Dordogne : démantèlement d’un réseau à l’origine d’une escroquerie internationale

  • Par la capitaine Sophie Bernard
  • Publié le 29 juin 2021
Photo d'illustration
© MININT/DICOM/F.BALSAMO

Après deux ans d’enquête, les gendarmes du détachement d'Agen de la Section de recherches (S.R.) de Bordeaux sont parvenus à démanteler un réseau d’escroquerie ayant touché des entreprises en France mais également dans une dizaine d’autres pays. Le préjudice serait estimé à 6 millions d’euros.

En septembre 2019, la société viticole de Sigoulès et Flaugeac ne récolte pas que du raisin mais aussi des ennuis. Elle dépose plainte pour escroquerie après avoir découvert que des escrocs avaient usurpé l’identité d’un grossiste en Isère pour passer une commande de 3 000 bouteilles, soit plus de 15 000 euros, sans jamais payer la facture.

Montrer patte blanche

Les gendarmes du détachement d'Agen de la Section de recherches (S.R.) de Bordeaux sont saisis par le parquet de Bergerac et comprennent, à travers leurs investigations, que la société est loin d’être la seule victime. En utilisant la raison sociale de vraies centrales d’achat, les escrocs prennent contact par mail, puis échangent par téléphone avec des numéros éphémères. Ils parviennent ainsi à gagner la confiance de nombreux producteurs de vin, mais aussi d’entreprises agroalimentaires et d’autres commerces (huiles de moteur, produits d’hygiène, etc.), en France et à l’étranger.

Fournissant des documents falsifiés, ils conviennent d’un paiement différé et détournent au dernier moment la livraison des marchandises. Celles-ci sont ensuite stockées dans des entrepôts parisiens faisant office de plateformes de recel, avant d’être écoulées à travers toute l’Europe et que l’argent soit blanchi via des mules ou des sociétés écrans. 83 faits sont ainsi recensés par les enquêteurs, qui estiment le préjudice à 6 millions d’euros.

Un réseau international

Avec l’appui d’Europol, les gendarment identifient une structure pyramidale composée de deux filières, le détournement de fret d’une part et le recel et blanchiment d’autre part, l’une d'origine ivoirienne, l'autre implantée en région parisienne et en Grande-Bretagne.

En octobre dernier, l’un des escrocs domicilié en Dordogne est interpellé et écroué. C’est le début de la chute pour le réseau puisque, le 3 juin dernier, le chef de la filière recel est arrêté en Grande-Bretagne.

Par la suite, une opération judiciaire est déclenchée le 23 juin dernier, mobilisant une soixantaine de gendarmes, notamment ceux du détachement d’Agen et de la section de recherches de Bordeaux, appuyés par des militaires du groupement de gendarmerie départementale de la Dordogne et d’un peloton d’intervention de la garde républicaine. Huit individus soupçonnés de recel, dont la majorité résident en région parisienne, sont interpellés et incarcérés.

Finalement, le chef de la filière escroquerie est interpellé au Maroc, ce mardi 29 juin, en exécution d’un mandat d’arrêt.

Afin de faire toute la lumière sur ce dossier aux nombreuses ramifications, les investigations se poursuivent dans le cadre de l’information judiciaire ouverte pour escroquerie et recel d’escroquerie en bande organisée il y a maintenant un an par le parquet de Bergerac.

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