Haute-Corse : les gendarmes remportent la chasse au trésor

  • Par Antoine Faure
  • Publié le 23 octobre 2021

C’est un butin archéologique de grande valeur que les gendarmes de la Brigade de recherches (B.R.) de Bastia, appuyés par huit enquêteurs de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), ont récupéré le 19 octobre en Corse. Ces objets avaient été dérobés à la suite de fouilles menées illégalement, à l’aide de détecteurs de métaux.

Le célèbre archéologue américain Indiana Jones devait affronter, sur grand écran, des collègues peu scrupuleux, pilleurs de trésors qui lui menaient la vie dure. Ce genre d’opposition existe bel et bien en dehors des salles de cinéma.

L’affaire commence au printemps de cette année, même si les faits délictueux s’avéreront très antérieurs. Un archéologue, membre de l’Institut national de recherches archéologiques, signale à la justice des faits de vols de biens archéologiques. Membre de groupes Facebook dédiés à la détection de métaux, il constate des découvertes non déclarées, issues de fouilles menées illégalement en Corse, en mer et sur les plages.

Le Parquet de Bastia ordonne l’ouverture d’une enquête préliminaire, confiée à la Brigade de recherches (B.R.) de Bastia, qui se rapproche de l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC) en co-saisine.

L’OCBC, créé en 1975 et basé à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, est un service d’enquête de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), doté d’une compétence nationale, composé à parité de policiers et de gendarmes, et commandé par un officier de gendarmerie depuis 2003, le colonel Didier Berger. « La B.R. nous a sollicités avant l’été, confirme ce dernier. Nous pouvons effectivement apporter une plus-value dans ce genre de dossier. »

Monnaie espagnole et armure romaine

Les investigations numériques, menées notamment sur le réseau social Facebook, vont permettre de cibler huit personnes, pour des faits remontant à 2015. « C’est la plus grande enquête en matière de trafic de biens culturels en Corse », explique le lieutenant Charles, chef de la B.R. de Bastia.

Huit enquêteurs de l’OCBC, six gendarmes et deux policiers, se projettent alors en Corse, pendant trois jours, pour appuyer les gendarmes de la Compagnie de gendarmerie départementale (CGD) de Bastia lors des interpellations, puis des sept gardes à vue. « Nous avons travaillé en parfaite synergie avec les enquêteurs de Corse, souligne le colonel Berger. Une opération judiciaire avec autant de gardes à vue simultanées, c’est une première dans ce domaine. »

Les perquisitions aux domiciles des intéressés ont permis de découvrir des objets présentant un caractère historique exceptionnel, notamment des pièces de monnaie espagnoles et des fragments d’armure romaine. « Il ne s’agit pas forcément d’un gros trafic, mais c’est un préjudice archéologique et patrimonial important et irréversible, précise le lieutenant Charles. Les mis en cause sont, pour la plupart, des collectionneurs, des passionnés d’histoire, même si l’enquête se poursuit pour remonter la trace d’éventuels flux financiers. »

L’estimation des biens est toujours en cours par la Bibliothèque nationale de France (BnF), mais certains objets sont d’ores et déjà considérés comme ayant une valeur importante. La convocation en justice aura lieu à l’issue de ces investigations.

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