny, de la section d’appui judiciaire d’Île-de-France et des enquêteurs du groupement de gendarmerie de l’Essonne sont mobilisés, appuyés par des enquêteurs des lieux d’interpellation pour auditionner les victimes et leurs clients. Sont également engagés, pour l’opération, quatre Pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) et trois groupes d’investigations cynophiles. Quatorze individus sont placés en garde à vue en plusieurs points du territoire. À l’issue de celle-ci, trois individus, identifiés comme étant les têtes du réseau, sont placés en détention provisoire, tandis que huit autres sont mis en examen et placés sous contrôle judiciaire en raison de leur implication dans la logistique d’organisation du réseau.

Cette première opération a permis la saisie, au titre des avoirs criminels, de 210 000 euros, deux véhicules et six biens immobiliers pour une valeur de 600 000 euros.

Mardi 5 octobre dernier, une seconde opération judiciaire a été menée au sein de huit départements, entraînant le placement en garde à vue de huit autres individus, propriétaires qui, en louant sciemment leurs biens, fournissaient la logistique indispensable au réseau. Six de ces propriétaires ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire à l’issue de leur garde à vue.

Lors de cette opération, 140 000 euros ont été saisis et plusieurs biens immobiliers, d’une valeur totale de 1 215 000 euros, feront également l’objet d’une captation au titre des avoirs criminels, portant à plus de 2 200 000 euros les valeurs confisquées par la justice aux membres de ce réseau.

« Pour la S.R., c’était une enquête importante, car le réseau était conséquent, étendu sur l’ensemble du territoire national. Le proxénétisme est un contentieux auquel nous sommes très vigilants, notamment en raison de l’ampleur que prend la prostitution de mineurs aujourd’hui. Nous trouvons des actes de prostitution sur Internet, mais la difficulté réside essentiellement dans le fait de déterminer l’existence d’un réseau constitué et d’identifier sa tête », conclut le capitaine Sébastien, chef de la division des atteintes aux personnes de la S.R. de Paris.

Une belle affaire résolue, à la hauteur de l’engagement des enquêteurs donc !

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